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Les poèmes de 

annina Alba 

 

De papier, de bronze et de porcelaine, 

Échange de nos promesses lointaines, 

Oh sainte union au parfum d’hymen ! 

Que jamais cette nuit ne s’éteigne ! 

  

Son regard, aux reflets limpides semble exprimer, 

Tant de craintes teintées d’envie, troublante dualité, 

Je ne suis pas encore prête semble-t-il m’avouer. 

  

À l’envie et l’impatience de ton désir ainsi m’exposer, 

Alors que je n’aspire qu’à tes caresses, qu’à tes baisers. 

  

Bruissement imperceptible de jupon blanc froissé, 

Glissant lentement sur les lames souples du plancher, 

Accompagne enfin sa chemise diaphane, finement tissée. 

  

Puis sur sa gorge laiteuse, s’enroule mes doigts perlés, 

Précieux héritage et présent pour ma belle mariée. 

  

Coulant sur sa glorieuse poitrine qui prétend me défier, 

Deux Sphères lisses et nacrées aux tendres bourgeons mordorés, 

Blanches et fraîches, telles deux colombes au plumage duveté, 

Dans mes mains en coupe viennent timidement alors se poser. 

  

Lorsque ses bras se font tendres et sa peau sucrée, 

Ses lèvres deviennent douces et pleines à la chair rosée, 

Ses jambes ensuite m’étreignent longues et fuselées, 

S’enroulant et se déroulant à mon corps enfiévré. 

  

Chevalier sans armure, toute ma tendresse, je lui offrais, 

Un but dans l’existence, un abri, une raison d’espérer. 

  

 

Extrait du recueil n°1 : L’ombre Claire, chap. 1 : passion et envie 

Auteure : Anne Dubois, tous droits réservés. 

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Noces sacrées

Transpercé par la bise, soupirant derrière ton miroir, 

Espère l'homme fier, suspendu à ton cœur aux aguets, 

Sous la bruine glacée, près de tes persiennes indiscrètes. 

  

L’âme intruse et secrète, verrai-je, contre ton gré, 

Dans une envolée lyrique, d'une divine chorale, 

Onduler ton ombre dans le fracas du chaos ? 

  

Dans l’or de ton alliance, sentirai-je, alors briller, 

La main épousée, qui te pousserait vers la prophétie, 

De ton renouveau terrestre, de l’offense du temps ? 

  

J’ai vu ce soir, qu’hier serait bientôt notre demain, 

Malgré le cri des murs, entendrais-tu mon souffle ? 

Serait-ce, enfin, l’échappée belle de ton vibrato ? 

  

Je viens te chercher, tu ne peux que m’attendre, 

Nul autre que toi ne peut inonder mon épaule, 

De tes caresses d’automne, m’offrir la place du roi. 

  

À faire vieillir nos jours, s’effondre l’horizon, 

Tiraillé d’incertitudes, quelque part, couve la guerre, 

Imaginais-tu t'embarquer ainsi dans la course d’une existence ? 

  

Toisé par tes lèvres pourpres, ma chair crevée d’amour, 

J’ai maintes fois, chuchoté, auprès de ma lune, 

Agrippé ton avenir et puisé dans la soif d’une fièvre. 

  

Même broyé, ne peut que revivre le corps, 

Défaillant dans tes contours et dans tes lignes, 

Frissonnant, touché par l’agate de tes yeux. 

  

Extrait du recueil n° 2 : La Dame blanche, chap. 1 : tendresse et sensualité 

Auteure : Anne Dubois, tous droits réservés. 

  

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L'espion des Hautes terres
Monsieur Malcolm

De mon regard, au troublant reflet saphir, 

J’attise les lèvres d’inconnues infidèles, 

La convoitise de la chair amoureuse et fade. 

  

Pourtant, dans le cœur de celui que je fuis, 

Sous les plis secrets aux recoins de ma bouche, 

Se dissimule toujours l’âme vibrante du renard. 

  

De l’homme je fus hier, de tout ce que sais, 

Subsistent la force, la plume acérée de colère, 

Les secrets jalousement gardés de feu ma vie. 

  

Au cœur du complot, dans une posture affable, 

Dans mon échoppe, jonglant avec les mots, 

Je continue la lutte, je ne veux pas renoncer. 

  

Dans un semblant d’innocente respectabilité, 

Sous le masque étrange qu’il me faut porter, 

Désormais, ma voix, ne veut plus se taire. 

  

Construisant un foyer sans toit, sans cheminée, 

Je garde en moi, tant d’histoires inachevées, 

Faites d’amitié, d’amour et d’obscur implacable. 

  

Père et orphelin, tous mes enfants sont partis, 

Grandissant en moi, chaque jour davantage, 

Peu à peu, la solitude devient mon unique alliée. 

  

Renaîtra, peut-être, le cœur d’un avenir délaissé, 

Quand, à l’heure de l’aube, franchissant ma frontière, 

Viendra à moi, la conscience lointaine de mon passé. 

  

Ainsi, proche de la source ruisselante et bienheureuse, 

Au détour de son cœur, de sa peau au parfum de femme, 

S’agitera le souffle, fébriles seront les mains étreintes. 

  

Extrait du recueil n°3 : Le Cœur d’une Sassenach, chap. 3 : acteurs ou héros ? 

Auteure : Anne Dubois, tous droits réservés. 

 

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Claire

Sa nuque creuse sur une montagne d’oreillers, 

Son corps de roseau couché sur un tapis de draps, 

Paraît flotter dans sa longue chemise de batiste[1]. 

  

Son front est transparent, suivent ses yeux éteints, 

Je regarde les veines bleues apparaissant sur ses mains, 

Elles reposent sagement sur la courtepointe à fleurs[2]. 

  

Ses bras sont inertes, révèlent une ombre saillante, 

Celle de ses os mis à nus dessous sa pauvre chair, 

Frémit son cœur en pulsations faibles, mais sonores. 

  

Parmi les particules de poussière qu’accroche le soleil, 

Dans ma poitrine, voici qu’une lame se fiche en plein cœur, 

Puis, accourent par vagues, les instruments de la solitude. 

  

Ceux des doubles larmes emplissant ma gorge, la cavité des yeux, 

Pourtant je le sais, dans les jardins de ma tendre Claire, 

Subsiste toujours l’esprit et le souffle de l’elfe des fleurs. 

  

 

Extrait du recueil n° 4 : Le Tartan et la Rose d’Ecosse, chap. 4 : visages et paysages. 

Auteure : Anne Dubois, tous droits réservés. 

  



[1] Chemise de batiste : tissu de soie qui imite la batiste de lin et qui sert à la fabrication de dessous féminins comme les soutiens-gorges, les corsets, etc.
[2] Courtepointe : couverture de lit ouatée et piquée. 

 

 

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Lien Le Lys Bleu 

Sam, Jamie

 

Un peu éloignée de mon regard, pourtant, je vous suis toujours,

Je ne peux pas nier votre impact sur mon quotidien au fil des jours,

Votre vie de légende qui m’inspira délires, tant de phrases d’amour.

 

Mes heures souvent s’étiolent dans l’essentiel, parfois le plus banal,

Vous forcez l'admiration, je vois le succès mérité, le talent colossal,

D’un apprenti au théâtre, d’un artiste reconnu de Paris à Montréal.

 

Je peux dissocier l’écossais du XVIII et l’acteur, lui bien vivant,

Mais, impossible d’éprouver d’authentiques, de purs sentiments,

Pour cette forme d’emprise qui anima ma prose, il fut un temps.

 

De mes débuts sur les groupes, jusqu’à cette toute nouvelle page,

Je ne regrette rien, ma joie adolescente est intacte malgré mon âge,

Ma tendresse est pour l’homme acteur mais mon cœur reste sage.

 

Tant et tant d’hommages foulent vos pieds, un nombre incalculable,

De temps à autre, je voyage vers les groupes qui me semblent valables,

Toujours ravie de partager ma créativité dont les fans sont capables.

Sam, Jamie

Au versant de notre petite colline, du courant lotique* d’une rivière,

Ci-gisent, les ultimes mots susurrés à ton oreille abrités du vent,

Ma soif d’amour et de tendresse, les digues de mon être déchu,

Ce cœur que je portais autrefois, offert et béni par le « Très Haut ».

 

Mais, je cède aux assauts sensuels, à la chair agitée de soubresauts,

Mes lèvres sont de marbre, nulle autre femme n’aiguise ma flamme,

Avec habileté, je la dissimule dans le vendre d’une forêt de bruyères,

Et, le soir venu, elle rejoint les ombres aplaties sur le mur de ma grotte.

 

L’emprunt de mon corps est l’appât pour des mains glissant sur mes épaules,

Les heures s’achèvent enfin, passées inaperçues parmi les larmes des poètes,

Tant bien que mal, forcé à avancer au rythme laborieux d’un cheval lourd,

Je renais doucement dans les yeux de celles au visage anodin et indifférent.

 

Je m’écorche un peu l’âme et je trace dans le fond de ma mémoire vive,

Les souvenirs en miettes d’un roman trop court que je n’ai pas fini d’écrire.

Je peine souvent à rejoindre le sommeil étendu sur ma couchette de paille,

Car, dans cette froideur, une larme « brouillon » germe sur ma pommette.

 

À mon éveil, dans les feuillages, les *Râles des Genêts chantent à l’envi*,

Prélude d’un soleil sans lumière, je livre aux autres un « ça va » sans joie,

Sous le crachin, au cœur des roses bleues, les genoux dans les broussailles,

Combien de sang me faudra-t-il abandonner dans la bataille des jours ?

 

Plus rien ne s’oppose au silence, dès lors que son double m’accompagne,

C’est la vision de son regard d’ambre, de sa nuque, de son front clair,

Qui étanche ma soif plus que la plus rafraîchissante des eaux des vallées,

Hélas, sa silhouette est une statue de sable qui se disperse au fil du temps.

 

*À l’envi : en s'encourageant mutuellement et en tentant de surpasser les autres.

*Lotique : (adjectif) désigne un courant rapide.

*Râle des Genêts : apparentés aux poules d’eau vivent sur la terre ferme.

*Très-Haut : Dieu.

Ci-gisent