Extraits de Blood of my Blood

Blood of my blood,

Extraits de la préquelle

Texte original sur le site de Diana Gabaldon

Un oiseau dans la main

Brian Fraser et Murtagh FitzGibbons Fraser se cachent sur l’un des remparts de Castle Leoch, où ils se sont faufilés pour participer aux festivités funéraires du chef récemment décédé, Red Jacob MacKenzie. Brian serait pire qu’importun, si quelqu’un le reconnaissait comme le fils du Vieux Renard, illégitime ou non, et que les deux jeunes hommes se tiennent à l’écart pendant qu’ils découvrent les choses.

Il y a plusieurs colombes assises au soleil sur le mur près d’elles, et Brian s’approche très lentement d’elles. Il vient d’en persuader un pour qu’il s’assoie sur sa main (il a déjà fait ce tour auparavant), lorsqu’une grande jeune femme sort à grands pas d’une porte au bout du créneau près d’eux, mais s’arrête brusquement quand elle voit ce qui se passe.

Brian la vit du coin de l’œil – une jeune fille robuste, grande, très grande, aux épaules carrées et qui avait l’air bien capable de s’occuper d’elle-même si les choses venaient à en venir aux mains. Du coin de l’œil, il aperçut des cheveux roux flottants, détachés pour le deuil, supposa-t-il. Elle s’était arrêtée quand elle les avait vus, mais elle s’approchait d’eux, marchant lentement et prudemment.

Il pouvait sentir le cœur de la colombe, battant dans sa paume, doux et rapide. Son propre sang battait dans ses oreilles, pas beaucoup plus lentement. La jeune femme s’arrêta à trois pas de lui ; Il ne la regarda pas, mais entendit le bruissement de ses jupons et sentit son cœur s’accélérer pour égaler celui de la colombe.

Elle regardait avec intérêt, toujours comme une caille qui niche elle-même, pour ne pas effrayer la colombe. Brian glissa lentement son autre main dans le pli de son plaid, cassa un coin de la motte de pain qu’il avait rangée en cas de faim soudaine, et, se déplaçant encore plus lentement, le souleva et le plaça délicatement entre ses lèvres. La colombe secoua un peu la tête, nerveuse de ce nouveau développement, mais ses yeux étaient brillants et fixés sur le pain.

Il fit un léger « tchi, tchi, tchi » entre ses dents et l’oiseau se redressa, intéressé. Il tourna la main, petit à petit, pour faire changer de pied la colombe afin de rester debout, et finit par la garder sur le dos de sa main, ses petites griffes acérées s’enfonçant un peu. Doucement et lentement, il l’approcha de son visage, faisant toujours le bruit de sifflement, afin qu’elle ne soit pas effrayée par son souffle.

Une seconde... deux secondes... La colombe tourna la tête, d’un côté puis de l’autre, fixant un œil à la fois sur la miette désirée. Trois secondes.

La colombe s’élança hors de son cou comme un serpent et picora soigneusement la miette de ses lèvres, s’élançant de sa main dans le même mouvement.

« Mère de Dieu ! » dire Brian et la jeune fille, tous deux, surpris.

Ils se regardèrent et se mirent à rire. Ils se regardaient encore lorsqu’une voix féminine aiguë s’éleva d’une fenêtre au-dessus sur un ton d’exaspération qui attira l’attention de la jeune fille vers le haut et l’éloigna.

« Tha mi direach a' tighinn ! » s’écria-t-elle, et elle ajouta, d’une voix plus basse et le front baissé : « Prenez garde d’avaler votre propre crachat et d'en mourir, petit ami. »

Il se remit à rire, et elle le regarda à nouveau, les yeux d’un bleu profond toujours plissés en triangles d’amusement.

« Faites-cela avec un corbeau, un charadh », dit-elle. « Et je serai vraiment impressionné. »

Et puis elle s’en alla dans une rafale de jupes, les cheveux lâchés volant comme une pluie d’or, tout chaud de la forge.

Il resta immobile un moment, fixant la porte vide comme s’il pouvait la faire réapparaître. Au lieu de cela, Murtagh sortit de l’abri d’un recoin où il s’était retiré avec tact.

« J’aurais dû faire plus attention quand tu as fait ça la première fois », dit-il en hochant la tête en direction de la main de Brian, où les griffes de la colombe avaient laissé de petites égratignures rouges. « Mais je suis de l’avis de cette braw lassie, une bhalaich, il faudra que tu le fasses avec un corbeau. Et puis passer aux hiboux, peut-être. As-tu su qui elle est ? demanda-t-il, laissant tomber ses moqueries.

— Elle vit dans le château", dit Brian en levant le menton vers la tour au-dessus, "sinon cette femelle roucoulant là-haut n'aurait pas braillé pour elle. Et étant donné ce que j’ai entendu sur l’apparence de Red Jacob MacKenzie, je te parie qu’un litre de bière est la fille aînée. Ellen, est-ce… son nom ?

Oui, Ellen.

À présent, Murtagh scrutait lui aussi la porte sombre.

«Et oui, c'était elle. J'étais dans la cour il y a quelques instants et quelqu'un me l'a montrée ; elle descendait pour accueillir un loueur venu avec ses acolytes. Elle était un peu mieux habillée, remarquez mais on ne confonds pas une fille de cette taille avec quelqu'un d'autre. Bon sang, elle est aussi grande que moi !

"Plus grande", dit Brian en riant.

Il jeta un coup d’œil aux jambes grêles de Murtagh. "Et elle pèse probablement deux fois plus."

Il avait l’impression d’avoir bu le litre de bière – trop vite. Sa tête semblait légère et légèrement mousseuse.

Murtagh haussa les épaules.

« Si tu es au sommet, qu’importe ?

"Et si ce n'est pas le cas?"

"Oui, eh bien, elle pourrait m'écraser, c'est vrai. Mais je mourrais heureux.

"Allons-y", dit Brian, alors que les bruits de plusieurs pas et les voix d'hommes annonçaient l'avènement imminent d'une grande fête. "Quiconque nous voit et nous reconnaît, nous mourrons."

« Eh bien, toi oui, mais ma tante Glenna ne les laissera pas me tuer.

"Depuis combien de temps l'as-tu vue pour la dernière fois ?"

« Oh, dix ans, peut-être douze… »

« Tu n'avais même pas de barbe, il y a douze ans. Elle ne te sortira pas d'un trou dans le sol. Et tu n’auras pas non plus beaucoup de conversation avec elle, avec tes dents cassées. Allez!"

Il attrapa le bras de Murtagh et le tira vers la porte à l’autre bout du créneau.

La première fois

"L'as-tu déjà fait avant ?" demanda-t-elle suspicieusement.
"Ah..." Il l'avait fait. Plus ou moins. Une fois. Mais maudit s'il voulait l'admettre. "Et toi ?"
Ses yeux s'ouvrirent comme des bleuets.
"Oh, oui," dit-elle. "Avec mon frère Dougal."
"QUOI ?" Brian se rejeta en arrière avec le sentiment que son cœur s'était arrêté. Elle se roula en
boule, riant comme une folle, et son cœur repartit.
"Toi," dit-il en levant un index dans sa direction, "tu es une maudite petite garce, Ellen MacKenzie."
"Oh, peut-être." Elle avait encore le fou rire, mais s'arrêta quand elle aperçut le regard sur son
visage. "Tu ne m'as pas crue, n'est-ce pas ?"
"Bien sûr que non !" Bien sûr que non. Pourtant, Dougal MacKenzie... certaines personnes
disaient...
Elle renifla.
"Tu ne crois pas que je suis vierge ?"
Il perdit patience.
"Eh bien, l'es-tu ?"
"Tu le sauras dans une minute, n'est-ce pas ?" Elle s'allongea à plat sur le dos dans la bruyère, les
poings sur les hanches, plissant les yeux jusqu'à les fermer.
Il la regarda pendant un moment tout en frottant distraitement son menton. Qu'attendait-elle
exactement de lui ?
Elle ouvrit un œil.
"Est-ce que tu ne voulais pas coucher avec moi ?"
"Eh bien, je ne peux pas vraiment... je veux dire... avec toi installée comme ça..." il fit un geste
impuissant devant sa position.
"Oh." Elle écarta rapidement ses jambes en grand, tirant sur le tissu de sa jupe. "Est-ce mieux ?"
"Oui, beaucoup mieux." dit-il sèchement. "Assieds-toi, espèce de petite peste, et embrasse-moi."
Elle s'assit, mais avec prudence. Elle se tint tout à fait tranquille mais elle releva son menton, et il
vit le cœur battre en elle, une pulsation sous la peau de sa gorge. Avec un bref frémissement, il
réalisa qu'elle avait peur -- et, sans aucun doute, elle mourrait plutôt que de l'admettre.
Il avança une main prudente, prenant sa joue en coupe, légèrement comme il soulèverait une
colombe nicheuse hors de son nid. Elle ferma ses yeux et lécha sa lèvre inférieure dans une sorte
de tic convulsif. Ensuite elle pinça les lèvres, fronçant légèrement les sourcils dans sa
concentration.
Il ne le croyait pas. Mais il le dit tout de même.
"Et tu n'as jamais embrassé personne ?"
"Eh bien, ma mère." dit-elle toujours en fronçant les sourcils et les yeux clos. "Alors, vas-y."
Il éloigna la main de sa joue et massa son propre visage avec ses deux paumes. "Que Marie, Joseph
et Bride nous protègent," murmura-t-il. Il commençait à lui apparaître que l'enlèvement d'Ellen
MacKenzie n'était peut-être pas une affaire aussi simple qu'il aurait pu le supposer