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A Paris, Jamie et Claire auront tout essayé pour réduire à néant l’effort de guerre Jacobite, en tentant de discréditer le Prince Charles et en essayant de ruiner ses ressources financières. Mais que ce soit l’inertie de l’histoire ou, comme je l’appelle, une malédiction, la Bataille de Culloden Moor semble être une issue inéluctable et se présente comme un Moloch (dieu mésopotamien à qui on faisait des sacrifices humains par le feu) qui dévore tout sur son passage. Et celui qui semble envoyé par la malédiction pour anéantir les efforts de Jamie et Claire à Paris, l’abominable Capitaine « Black Jack » Randall, va pourtant lui aussi être dévoré par la lande de Culloden, puisque Claire lui a annoncé qu’il mourra le 16 Avril 1746, jour de la Bataille. 

Le jour que tu as donné, Seigneur, est terminé, 

Les ténèbres s'abattent sur ton ordre; 

A toi nos hymnes du matin sont montés, 

Ta louange sanctifiera notre repos... 

Ne m'en veuillez pas, mais j'essuie une larme en terminant d'écrire ceci. Jamais une série n'aura autant atteint mon coeur et mon être le plus profond, à me donner le sentiment de perdre la raison.  

The day Thou gavest, Lord, is ended, 

The darkness falls at Thy behest; 

To Thee our morning hymns ascended, 

Thy praise shall sanctify our rest. 

Je ressens ce moment comme le pire de toute son existence, celui ou en ouvrant les yeux dans cette gigantesque tombe de Culloden, il a tout perdu, ou au moins a toutes les raisons de le penser.  

Cette vision de Claire est à la fois aussi magnifique que cruelle, parce qu'elle vient l'encourager à vivre, mais aussi lui signifier qu'il a perdu sa raison de vivre. Pour Jamie, la longue nuit de la malédiction de Culloden Moor ne fait que commencer. Le soleil de ses jours, qu’il avait vu se lever en voyant Claire dans sa robe de mariée s’est couché pour les vingt prochaines années.  

Permettez-moi de partager avec vous cette prière anglicane qui évoque la nuit qui tombe, jouée dans le lien ci-dessous par le Royal Scots Dragoon Guards et qui résonne dans mon esprit pendant que je pense à la tristesse de Jamie après la bataille : 

Je ne peux, pour ma part, que m'identifier à Jamie.  

Je suis un homme, Claire a tous les aspects que j'aime chez une femme, je suis un ancien capitaine de réserve et même si je n'ai pas combattu, je m'identifie à cet officier Highlander qui gît sur la lande de Culloden. Lorsqu'elle approche au milieu de cet Armageddon, c'est vers moi qu'elle tend la main.  

Pourquoi ai-je envie de pleurer, quand je la vois si belle, si pure, si douce dans cet enfer ? Parce qu'elle représente tout ce que Jamie a aimé et pourquoi il a combattu et pourtant, elle n'est plus là et seul le souvenir, idéalisé à cet instant par cette vision angélique de l'amour de sa vie, ne pourra jamais lui apporter le réconfort dont il a besoin.  

S'il a voulu mourir après Wentworth par honte de ne plus être digne d'elle, il n'a, à ce moment-là, sur la lande maudite de Culloden, plus aucune raison de vivre. Tout ce qu'il a aimé est parti. Claire a rejoint Franck, Murtagh est sans doute mort, les Britanniques vont ravager son pays adoré et s'en prendre à Ian et Jenny et leur famille, à Lallybroch et à Fergus, perdu sur la route vers chez lui. 

Paradoxalement, c'est sans doute son tortionnaire et violeur, le Capitaine Randall qui s'est effondré mort sur lui, qui lui sauve la vie en faisant compression de son corps inerte sur la plaie, pendant que le froid de la nuit de printemps, encore sujette aux chutes de neige, ralentit le rythme cardiaque et fait contracter les vaisseaux sanguins de Jamie, qui a perdu beaucoup de sang mais est en vie, la coagulation se faisant.  

Et dans les hallucinations d'un cerveau en souffrance, privé de son carburant vital, c'est Claire, qui vient pourtant de partir et qui vit, au même moment sans doute, les affres d'avoir appris l'issue fatale de Culloden et est prise en charge par l'hôpital d'Inverness, que Jamie voit venir vers lui. Sa beauté, dans cette scène, est d'une douceur fabuleuse, soulignée par la blancheur des dentelles qui la revêtissent et qui contrastent avec les ténèbres, le sang et la mort qui inondent la lande funeste. Elle avance d'un pas lent et doux, qui contraste avec la furie de la charge des Highlanders quelques heures plus tôt. Sa vision, dans cette atmosphère macabre et lugubre, est un moment de chaleur dans le froid de la nuit, de la neige et de la mort.  

Acte III : « When the Battle is over »

Lorsque l’affreuse bataille est terminée et que la malédiction de Culloden prend toute sa sinistre ampleur, Outlander nous offre un des moments les plus forts de toute la série et il me provoque un mélange étrange de désespoir profond, d'espoir fou, de cruauté intolérable et de douceur envoûtante.  

La bataille de Culloden Moor est terminée et près de 1500 Highlanders gisent morts, mourants ou gravement blessés sur le champ de bataille, après le commandement catastrophique de la fin de la campagne et particulièrement de cette bataille par l'Etat-Major Jacobite et de Bonnie Prince Charlie qui, bien sûr, n'est pas là pour voir le désastre que sa suffisance mégalomane a causé.  

Mais pendant ce temps, le carnage a laissé le flanc gauche jacobite totalement vide et le Duc de Cumberland lance ses troupes à l'assaut. Lord George Murray tente de faire monter un régiment français pour combler la ligne mais il est trop tard. Le régiment français "Royal Ecossais", composé de soldats professionnels et expérimentés, résiste très bien à la cavalerie britannique mais ils sont trop peu nombreux et donnent juste assez de temps au Prince Charles et à ses généraux de fuir. La bataille de Culloden Moor est terminée et la cause jacobite détruite. C'est la dernière bataille à avoir eu lieu sur le sol de Grande Bretagne.  

La bataille a duré 1 h, alors que les batailles à l'époque durent généralement la journée. Les britanniques ont entre 200 et 400 tués et blessés. Les Jacobites ont perdu entre 1500 et 2000 hommes. Environ 150 Jacobites sont faits prisonniers ainsi que qu'environ 200 soldats français du Royal Ecossais.  

La répression sera en effet féroce. Des soldats britanniques, de régiments peu recommandables, exécutent des prisonniers et les campagnes sont ravagés de soldats qui cherchent les jacobites et leurs soutiens. Mais il faut noter que les soldats réguliers, comme les français du Royal Ecossais ou les irlandais en uniforme français, ne seront pas mal traités et seront échangés selon les coutumes de guerre de l'époque contre des prisonniers britanniques détenus par la France.  

 
 

Sans chercher à "excuser" la brutalité britannique, il faut comprendre que c'est la 4ème révolte jacobite en 50 ans et que les britanniques décident de briser définitivement toute velléité de rébellion. C'est aussi une question d'époque. Outlander montre Dougal en train d'exécuter des blessés après Prestonpans et l'histoire montre que, lors de l'attaque avortée de Nairn, Lord Murray avait également donné ordre de massacrer les britanniques en cas de victoire.  

James Alexander Malcolm MacKenzie Fraser, Laird Broch Tuarach, un soldat expérimenté et valeureux, un officier et tacticien averti, un mari totalement dévoué et habité d'un amour christique pour Claire, un homme d'une grande valeur, d'une grande discipline, tout entier dans le service à ceux qu'il aime, et qui a tenté d'empêcher le malheur sur l'Ecosse, d'abord en sabotant les Jacobites, puis en tentant de remporter la guerre, n'a pas eu d'autre choix que de mettre toute la beauté de son être et de sa valeur au service de quelqu'un qui est totalement l'inverse de lui, ce qui est le drame et le paradoxe de tant de soldats qui mettent honneur, valeur, force et courage au service de politiciens corrompus, égocentriques, arrivistes et lâches. 

Et en cette nuit du 16 au 17 avril 1746, après avoir renvoyé Claire dans son époque et avoir renoncé à elle pour la sauver et la protéger, il gît parmi ses hommes, morts pour la bêtise du Prince, en état de choc, sans doute une artère fémorale endommagée.  

A l’issue de cet assaut, l’affrontement final entre Jamie et le Capitaine Randall connait enfin son dénouement mais au lieu d’une libération glorieuse de conte de fées, c’est un dénouement triste et frustrant qui se dessine. Jamie est gravement blessé à la jambe et s’affaiblit peu à peu. Dans un dernier sursaut de volonté, il parvient à poignarder « Black Jack » à l’abdomen mais le temps que l’hémorragie interne fasse son œuvre chez Randall, le duel se poursuit et il s’en faut de peu pour que Black Jack ne tue Jamie avant de mourir. A ce moment-là, Jamie n’a plus de force et a abandonné. Il laisse Randall s’approcher en visant son cœur et ne se défend plus. Heureusement, Claire avait raison et le Capitaine Jonathan Wolverton « Black Jack » Randall meurt dévoré par la malédiction de Culloden, s’effondrant sur Jamie qui est également en train de mourir d’hémorragie externe.  

Les officiers jacobites, Jamie en tête, sentent le désastre arriver et les chefs de clans Highlanders réclament l'ordre de charger, comptant sur la fameuse "Highland charge" pour changer la donne. Mais le Prince Charles résiste. Son autoritarisme monarchique associé à son inexpérience et son incompétence scellent le sort de l'armée Jacobite. L'ordre de charger est enfin donné, ou extorqué mais plusieurs obstacles s'accumulent. Les clans sont désorganisés et doivent contourner un marais. Partant du centre et du flanc gauche, ils traversent le champ de bataille en diagonale pour se ruer sur le flanc droit britannique. Entre temps, les artilleurs britanniques ont chargé leurs canons avec de la mitraille. Au lieu de tirer de gros boulets uniques, ils tirent des salves de dizaines de petits boulets, de la taille d'une paume de main. L'infanterie britannique, entraînée et professionnelle, tirant jusqu'à deux ou trois coups par minute, a un véritable champ de tir de foire devant elle lorsque la charge commence. Les Jacobites chargent sous une pluie d'acier interrompue et la plupart sont tués avant d'arriver aux lignes britanniques. Certains y parviennent mais, contrairement à la série, le combat est très bref et totalement à l'avantage des britanniques.  

Pendant ce temps, le Duc de Cumberland fait ouvrir le feu des canons sur les lignes Jacobites. Pendant 30 mn, les canons britanniques pilonnent la première ligne jacobite et, en raison de son manque d'expérience, le Prince Charles ne réagit pas. Il attend que les troupes britanniques avancent pour savoir quoi faire mais pendant ce temps, ses hommes sont sous le feu des canons. Il y a peu de victimes en raison de sol marécageux mais les troupes jacobites commencent à perdre courage. Rester stoïque sous un bombardement est très difficile et le moral s'en ressent. Dans le premier épisode de la saison 3, on voit le Prince Charles, soutenu par Sullivan, attendre sans bouger avec une arrogance qui se transforme rapidement en peur. Le Prince est lui-même à portée de canon et il commence lui-aussi à avoir le moral et le courage qui flanchent. Il en devient vide et silencieux. 

Pourtant, et Outlander le montre très bien, les Jacobites ont eu une chance d'écraser l'armée de Cumberland à Nairn par une attaque surprise, comme à Prestonpans et Jamie insiste lourdement pour que l’armée Jacobite tente sa chance. Mais justement, le manque de discipline et d'homogénéité de commandement des Jacobites rend cette attaque impossible et Lord George Murray l'annule, dans la nuit qui précède Culloden. 

Le lendemain, 16 Avril 1746, à 5h du matin, les troupes britanniques se mettent en ordre de marche pour avancer sur Inverness. Les sentinelles Jacobites les repèrent à 8h00 et sonnent l'alarment. L'armée Jacobite s'assemble à environ 1,5 km du quartier-général de Charles, Culloden House, dans la lande boueuse de Culloden Moor. Les reconnaissances britanniques informent Cumberland qui dirige son armée sur eux. A 11h, les deux armées sont sur la lande, à 3km l'une de l'autre et se rangent en ordre de bataille.  

8000 hommes, 3 lignes d’infanterie pour les britanniques, soutenus par 12 canons lourds et 6 mortiers et cavalerie sur les flancs. 7000 hommes, 2 lignes d’infanterie pour les Jacobites, mélange de clansmens et de soldats professionnels, soutenus par 10 canons légers et quelques éléments dispersés de cavalerie.  

Les Britanniques tentent de prendre l'initiative, avec le Général Hawley qui essaie de déborder le flanc droit Jacobite mais les Jacobites repèrent la manoeuvre et se mettent en position. Sur le flanc gauche des Jacobites, le désordre s'installe et les unités ne se mettent pas en bonne place, ce qui contraint Sullivan à combler les brèches avec des unités de seconde ligne. Ce qui signifie que les Jacobites n'ont quasiment plus qu'une ligne de combat. 

Le Prince Charles inquiète ses généraux par son autoritarisme déplacé et il résiste à leurs conseils parce qu'il est persuadé que son autorité vient de Dieu lui-même et qu'il n'a pas à la partager. Ses généraux eux-mêmes ne s'entendent pas entre eux. L'antagonisme entre Sullivan et Lord Murray dans Outlander illustre les conflits entre les irlandais et les écossais de l'Etat-Major de Charles, tandis que les chefs de clans, illustrés par Jamie Fraser et la dispute entre le MacDonald et le Cameron, n'arrangent rien. Prestonpans, Clifton Moor et Falkirk, trois batailles remportées par les Jacobites, ne sont pourtant que des victoires surprises dans des contextes bien particuliers et qui ne reflètent pas du tout la réalité tactique des deux armées. Il ne fallait qu'un peu de temps à l'armée britannique pour s'adapter à ce nouvel adversaire et lorsqu'elle a été prête et dans des conditions favorables, l'issue n'a fait aucun doute. 

Mais à la différence de Cumberland et des Britanniques, les Jacobites ne sont pas du tout professionnels. Le Prince Charles Stuart n'a jamais combattu et n'a jamais commandé de forces militaires. Son armée est composée d'irlandais, d'écossais, d'anglais et de français, certains militaires professionnels, d'autres mercenaires et d'autres encore, les Clans des Highlands, totalement amateurs, et il n'y a pas d'homogénéité dans leurs attentes de cette rébellion.  

Acte II - la Bataille

Prestonpans, le 21 Septembre 1745, est une éclatante victoire mais elle n’annule en rien la malédiction de Culloden. Au contraire, elle en est une confirmation et Claire, Jamie et Murtagh ne sont pas dupes. Ils savent tous trois qu’il faut absolument forcer le destin. C’est la raison pour laquelle, seul face à la défection des généraux et officiers, Jamie s’agenouille devant ce prince qu’il méprise pourtant lors de la réunion de l'Etat-Major Jacobite en Angleterre. Je pense que c’est à ce moment-là, quand les Généraux Murray et Sullivan, soutenus par les chefs de clans, font rebrousser chemin à l'armée alors qu'ils sont à 5 jours de Londres que Jamie prend la décision de renvoyer Claire par les pierres.  

Acte I - La marche vers Culloden

Après avoir tenté de dissuader le Prince d’engager le combat, iI hésite quelques secondes à l’assassiner sur la suggestion de Claire mais tout bascule avec l'intervention et la mort de Dougal. Sous les yeux de Rupert qui veut le dénoncer, Jamie réalise qu’il n’y a plus d’espoir. Il est un traître pour les Britanniques et dorénavant aussi pour les Jacobites et avec la malédiction de Culloden en marche, il n'a plus aucune chance de survie et d'une vie paisible avec Claire. Ce qu'il avait décidé en Angleterre devient impératif et il supplie Rupert de lui laisser deux heures, dans le but de mettre Claire en sécurité. Il aurait pu s’enfuir avec Claire mais il ne peut pas faire ça et abandonner ceux qui vont mourir. Encore une fois, il fait passer Claire et sa loyauté pour ses hommes et compagnons avant lui-même, sans jamais renoncer à l'honneur et à l'homme de valeur qu'il est.  

Jamie est d'un amour parfait mais aussi d'une droiture parfaite et pour moi, amour et droiture ne font qu'un. L'amour sans droiture n'est que désir égoïste et hédoniste. La droiture sans amour n'est que froideur stérile et suffisante. L'un ne va pas sans l'autre.  

Je confirme une analyse que j'ai faîte récemment : le personnage de Jamie Fraser, avec son physique et sa bravoure guerrière de héros grec, est pourtant aussi l'une de plus parfaites illustrations du héros chrétien sacrificiel par amour.  

Ce que, finalement, tout homme occidental devrait tendre à être. 

Cet événement est déterminant dans Outlander mais on n'en voit finalement que très peu de choses et rien ne permet vraiment de comprendre ce qui s'est passé. Mais là aussi, la série est plutôt très historique et il me faut ici adopter une réflexion et un langage plus militaire pour la raconter. 

Après la victoire écrasante de Prestonpans, en moins de 30 mn, l'armée Jacobite du Prince Charles Edward Stuart, 25 ans, est pleine d'espoir alors que les Britanniques paniquent. Le gouvernement de Londres rappelle en urgence le Prince William Augustus, 24 ans, Duc de Cumberland, dernier fils du Roi George Ier et commandant l'armée britannique en Flandres. Militaire professionnel d'une armée professionnelle très disciplinée, le Duc de Cumberland fait des préparatifs importants pour affronter les Jacobites qui avancent jusqu'à quelques jours de marche de Londres.  

En sortant de la réunion, il est sombre et a déjà compris qu'ils ont perdu la guerre. Il comprend que Claire et leur enfant seront en danger parce qu'entre la mort à Culloden ou la pendaison pour haute trahison, il ne sera plus là pour les protéger comme il a promis à Claire lors de leur mariage. Interrogé, il dit à ses hommes qu'il va les ramener en sécurité à Lallybroch et se tourne vers Claire pour lui dire qu'il va la mettre en sécurité "quoiqu'il arrive". Pour moi, c'est là qu'il décide de la renvoyer par les pierres et il le confirme un peu dans la prière en gaélique qu'il fait ou il demande qu'elle soit en sécurité pour cette nuit et toutes les nuits à venir.  

Quand Dougal arrive pour leur dire qu'ils sont envoyés à Inverness, je pense que la surprise de Jamie n'est pas tant qu'il est surpris d'être écarté mais parce qu'il sait qu'Inverness est près de Culloden Moor comme de Craigh Na Dun. Tout se met en place comme ils le craignaient et j'admire profondément Jamie qui parvient à garder tout cela pour lui sans inquiéter Claire, en continuant à essayer de changer les choses mais en préparant le retour de Claire au XXème siècle.  Ses derniers espoirs sont dans l'attaque surprise de Nairn, pour laquelle il insiste beaucoup mais qui est finalement avortée. Murtagh, en colère, souligne alors que la malédiction de Culloden Moor va bien avoir lieu. 

La neutralité de Jamie s’envole et bien qu’il ait reçu un pardon du Roi George II à la demande de Louis XV, avec son passé criminel, il est inutile d’espérer convaincre la couronne d’une falsification de sa signature, d’autant plus que le Duc de Sandringham, qui joue depuis toujours un double jeu, peut attester de la collusion entre Jamie et les Jacobites à Paris.  

A ce sujet, en ne se basant que sur la série, on peut penser que c’est d’ailleurs entièrement au Duc de Sandringham que Jamie doit sa réputation de redoutable chef de guerre Jacobite, sous le nom de « Red Jamie ». Jamie est un surnom connu seulement de son entourage, les photos n’existent pas et seul quelqu’un qui le connait a pu lui conférer ce surnom de « Red Jamie » en raison de sa chevelure rousse. De plus, au début de la rébellion, Jamie n’est que le commandant d’unité des Fraser de Lovat et ne devient l’un des officiers supérieurs qu’après Prestonpans ou il se montre décisif. Même plus tard, Lord Murray lui rappelle qu’il n’est qu’un officier subalterne sous ses ordres. La réputation de « Red Jamie » vient, pour moi, de l’infâme Duc de Sandrignham et le piège qu’il lui tend à Belmont House tend à confirmer sa traitrise envers Jamie. 

Revenus en Ecosse et tentant de se reconstruire en paix, Jamie et Claire sont rattrapés par la malédiction. Tout à sa mégalomanie autoritaire, le Prince Charles Stuart contrefait la signature de Jamie et l’entraîne de force dans la rébellion de 1745. Ce moment est terrible et, s’il n’est pas forcément historique, montre l’absolue vanité et arrogance du Prince Charles qui, sans doute par manque de soutiens dans les Clans des Highlands, force la main du Clan Fraser of Lovat en impliquant Jamie.  

Dès la première saison, dès le premier épisode, la Bataille de Culloden Moor prend quasiment la place d’un personnage dans Outlander. Franck et Claire visitent le champ de bataille et Claire remarque déjà les pierres en mémoire des Highlanders tombés, dont celle du Clan MacKenzie.  

Ce n’est qu’après son passage par les pierres et lorsqu’elle commence à s’attacher aux membres du Clan MacKenzie qu’elle accompagne en tournée fiscale que le nom de Culloden Moor devient sinistre pour Claire. En regardant Willie, Angus, Rupert seller leurs chevaux, elle pense à ce qu’ils vont devenir à l’issue de cette terrible bataille qui mettra fin à tous les espoirs jacobites. En tentant de ne pas se trahir, Claire essaie même de prévenir Ned Gowan qui ne peut pas comprendre. 

Après son procès en sorcellerie, lorsqu’elle dit toute la vérité à Jamie, Claire peut enfin révéler ouvertement ce qu’elle sait du futur et de la menace qui pèse sur les Highlands. Eviter la bataille de Culloden Moor devient l’objectif de leur séjour en France. Mais ce sinistre personnage qu’est la Bataille de Culloden s’avère être une malédiction en 3 actes à laquelle, hélas, Jamie et Claire ne parviendront pas à échapper et qui sera pour eux pire encore que l’enfer promis aux Highlands.   

Par Tim Larribau 

La malédiction de Culloden

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