Référence à l'histoire que Rupert raconte à ses compagnons un soir au coin du feu durant la collecte et ce juste avant qu'ils se fassent détrousser par les Grant.
Quelques exemples de mégalithes
La vérité derrière ces groupes de menhirs parsemés dans toute l’Écosse est enveloppée de mystère. Tout reste suppositions et spéculations, ce qui est un terrain plus que fertile pour nourrir les plus belles légendes.
Les menhirs de Calanais emblématiques, situés sur la côte ouest de l’île de Lewis, sont connus sous le nom gaélique de Fir Bhreig, les « faux hommes ». Les légendes locales suggèrent qu’ils incarnent les âmes pétrifiées d’une époque révolue, ou peut-être des géants convertis en pierres par un saint pour donner suite à leur refus de se convertir au christianisme. Certains disent même qu’au coucher du soleil, le jour du solstice d’été, un personnage fantomatique en mouvement hante les pierres.
Sur l’île d’Arran, on dit que les fées s’asseyaient sur la montagne et lançaient des cailloux depuis le sommet jusque dans la lande en contrebas. En touchant le sol, les cailloux se transformaient en énormes pierres et ont formé les six cercles de pierre de Machrie Moor.
Bien sûr, les différents amas de pierres suggèrent tous un hommage aux morts, et dans bien des cas, les ménhirs et autres mégalithes ont pu être associés à des cimetières. Mais cela ne peut etre la seule signification et ne suffit pas à expliquer ni la hauteur, ni la complexité de l'édification des sites les plus impressionnants.
À défaut de comprendre, au moins pouvons-nous rêver et laisser libre cours à notre imagination.
Le tumulus est une colline artificielle, allongée ou conique, de grande dimension (le tumulus Saint Michel, près de Carnac, supporte une chapelle, une place et une table d'orientation !). Il contient un ou plusieurs dolmens, consolidés par une couverture de pierres sèches (grossièrement de la taille d'une brique et assemblées sans mortier) ; il s'agit également d'un monument funéraire.
Le cairn est un monument funéraire constitué d’un ou plusieurs dolmens, recouverts d'une masse de pierres sèches (pierres, grossièrement de la taille d'une brique, détachées du sous-sol rocheux) bien calées entre elles. Des portiques constitués de trois pierres monumentales en U inversé forment l'entrée des dolmens. Des dalles de pierres en position verticale sont disposées sur le pourtour comme parement.
Les dolmens sont des monuments de pierres formés de dalles de pierre horizontale soutenue par d'autres en position verticale. Les dalles de couverture méritent bien le terme de mégalithe étant donné leur poids pouvant atteindre plusieurs dizaines de tonnes. Ce sont des monuments funéraires, des sépultures collectives de tout un groupe humain sur plusieurs générations. Leur architecture est variable : le dolmen peut être formé d’une ou plusieurs chambres de forme plus ou moins circulaire ou polygonale accessibles par un couloir ; le dolmen peut être formé plus simplement d'un couloir que l'on qualifie d'allée couverte. Le dolmen est la structure interne du monument d'origine, il était recouvert à l'origine de pierres sèches et de terre pour former une petite colline (tumulus). Avec le temps, la terre a été ravinée, les pierres sèches ont été réutilisées comme matériaux de construction.
Les cromlechs, ou cercles de pierres que l'on appelle encore "enceintes", sont des groupes de menhirs arrangés en cercle ; parfois un menhir est placé au centre. Ces cercles de pierres peuvent être isolés, jumelés à un autre cercle de pierres ou associés à un alignement de menhirs. Le plus connu de tous les cromlechs est bien évidemment le cromlech de Stonehenge.
Ils sont composés de menhirs de tailles variables et rangés en files parallèles.
Les alignements les plus extraordinaires sont ceux de la région de Karnag qui comprend plus de 3 000 menhirs, celui de kerzerho en comprend plus de 1 100. Ils s'étendent sur plusieurs kilomètres. À l'une des extrémités, il y a toujours un cromlech depuis lequel la taille des pierres décroît jusqu'à l'autre extrémité.
Les menhirs sont de longues pierres dressées, de hauteurs variables, allant de quelques centimètres à plus de 20 mètres, ces pierres sont enfoncées dans le sol de plusieurs dizaines de centimètres et calées par des pierres. Les menhirs peuvent être isolés ou regroupés en enceintes ou en alignements.
Lorsque les premiers colons arrivèrent en Écosse il y a plus de 10 000 ans, ils auraient installé ces grands menhirs imposants. Mais quelle est leur signification et pourquoi existent-ils ? Qui les a érigés et comment ?
Voilà bien les questions que la plupart des gens se posent quand ils pensent à ces assemblages de pierres dressées vers le ciel depuis des temps immémoriaux, et malgré le travail acharné de centaines d’archéologues depuis des décennies, aucune réponse n’a pu être fournie de manière certaine et définitive.
Les lieux saints étaient tous des endroits frontaliers – le rivage, qu’il soit celui de la mer, d’un lac ou d’une rivière, les ponts, les frontières entre les territoires (surtout lorsqu’elles étaient marquées par des étendues d’eau), les carrefours, les seuils, etc.
Les temps sacrés étaient également des temps frontaliers. Le crépuscule et l’aube – marquant les transitions de la nuit et du jour ; Beltaine et Samhain - marquant les transitions été / hiver.
Dans de nombreux mythes et contes de fées, les histoires se déroulent dans de tels lieux et à de telles époques.
À Samhain (qui correspond à l’Halloween moderne), le temps perdait tout son sens et le passé, le présent et l’avenir ne faisaient plus qu’un. Les morts et les habitants de l’autre monde marchaient parmi les vivants. Durant la nuit de Samhain, les fées, les fantômes, les démons et les sorcières retrouvaient leur liberté depuis le “Monde d’en Bas”. C’est pour cette raison que beaucoup de gens allumaient alors des feux de joie, pour éloigner les mauvais esprits. Les habitants des villages baladaient une torche allumée tout autour de leur maison afin de les protéger des mauvais esprits tout au long de l’hiver.
C’est également la nuit pour se souvenir, honorer, et trinquer aux disparus bien-aimés, car le voile entre les vivants et les morts était plus fin et la communication était alors possible avec eux ce soir-là. Les animaux et les denrées alimentaires avaient également besoin d’une protection spéciale pendant cette période. Samhain marquait l’époque où le bétail (dont dépendait l’économie des Highlands écossais) était ramené de son pâturage d’été vers son refuge hivernal. On priait les dieux de protéger le bétail pendant le long hiver rigoureux. C’est à ce moment-là que les réserves de nourriture récoltées pour l’hiver étaient stockées.
Et surtout, Samhain était la nuit du Grand Sabbat des sorcières. Toutes les sorcières d’Écosse se rassemblaient pour célébrer, prophétiser et lancer leurs sorts. La tradition voulait que, cette nuit-là, on puisse les apercevoir en train de voler dans les airs sur des balais et des coquilles d’œufs, sur des chats noirs, des corbeaux ou des chevaux lors de la “chevauchée sauvage de la Toussaint”. Les paysans n’osaient pas sortir de chez eux tant leur crainte de cette nuit était grande.
La fête de Beltaine était l’antithèse totale de la fête de Samhain. Elle marquait une rupture dans l’année, où l’on passait de la saison sombre à la saison lumineuse. Elle marquait aussi un changement de vie puisque c’était l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, mais également le début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs.
Période de renouveau s’il en est, Beltaine était la période de prédilection pour les rites de passage, que ce soit entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la renaissance spirituelle. De manière générale, Beltaine était la fête du changement du rythme de vie. Du rythme hivernal, on passe au rythme estival. La fête marquait ce passage tant physiquement que spirituellement. Les rites anciens d’enfermement dans les chambres des dolmens se passaient peut-être durant la nuit de Beltaine.
Les récits insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on faisait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies pour toute l'année. Le Feu de Beltaine était un feu de purification bénéfique que les druides étaient censés créer par leur magie et leurs incantations. Il était puissant, sacré et fort, et celui qui l’allumait devait être une personne de pouvoir. Des sacrifices d'animaux avaient lieu à cette époque tout comme à Samhain, pour être donnés en offrande aux dieux.
Pour les anciens Celtes, l’année avait deux “charnières”. Il s’agissait de Beltaine (le 1er mai) et de Samhain (le 1er novembre), qui est également le nouvel an celtique traditionnel. Ces deux jours étaient les moments les plus magiques et souvent les plus effrayants de l’année.
En effet, très superstitieux, le peuple celte était fasciné par les temps et les lieux “entre deux mondes”.
Il est bien sûr impossible de ne pas supposer que le lapin qui vient rendre visite à Jamie, mourant sur la lande de Culloden, ne soit pas l'évocation d'une Banshee ! Pour autant, le lapin s'en va et Claire apparaît alors à Jamie sous les traits de la Dame blanche... lui intimant, d'une certaine manière, l'ordre de rester en vie.
C'est ainsi que le récit nous permet une opposition entre la Banshee et la Bandruidh.
Ayant le don de clairvoyance, les Banshees pouvaient chanter le décès d'une personne même lorsque celle-ci était loin de son foyer (car partie sur un champ de bataille éloigné, ou allée gagner sa vie dans une autre contrée). Les cris de la Banshee permettaient ainsi à la famille restée sur place de savoir qu'il était arrivé un malheur à leur proche.
Avec le temps, le don de clairvoyance de la Banshee est progressivement devenu un talent prophétique : la Banshee pouvait annoncer à l'avance un malheur comme la mort prochaine d'un membre du clan, une défaite à une bataille ou l'arrivée d'une épidémie.
Quand la catastrophe à venir était de grande ampleur ou que la personne qui allait mourir était quelqu'un de particulièrement important, plusieurs Banshees pouvaient se réunir pour crier ensemble.
Ce cri, nommé "caoinne" en gaélique, est décrit comme le plus effrayant et le plus triste que l'on puisse imaginer ; il est si intense qu'il réveille même les personnes endormies, et il est toujours audible même entendu au milieu d'une tempête.
Si la Bandruidh était plutôt simple et discrète, trompant son monde derrière une attitude conforme, la Banshee pouvait, quant à elle, apparaître sous plusieurs formes, soit en tant que jeune fille en pleurs, soit comme une vieille femme décharnée et échevelée, ou même, en de rares occasions, sous l’apparence d’un animal : un oiseau, un renard, un lapin par exemple.
Si certains la qualifiaient de fée, elle était plus traditionnellement assimilée au fantôme d’une femme assassinée, ou morte lors de l’enfantement, d’où son rapport particulier avec l’au-delà.
Pourtant, malgré sa funeste fonction, la Banshee n’était pas solitaire. Elle restait fidèle à la famille à laquelle elle était rattachée, et certaines auraient même traversé l'Atlantique avec les colons irlandais lors de la Grande Famine du XIXe siècle.
Lorsque Jamie répète à lord John sa conversation avec Duncan Kerr (alors qu’il est prisonnier à Ardsmuir), il évoque une Bandruidh, ce qui veut dire "femme de druide" ou encore "femme savante". Les Bandruidhs étaient des femmes prophétesses et devineresses qui possédaient un savoir jugé surnaturel mais dont elles faisaient un usage bienveillant. (Il est très probable que ce soit là l'origine du terme sage-femme.) C’est ainsi que Jamie voit sa femme et d’une certaine manière, c’est bien ce qu’elle est.
Pourant, lorsque quelques temps auparavant il en avait parlé à son grand-père, lord Simon Lovat, la Dame blanche avait plutôt été assimilée à une Banshee (ou Ban Shìth), qui veut dire cette fois "la femme de l’autre-monde". La Banshee était messagère d’une mort à venir qu’elle annonçait par un cri aussi strident que puissant.
À partir de la deuxième saison, Claire Fraser est assimilée à "la Dame blanche" et, bien que ce terme naisse d’une pirouette de Jamie afin d’éviter les propositions répétées des prostituées de chez Madame Élise, bel et bien, l’étiquette ne la quittera plus et d’une certaine manière cela se comprend. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Jamie a eu recours à cette appellation ! Il a bien conscience que le savoir de sa femme, lié à son attitude moderne et atemporelle, collera parfaitement à l’image de cette Dame blanche enchanteresse qui fascine et inquiète. On est en droit de se demander s’il n’y croit pas un peu lui-même !
Quoi qu’il en soit, même si, comme le fait remarquer Claire, c’est jouer avec le feu à une époque où les sorcières finissaient sur le bûcher, cela les servira plus d’une fois et c’est finalement par ce biais que Claire trouvera sa place dans un monde et une époque où elle aurait pu rester à jamais une outlander.
Référence à Brian Fraser dont les Higlhanders de Broch Tuarach prétendent qu'il est un soyeux à cause de sa belle chevelure noire qui faisait penser à la peau soyeuse des phoques. D'où le surnom donné ensuite à Jamie lors de son incarcération à Ardsmuire : MacDubh, qui veut dire littérallement "le fils du noir".
Le cheval d’eau pourra alors les entraîner avec lui dans les tréfonds sous-marins afin de les noyer, voire de les dévorer, un peu à la manière de nos sirènes.
L'autre donnée immuable est que le seul moyen de les maîtriser est de jeter une bride par-dessus leur encolure. Alors le kelpie, dompté, n’aura d’autre choix que d’obéir à son maître. Un maître qui devra s'assurer de ne jamais retirer cette bride sous peine de se retrouver face à un kelpie libre, plus puissant et plus maléfique que jamais.
Au-delà de ces deux fondamentaux, beaucoup d’histoires ont été racontées sur les kelpies… mais l’une d’elles m’intéresse particulièrement, puisque c’est celle que raconte notre ami Rupert MacKenzie à ses amis au coin du feu, lors de l’épisode 8 de la première saison, D’un monde à l’autre.
Cette légende raconte l'histoire du kelpie du loch Garve qui vivait au plus profond de l'eau avec son épouse qu’il aimait passionnément. Il aimait retrouver son élément et son antre humide et froid caché au regard des mortels après ses voyages sur terre, mais, contrairement à lui, sa femme n'était pas heureuse de sentir ce froid terrible en permanence au fond du loch, et tremblait en permanence au fond de ce repaire misérable et sombre.
Voyant sa femme de plus en plus malheureuse et craignant qu'elle ne finisse par le quitter, il se rendit à terre le lendemain avant de se transformer en un superbe étalon noir, comme savent le faire la plupart des kelpies. Il se rendit au cottage d'un célèbre bâtisseur humain et vagabonda jusqu'à ce que l'homme en sorte. En voyant ce bel étalon noir debout devant lui, l'homme ignora tous les avertissements à propos des chevaux de l'eau et monta sur son dos. Aussitôt, il fut bloqué et incapable d'en descendre, le kelpie galopa à toute vitesse vers le loch avec l'homme terrifié. Il plongea dans les eaux noires et glacées, sa queue battant la surface avec un son de tonnerre. Le bâtisseur prononça une prière en voyant s'approcher le fond noir du loch, mais pour une raison étrange, il ne se noya pas. Arrivé au fond, le kelpie laissa son cavalier descendre pour lui expliquer la situation, et il promit de ne pas faire de mal au bâtisseur ni à sa famille en échange de ses services, il lui fournirait même autant de poisson qu'ils en auraient besoin jusqu'à leur mort.
Le bâtisseur accepta l'accord avec le kelpie, il construisit une grande et magnifique cheminée, plus belle qu'aucun mortel n'en verra jamais de ses yeux. La grande cheminée passait à travers les eaux sombres jusqu'à la surface, loin de la tanière des kelpies. Son ouvrage terminé, il y alluma un feu qui réchauffa doucement la maison immergée. Lorsque le kelpie vit le visage de sa femme rayonner de bonheur, il sut que l'humain s'était acquitté de sa part du travail, et de bien plus encore. Il le prit sur son dos pour le chemin du retour à travers l'obscurité et les eaux glacées, et le ramena à sa maison comme s'il ne s'était rien passé de la nuit. En effet, le temps passe différemment dans le monde des hommes et celui des fées. Fidèle à sa parole, le kelpie n'oublia jamais le travail de l'artisan car sa famille et lui eurent toujours du poisson sur leur table et vécurent comme des rois. Quant au kelpie et à son épouse, même lorsque le loch gèle en plein hiver, il y a encore à ce jour un petit coin d'eau qui ne gèle jamais, grâce au feu qui brûle toujours joyeusement dans l'antre du kelpie et de sa femme.
Le kelpie est une créature métamorphe issue du folklore celtique qui possède des caractéristiques à la fois chevalines, aquatiques et humanoïdes. Il vit généralement dans les eaux courantes, comme les rivières, et plus rarement dans les lochs. Il a souvent été décrit comme apparaissant sous forme de cheval, mais serait en mesure d'adopter n'importe quelle forme humaine.
Quelles que soient les sources auxquelles on se réfère pour en apprendre davantage sur la légende des kelpies, il y a deux données qui ne changent jamais.
La première est que le kelpie, du fait de sa merveilleuse beauté et de son allure enchanteresse, séduit ses victimes qui ne pourront résister à l’envie de monter sur son dos.
Les selkies, créatures du folklore celtique, sont décrits comme des phoques capables de prendre forme humaine en retirant leur peau afin de venir vivre sur terre. Une fois leur peau enlevée et devenus des hommes ou des femmes magnifiques et pourvus d’un incroyable pouvoir de séduction, ils dansent et chantent d’une voix mélodieuse sous la lumière de la lune, ou se prélassent au soleil, sur les rochers des plages isolées et les îles côtières. C’est ainsi qu’à l’instar des sirènes en mer, ils attirent à eux des personnes incapables de résister à leur charme ravageur.
Des couples se forment, des enfants naissent, qui héritent de la beauté de leur parent selkie, et les familles vivent heureuses la plupart du temps. Mais la légende dit que si le selkie retrouve sa peau de phoque, il retournera immédiatement à la mer, laissant là, sans explication ni espoir de retour, sa famille désespérée. C’est pourquoi les conjoints, quand ils en ont l’occasion, cachent cette peau avec la plus grande précaution, voire, pour certains, la détruisent par le feu, afin de garder auprès d’eux cet amour sans prix.
Un très grand nombre de contes, qu'on retrouve sous diverses formes à travers toute l'Europe du Nord, suivent la même trame : ils racontent comment un jeune homme tombe amoureux d'une selkie après l'avoir aperçue sous sa forme humaine. L'homme lui vole alors sa peau et la cache, l'empêchant ainsi de se retransformer en phoque, et il la force à devenir sa femme. La selkie est une bonne épouse mais triste, qui reste souvent assise sur le rivage à contempler l'océan. L'histoire se termine lorsque la selkie finit par trouver la cachette où était dissimulée sa peau ; elle se change en phoque et retourne à la mer, laissant le jeune homme désemparé par son départ.
Dans d'autres versions du conte, l'homme et la selkie vivent ensemble pendant de nombreuses années et ils ont même des enfants. Ceux-ci retrouvent un jour la peau de phoque et la rendent innocemment à leur mère, qui retourne alors à l'océan. L'homme ne revoit plus jamais son épouse selkie ; cette dernière revient parfois jouer avec ses enfants dans les vagues et leur offre des coquillages lorsqu'ils sont au bord de la mer.
Une autre légende populaire en Écosse décrit l'histoire d'un pêcheur qui découvre, alors qu'il se promène sur la plage, une femelle phoque venant juste de mettre bas. Il capture le bébé avec l'intention de le tuer pour sa fourrure mais apitoyé par les cris de la mère et du petit, il renonce et le rend à sa mère. De nombreuses années plus tard, le pêcheur s'est marié et il a une famille nombreuse. Un jour que les enfants du pêcheur sont partis ramasser des coquillages sur l'estran, ils se retrouvent coincés sur un bras de mer par la marée montante. Ils sont alors sauvés des eaux par deux femmes vêtues d'un manteau gris, qui disparaissent dans l'océan une fois les enfants à l'abri : il s'agissait de la mère selkie et du petit épargné par le pêcheur. Dans d'autres versions de la légende, c'est le pêcheur lui-même qui est sauvé par les selkies.
La majorité des légendes dépeignent les selkies comme des êtres pacifiques. Toutefois, certaines traditions les décrivent sous un jour plus funeste.
Dans le folklore des Shetlands, il est dit que les selkies ensorcellent les êtres humains et les attirent en mer où ils disparaissent. D'autres histoires font état de jeunes personnes devenues folles d'amour pour un ou une selkie aperçu(e) sur le rivage et ayant perdu goût à la vie, passant tout leur temps sur la plage à regarder fixement l'océan.
Dans les îles Orcades, les selkies sont supposés séduire et enlever les jeunes femmes, en particulier celles qui sont insatisfaites en amour - par exemple, celles qui ont épousé un marin souvent absent. Il est dit que la femme qui désirerait appeler à elle un selkie doit verser sept larmes dans l'océan.
Lorsque des phoques sont tués, les selkies peuvent se venger en amenant des tempêtes, en retournant les bateaux des pêcheurs ou en faisant disparaître les troupeaux qui auraient été mis à paître près du rivage.
L'origine des selkies est rarement clairement expliquée dans les légendes. Ils sont le plus souvent considérés comme une sorte de « peuple de la mer » à l'instar des sirènes, l'équivalent dans l’océan de ce que sont les fées sur terre. Les conteurs du XIXe siècle, très influencés par la tradition catholique, ont fait des fées et des selkies des anges déchus, condamnés à vivre sous la forme d'animaux jusqu'au jugement dernier.
D'autres sources semblent plutôt décrire les selkies comme des êtres humains qui auraient été maudits en raison de leur mauvais comportement ; bannis de la terre ferme, ils auraient été condamnés à passer le restant de leurs jours dans l'océan.
Enfin, un grand nombre de contes indiquent implicitement que les selkies seraient les âmes des personnes disparues en mer ou mortes noyées, revenues dans le monde des vivants sous la forme d'un animal et ne pouvant reprendre leur apparence humaine qu'à certains moments précis de l'année.
Le mot selkie proviendrait du dialecte scot "selich" ou du vieil anglais "seolh", les deux termes signifiant « phoque ».
En Écosse, contrairement à d’autres contrées, les fées ont toujours été traitées avec respect et compassion, ce qui ne les empêchait pas d’être également craintes et accusées de bien des maux.
L’une des particularités qui leur était attribuées était celle d’échanger leur bébé avec celui des humains. Le bébé échangé était alors nommé "changelin" ou "changeling". En effet, les fées mettaient au monde des enfants laids, disgracieux et dotés d’un caractère désagréable et ombrageux. Préférant les bébés humains, beaux et attendrissants, elles profitaient des moments où les mères ne surveillaient pas leur enfant, la nuit bien souvent, et procédaient à des échanges sans plus de cérémonie.
Les parents retrouvaient au petit matin un bébé laid, à l’allure veillotte, aux membres maigres et au caractère insupportable. D’évidence, cet avorton geignard ne pouvait être leur enfant ! La seule explication supportable était qu’il avait donc été échangé.
Il est fort probable que cette légende est née afin d’encourager les familles à bien surveiller leur progéniture pour que les fées ne puissent venir subrepticementla leur subtiliser. Cela permettait également aux parents de déculpabiliser à propos de la maladie de leur enfant ou de ses tares congénitales. Car, si les fées avaient pris la peine de voler leur bébé, cela voulait dire qu'elles l'avaient jugé digne de cela, et qu'il devait être particulièrement beau et aimable ! De plus, si jamais leur enfant mourait des suites de ses malformations, les parents pouvaient se consoler en imaginant que c’était le changelin qui venait de mourir, et non leur enfant.
Si l’enfant malingre ne mourait pas, la donne était différente.
Plusieurs solutions s’offraient aux familles. L’idéal était de faire avouer le changelin qu'il était un enfant échangé. Il fallait parvenir à l'obliger à se dévoiler en lui posant des questions sur son âge par exemple. Sous l’effet de la surprise, le changelin se laissait avoir et, mis à jour, il se précipitait dans la cheminée et disparaissait à tout jamais en ricanant. L’enfant humain réapparaissait alors comme par magie dans son berceau.
Si cela ne fonctionnait pas, il y avait toujours la solution de maltraiter l’enfant échangé. Soit en le fouettant, soit en le plaçant au-dessus des flammes. La fée mère, ne supportant pas d’entendre hurler son enfant, venait immédiatement le récupérer. Et bien sûr, le bébé humain reprenait sa place.
Bien que, d'évidence, aucun parent n’a jamais réussi à récupérer son enfant de la sorte, cette croyance était ancrée au fond de leur cœur. La seule consolation qu’ils pouvaient trouver alors était l’assurance que leur enfant vivait, heureux, au milieu des fées.
Un soir donc, les Danois, ayant mis leur plan à exécution, commencèrent à avancer, plus silencieux qu’une ombre, ayant par mesure de précaution pris la peine de retirer leurs chaussures. Ils firent un pas, deux pas, trois pas. Aucun Écossais ne sembla les remarquer. Le silence le plus complet régnait… Quand tout à coup, des cris terribles déchirèrent la nuit. Les râles étaient si forts qu’ils réveillèrent jusqu’au plus sourd des Écossais.
Que s’était-il passé ? Dans l’obscurité, les Danois avaient pénétré pieds nus, sans le savoir, dans un champ de chardons ! À chaque mouvement, les piquants de la plante leur pénétraient plus profondément dans les pieds. Terrassés par la douleur, ils s’enfuirent tant bien que mal, sans demander leur reste.
Cette nuit-là, en mettant en déroute une armée, les chardons ont conquis le cœur des Écossais. C’est en souvenir de cette histoire épique qu’ils en ont fait le symbole de leur pays tout autant qu'un objet de fierté.
Dans les temps reculés du Moyen-Âge, les terres écossaises étaient très convoitées. Les rudes Danois n’avaient qu’une idée en tête : se mesurer aux fiers guerriers écossais afin d'envahir les Highlands une fois pour toute ! A plusieurs reprises, ils avaient tenté de conquérir les rives écossaises mais à chaque fois leurs assauts avaient été vaillamment repoussés.
Depuis, bien sûr, les guerriers écossais, déterminés à protéger leur château jusqu’au dernier souffle, restaient sur le qui-vive.
De jour comme de nuit, ils scrutaient le lointain, inquiets de voir arriver l’armée danoise de plus en plus déterminée.
Pourtant, malgré la détermination écossaise, les Danois n’étaient pas prêts à capituler. Oui bien sûr, les Écossais étaient valeureux ! mais eux seraient plus futés. Puisque la force ne marchait pas, ils essaieraient la ruse… et la discrétion.
De nature sauvage, éprise de liberté, la licorne ne peut être domptée que par une vierge aussi pure qu’elle, ce qui est un rappel pour les chevaliers écossais qu’ils étaient avant tout des serviteurs du Christ.
La licorne est décrite comme solitaire, consciente de sa force et de ses responsabilités : les animaux de la forêt attendaient patiemment près de points d’eau empoisonnés pour qu'elle y plonge sa corne magique afin de rendre l'eau potable.
En Écosse, quand on y pense, tout commence par une légende ! Il n'y a qu'à regarder leurs armoiries pour réaliser à quel point les mythes s'inscrivent dans la culture plus que partout ailleurs.
Vue pour la première fois sur le blason de William Ier au XIIe siècle, ainsi que sur les pièces d’or pendant le règne du roi Jacques III de 1466 à 1488, la licorne, figure mythologique celtique par excellence, est, pour l’Écosse, tout à la fois le symbole de l’innocence, de la pureté, du pouvoir de guérison, de la joie et de la vie, mais également de la masculinité et de la puissance.
Préférant être tuée plutôt qu’asservie, elle correspond parfaitement au passé sanglant des Écossais se battant pour conserver leur indépendance.
Les armoiries présentent donc 2 licornes, mais ces dernières sont enchaînées car, selon les dires, une licorne libre est un animal dangereux qu’il faut savoir dompter.
Au décès de la reine Elizabeth en 1603, James VI d’Écosse devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande, et le lion, symbole de l’Angleterre, vient alors faire face à la licorne.
Peut-il y avoir un symbole plus limpide que celui-ci ?
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