“Le thé est le silence de l’âme agitée.”
Terri Guillemets
«— J’ai bien peur qu’il n’y ait plus d’orange pekoe, je ne trouve que des sachets de Lipton.
Frank fit la grimace. Anglais jusqu’à la moelle, il aurait préféré boire l’eau de la cuvette des W.-C. plutôt que du thé en sachet. Ce dernier avait été laissé par Mme Grosman, la femme de ménage, qui estimait que les feuilles de thé faisaient trop de saletés.
— Tant pis, grogna-t-il. Je m’arrêterai quelque part sur le chemin de la fac pour prendre un café » T03 – Ch 3
Nous voici à Boston…
En Amérique et ses multiples inventions dont le thé en sachet.
Et nous ne pouvons pas dire que Frank apprécie cette modernité, lui, l’Anglais.
Le café, très américain, lui donnera satisfaction !
Voici qui n’est pas un hasard !
5 / Tea Time
Le texte et les recherches historiques sont de Françoise Rochet
Les illustrations et les recherches dans Outlander sont de Gratianne Garcia
Le thé en sachet, est une invention relativement récente par rapport à l'histoire millénaire du thé.
En 1903, un Américain nommé Thomas Sullivan commença à envoyer du thé dans de petits sacs en mousseline à ses clients comme échantillons de thé. Ceux-ci supposèrent que les sacs étaient destinés à être utilisés comme tels et ils constatèrent que c'était pratique.
À peu près à la même époque, un Allemand nommé Richard Blechynden expérimenta l'idée de sachets de thé lors de l'Exposition Universelle de Saint-Louis dans le Missouri en 1904.
Les sachets furent produits aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1920.
Les vrais amateurs de thé préfèrent, comme Frank, les feuilles de thé en vrac… dont voici la saga !
Le thé en Angleterre
L'histoire du thé est fascinante et remonte à plusieurs milliers d'années.
Selon la légende, en 2737 avant J.-C., une feuille de thé serait tombée dans une tasse d’eau chaude de l'empereur Shen Nong qui aurait trouvé cette boisson délicieuse.
Les premières références écrites au thé datent d'environ 350 avant J.-C.
Au cours des siècles suivants, le thé se répandit au Japon, en Corée et au Vietnam grâce à la Route du Thé.
Le thé arriva en Angleterre au 17e siècle, après le mariage de la reine Catherine de Bragance avec le roi Charles II en 1662 (grand-oncle de Bonnie Prince Charlie). La Reine, originaire du Portugal, premier pays qui introduisit le thé en Europe dès le XVème s. contribua à populariser le thé à la cour royale.
A leur tour, les Anglais toujours pragmatiques, et afin d’éviter les contacts difficiles avec la Chine, introduisirent le théier, Camellia sinensis, dans le Nord-Est de l’Inde et au Sri Lanka (Ceylan) au 18e siècle.
L’Inde devint dès lors l'un des principaux producteurs mondiaux de thé. Sous le règne de Victoria, Reine et Impératrice des Indes, le thé devint une institution nationale dans son Empire
Le thé noir est la variété la plus couramment consommée en Angleterre.
Des mélanges spécifiques, comme le thé English Breakfast, sont très populaires.
Ces thés sont souvent servis avec du lait et du sucre.
Les nobles adoptèrent aussi le très onéreux citron au XVIIIè.
Le thé est profondément enraciné dans la culture britannique, en particulier en Angleterre, où il est devenu une boisson emblématique et un élément clé de la vie quotidienne.
« Combien pouvait-il bien y avoir de salons de thé à Inverness ? Aussi loin que portait le regard, High Street était bordée de petits cafés et d'échoppes pour touristes. Depuis que la reine Victoria avait rendu les Highlands accessibles et sûres pour les voyageurs et accordé son approbation royale à toute la région, le nombre de visiteurs n'avait cessé d'augmenter. Les Écossais, qui, jusque-là, n'avaient jamais vu venir du sud que des invasions armées et des ingérences politiques, avaient superbement relevé le défi. » T2-1 Ch3
Le thé a conquis l’Ecosse et l’Irlande…
Et mélangé au whisky, il réchauffe !
Il donne même du courage !
Un art de vivre
« Lors de notre visite chez M. Bainbridge, l'après–midi précédent, tout avait pourtant bien commencé. J'avais été parfaite : discrète, bien élevée, intelligente mais sans en rajouter, bien coiffée et vêtue sobrement, bref le modèle même de la femme d'un éminent professeur »
[…]
« Non, lâcher la théière était une réaction parfaitement normale et saine. Que celle–ci soit tombée sur les genoux de M. Bainbridge était pure coïncidence, il fallait bien qu'elle tombât quelque part. Ce fut mon « Bordel de merde ! » – lancé d'une voix qui avait étouffé le cri de douleur de M. Bainbridge – qui suscita le regard noir de Frank par–dessus ses petits fours. » T1 – Ch 1
La consommation du thé a stimulé la demande de services en porcelaine. Elle était initialement importée en Angleterre depuis la Chine au XVIIe siècle. Elle était très prisée pour sa beauté et sa délicatesse, mais elle était coûteuse et difficile à obtenir.
Au fil du temps, des manufactures britanniques renommées telles que Worcester, Derby, Spode et Wedgwood ont été créées. Elles ont perfectionné leurs techniques et ont produit des services à thé de grande qualité et de moindre coût.
Ainsi, la consommation du thé a joué un rôle important dans le développement de la porcelaine et des faïences fines en Angleterre.
La tasse à thé est munie d'une anse mais vous n'avez pas besoin de lever le petit doigt en l'air. Cette pratique n'est pas vraiment nécessaire pour boire du thé avec élégance !
L’argenterie anglaise se développa également.
De merveilleuses théières, pots à lait et sucriers étaient présentés sur des plateaux fabriqués à Londres, Birmingham, Sheffield…
L'heure du thé : L'Afternoon Tea et le Tea Time.
« Ses pensées furent interrompues par un coup à la porte du bureau. Fiona Graham entra, poussant devant elle une table roulante sur laquelle étaient posés une théière, des tasses, des petites assiettes, un assortiment de sandwiches, des choux à la crème, un cake, des tartelettes aux fruits, des scones et un pot de crème fraîche.
– Miam ! fit Brianna. Tout ça pour nous ou vous attendez encore du monde ? » T 2 Ch 2
Bien que la cérémonie du thé japonaise ou chinoise soient bien connues, l'Angleterre a ses propres versions.
"L'Afternoon Tea" et le "Tea Time" sont deux termes associés à la dégustation du thé en Angleterre, mais ils désignent généralement des expériences légèrement différentes en ce qui concerne le contexte.
L'Afternoon Tea est un repas léger composé de thé, de sandwiches, de scones servis avec de la clotted cream (crème épaisse) et de la confiture, ainsi que de petits gâteaux et des tartelettes. L'Afternoon Tea est une expérience élégante et souvent servie entre amis à la maison ou dans des établissements tels que des hôtels de luxe, des salons de thé ou des restaurants. Les services à thé raffinés en porcelaine et argenterie sont sortis. Il est conçu pour combler le creux entre le déjeuner et le dîner. C'est aussi un moment social important pour échanger des idées. C’est un moment de conversation.
Le "Tea Time" est généralement considéré comme une pause dans l'après-midi pour prendre une tasse de thé accompagnée de biscuits.
Le "Tea Time" est moins formel que l'Afternoon Tea.
C’est une pause au travail ou à la maison pour recharger ses batteries en milieu d'après-midi.
Le thé dans la culture britannique est un fait social, tant dans la Mère Patrie que dans les colonies.
« Mme Figg revint au même instant avec un plateau de thé, s’excusant pour l’humble théière en faïence. Quelques minutes plus tard, chacun était servi d’une tasse fumante et d’un petit verre de brandy de 57.
— Merci, chérie, dit Hal à Dottie en prenant son verre. Tu peux t’éclipser, si tu veux.
— Je préférerais que tu restes, Dottie, déclara William. Ce que j’ai à dire te concerne aussi.
Dottie, penchée pour ramasser une courge, lança un bref regard vers son père, puis s’assit sur un pouf en face de son cousin.
— Raconte, dit-elle simplement.
— Ce n’est rien de bien extraordinaire, l’assura-t-il avec un air faussement détaché. J’ai appris récemment que je suis le fils naturel d’un certain James Fraser, qui…
— Ah ! s’exclama-t-elle. Je me disais bien que le général Fraser me rappelait fortement quelqu’un. Mais bien sûr ! C’est fou ce que tu lui ressembles, Willie.
William fut décontenancé, mais se ressaisit rapidement et demanda à Hal:
— Il est général? » T8-partie 2 ch 93
Et oui, le thé est plus qu'une simple boisson pour les Anglais ; il est associé à des moments de réconfort, à la sociabilité, aux rencontres et à la pause de l'après-midi. Ce peuple est connu pour son "stiff upper lip" (sang-froid) et sa capacité à affronter les difficultés en prenant une tasse de thé.
Les "salons de thé" et les rituels de l'heure du thé sont devenus des occasions de réunions sociales et de convivialité, parfois remplaçant les rencontres dans les tavernes.
Le thé a-t-il joué un rôle significatif dans l'histoire de la consommation de boissons alcoolisées en Angleterre ?
« Avec une remarquable présence d'esprit, sir Marcus glissa une main sous sa nuque et lui versa une rasade de whisky dans la gorge. Jamie grimaça quand l'alcool piqua sa bouche blessée, mais déglutit le tout avant de reposer sa tête. Il m'interrogea du regard.
— Des vaches ? demanda-t-il. C’étaient bien des vaches ou j'ai rêvé ?
— C'est tout ce que j'ai trouvé, ris-je enfin, soulagée de le voir en vie et conscient. Mon pauvre chéri, tu as une mine affreuse, lui susurrai-je en posant une main sur son front. Comment te sens-tu ?
— En vie, répondit-il.
Il se hissa sur un coude pour boire une nouvelle rasade de whisky.
— Cela suffit avec le whisky, intervint lady Annabelle, réapparaissant derrière nous tel le soleil levant. Ce qu'il faut à ce garçon, c'est du bon thé chaud.
Le thé suivait, porté par une servante en chemise de nuit.
— Du thé avec beaucoup de sucre ! précisai-je.
— Et peut-être une goutte de whisky ? risqua MacRannoch.
Il souleva le couvercle de la théière et y versa une généreuse dose d'alcool. » T1 - Ch 36
Au XVIIIe siècle en Angleterre et dans les colonies, les hommes de différentes classes sociales fréquentant les clubs sociaux, scientifiques et littéraires avaient tendance à boire une variété de boissons alcoolisées : Porto, Madère, Whisky, Gin, Cognac, Ale et bières…, vin français.
Au XVIIIe siècle, l'introduction du thé en Angleterre, en particulier pendant l'ère géorgienne, a créé une alternative aux boissons alcoolisées. Le thé était moins cher, plus facile à obtenir et considéré comme une boisson plus saine. Cela a certainement encouragé de nombreuses personnes à préférer le thé à l'alcool.
Cependant, cette consommation de thé n’empêchait pas d’y ajouter des alcools. Ainsi apparurent les petites flasques plates, les cannes à système qui permettaient de dissimuler une boisson forte !
Les bienfaits du thé
Il semblerait que la consommation régulière de thé noir pourrait être associée à une réduction du risque de maladies cardiaques en contribuant à abaisser la pression artérielle, à réduire le cholestérol. Il aurait un impact positif sur la santé du cerveau et la fonction cognitive.
Le thé aide à la digestion et à la régularité intestinale pour certaines personnes.
Il est une source d'hydratation, bien que l'eau reste la meilleure option pour rester hydraté.
Cependant, il est important de noter que la consommation excessive de thé, en particulier de thé très fort, peut avoir des effets indésirables sur la santé : de l'insomnie, de l'anxiété et des palpitations.
Les tanins présents dans le thé peuvent provoquer des problèmes gastro-intestinaux tels que des brûlures d'estomac….
« —Tiens, voilà du pain et du lait pour toi… dis-je à Petit Ian en lui tendant une assiette et un bol. Du thé chaud pour toi… dis-je à Ian en lui présentant la théière. Et du whisky pour toi, achevai-je en donnant la bouteille à Jamie. J’ai aussi apporté du thé froid pour vos brûlures.
— Du thé froid ? se plaignit Jamie. La cuisinière n’avait plus de beurre ?
— On ne met pas de beurre sur des brûlures, l’informai-je. On y met du jus d’aloès ou de plantain mais il n’y en avait pas. Du thé froid fera l’affaire. Je posai un cataplasme sur les mains et les avant-bras brûlés du petit Ian, puis lui tamponnai la figure avec des serviettes imbibées de thé tandis que Ian et Jamie buvaient leurs breuvages respectifs chacun de leur côté. » T03 - Ch 27
Les superstitions et croyances autour du thé
« Le thé était vert, chaud et parfumé, avec des fragments de feuilles tournoyant dans le liquide.
– Mmm, fis-je en reposant ma tasse. Je n'avais pas bu du vrai Oolong depuis une éternité.
Mme Graham hocha la tête, ravie de ne pas s'être donné du mal en vain. Elle avait placé des sets de table en dentelle sous les tasses en porcelaine et un pot de crème fraîche épaisse pour accompagner nos petits pains au lait.
– Ne m'en parlez pas ! L’Oolong était introuvable pendant la guerre. Et pour lire l'avenir, il n'y a rien de tel. J'avais un mal fou avec l'Earl Grey. Les feuilles se désagrègent si vite, on n'y voit plus rien.
– Vous lisez dans les feuilles de thé ? demandai-je, assez amusée.
Rien ne pouvait être plus éloigné de ma conception de la diseuse de bonne aventure que cette vieille dame emperlée et grisonnante. Je la regardai boire une longue gorgée, et suivis des yeux le liquide qui coulait dans sa gorge fripée. Elle se tapota délicatement les lèvres du bout de son mouchoir brodé avant de répondre :
– Mais certainement, ma chère ! Tout comme ma grand–mère et sa grand–mère avant elle. Finissez votre tasse[…] » Le Chardon et le Tartan T1 Ch 1.
Offrir du thé en cadeau est parfois considéré comme un geste de bienveillance, car il est synonyme de convivialité et de partage.
Certains thés ou infusions sont préparés avec des herbes ou des ingrédients qui portent bonheur. Par exemple, la menthe poivrée.
Boire du thé est un moment propice à la méditation, à la réflexion et à l'harmonie, favorisant ainsi un état d'esprit positif.
Et maintenant quelques conseils pour ne pas attirer le mauvais œil !
Ne remuez jamais le thé avec une fourchette : cela pourrait vous apporter des ennuis ou rompre l'harmonie.
Si vous laissez tomber une cuillère à thé accidentellement lors de la préparation de ce breuvage, cela peut signifier l'arrivée de visiteurs non invités.
Il est considéré comme de mauvais augure de servir le thé en faisant face à l'ouest, car cela est associé à la mort. Il est préférable de servir le thé face à l'est.
Il est de coutume de ne pas remplir la tasse de thé jusqu'au bord lorsqu'on l'offre à quelqu'un. Cela peut signifier que l'hôte souhaite que la visite soit brève.
Renverser une tasse de thé est généralement considéré comme de la malchance, tout comme dans de nombreuses autres situations où un liquide est renversé.
Il est conseillé de ne pas remuer le thé avec la cuillère pendant que vous le buvez, car cela peut rompre l'harmonie.
Lire dans les feuilles de thé est une pratique de divination appelée la tasséomancie.
Elle a des origines anciennes et est associée à diverses cultures à travers le monde, notamment la Chine, la Grèce, la Turquie, l'Inde, le Moyen-Orient. Elle est devenue particulièrement populaire au 18e et au 19e siècle en Europe.
Pour pratiquer la tasséomancie, on commence par préparer une tasse de thé, généralement du thé en feuilles. La personne dont on lit l'avenir boit le thé en laissant un peu de liquide au fond de la tasse. Ces "tasséomanciens" ou ces "lecteurs de thé"sont censés avoir des compétences intuitives ou psychiques pour interpréter les motifs. Une fois que la personne a bu le thé, elle tourne la tasse plusieurs fois pour que les feuilles de thé se dispersent sur les parois de la tasse. Ensuite, elle examine les motifs, les formes et les dessins formés par les feuilles de thé restantes.
Certains symboles courants dans la tasséomancie incluent des oiseaux (représentant la liberté), des cœurs (amour), des étoiles (espoir), des échelles (succès) et des nuages (incertitude).
Pendant les deux guerres mondiales, l'approvisionnement en thé était affecté par les pénuries et les restrictions. Cependant, en raison de leurs colonies, les Anglais avaient un réseau qui leur permit de continuer à consommer du thé.
Le thé était servi aux soldats pour fournir du réconfort. Les colis de La Croix Rouge contenaient du thé pour les Prisonniers de Guerre.
Le gouvernement britannique a également encouragé la consommation de thé pour maintenir le moral de la population. Il a imposé un système de rationnement par coupons pour gérer les pénuries, dont le thé.
Les Anglais furent donc contraints de se tourner vers des substituts, parfois appelés "thé de contrefaçon" ou "thé de guerre". Ces substituts étaient souvent des mélanges d'herbes locales, de plantes ou de graines torréfiées, mais ils n'avaient pas le goût ou la qualité du vrai thé.
Les feuilles de thé étaient souvent réutilisées plusieurs fois pour économiser.
Parfois, des amis ou des proches envoyaient du vrai thé depuis les colonies, lorsque cela était possible.
Les familles et les amis offraient parfois du thé en boîte-cadeau, car c'était une denrée précieuse. Ainsi se développa la fabrication des boîtes en fer décorées à l’effigie des Souverains.
Malheureusement, il y avait aussi un marché noir où du thé était vendu illégalement à des prix élevés, échappant au rationnement officiel.
Le thé dans la colonie américaine
Brianna est à River Run où Tante Jocasta se fait un point d’honneur à servir un Tea Time parfait comme tous les aristocrates dans la colonie.
« ... Le regard ravi de son père quand elle était réapparue, vêtue d'une robe de coton et pieds nus sur le parquet ciré. Et la nourriture ! Des cakes, des brioches, des gelées de fruit, des scones, et un thé chaud qui semblait remplacer le sang dans ses veines. » T4 Ch41
Les colons américains buvaient une variété de boissons qu’ils fabriquaient eux-mêmes : L'eau des rivières et des sources, la bière et le cidre maison, le lait et même des punchs grâce au rhum.
Et bien sûr le café et thé qui étaient consommés par les riches colons.
Le thé en Amérique du Nord a une histoire intéressante qui mérite qu’on s’y arrête !
Le thé a été introduit en Amérique du Nord par les Britanniques et les Néerlandais, au 17e siècle.
Au départ, il était importé de Chine et du Japon où les deux nations avaient des comptoirs très importants.
Les grandes compagnies commerciales et maritimes britanniques jouèrent un rôle déterminant dans ce que les historiens appellent le commerce quadrangulaire (Asie-Europe-Amérique et Afrique) aux 17e et 18eme s. Les produits manufacturés, les denrées alimentaires, les matières premières et le trafic des esclaves étaient entre les mains de ces compagnies maritimes.
La célèbre Compagnie britannique des Indes orientales est à l’origine de la diffusion du thé.
Elle encouragea la culture du thé en Inde pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine.
Elle obtint un monopole sur le commerce du thé. Cela signifiait qu'elle avait un contrôle total sur l'importation et la distribution de ce produit en Grande-Bretagne et dans ses colonies en Amérique du Nord. Grâce à cette exclusivité, elle contribua à populariser la boisson en Grande-Bretagne en la rendant plus accessible. Cependant, elle n’hésitait pas à abuser de son pouvoir lorsqu’il s’agissait de vendre du thé dans la colonie américaine !
Le thé restait un produit cher et réservé aux riches planteurs du Sud, eux-mêmes issus de la noblesse anglaise. Il était souvent consommé lors des célèbres "tea parties" de l'époque coloniale.
Les colons pauvres, imitant les Indiens, utilisaient donc des infusions d’herbes et d’écorces locales pour préparer des boissons chaudes. Certaines de ces infusions avaient des propriétés médicinales.
D’autre part, les principales cultures agricoles dans les colonies britanniques en Amérique étaient le tabac, le riz, le coton, l'indigo et d'autres cultures qui étaient considérées comme plus lucratives que le thé.
Cependant, le thé devint un outil politique…
Il devint un symbole de controverse pendant la période précédant la Révolution américaine.
L'Acte de taxation du timbre de 1765 et l'Acte de taxation sur le thé de 1773 ont suscité une forte opposition. Les Fils de la Liberté organisèrent des manifestations célèbres comme la Boston Tea Party au cours de laquelle des colons jetèrent du thé britannique dans le port de Boston pour protester contre les taxes imposées par la Grande-Bretagne.
Il en résulta un boycottage de tous les produits anglais.
« Qu'est-ce que ce sera, m'dame, thé ou café ?
– Du thé, s'il vous plaît.
Sans doute étaient-ce les événements actuels qui me faisaient penser à la Boston Tea Party. Je n'arrivais pas à me souvenir de la date de cet épisode historique particulier et de ses conséquences, mais j'avais l'obscur pressentiment de devoir profiter de toutes les occasions de boire du thé pendant qu'il y en avait encore, en saturant mon organisme comme un ours qui se gave de baies et de larves à l'approche de l'hiver. » T05 - Ch 61
Cependant, comme toujours en temps de guerre, le marché noir était actif et les contrebandiers s’enrichissaient.
« Tu peux me passer la marmelade, s'il te plaît ?
Jamie et moi prenions notre petit-déjeuner en tête à tête, ni Jocasta ni Duncan n'étant apparus de la matinée. En dépit de l'atmosphère lugubre, je me régalais. Les petits-déjeuners à River Run étaient généralement somptueux, allant même jusqu'à une théière remplie de vrai thé (Jocasta devait le payer une fortune à ses contrebandiers ; pour autant que je sache, on n'en trouvait pas une feuille de la Virginie à la Géorgie). »
La guerre continue et il y a toujours du thé… pour certains…
« — Je vais aller demander qu’on lui prépare un petit déjeuner, annonça-t’il. Emmène-le dans le salon, ma chérie, et donne-lui une tasse de thé. — Du thé ? s’exclama William. Voilà bien des semaines que je n’en ai pas bu. Que dis-je, des mois ! Ses yeux brillaient comme si on venait de lui parler d’un miracle. » [….] « Il s’assit pour boire son thé et écouter le récit de son fils. »
T7-2 Ch32
Le café devint donc populaire en Amérique pour plusieurs raisons historiques, culturelles et économiques.
Introduit en Amérique au 17e siècle par les Néerlandais à New York et les Français en Louisiane, il devint une alternative au thé britannique, symbole du despotisme et de l’injustice.
« Tout me faisait moins mal. Mes mains avaient presque retrouvé leur état normal, mais j’éprouvais encore de la lassitude, et je dus reconnaître qu’il était plutôt agréable de pouvoir mettre les pieds sur le banc, pendant qu’on m’apportait des tasses de café (nos réserves de thé étaient presque épuisées et il y avait peu de chance de pouvoir en retrouver avant plusieurs années) et des assiettes de riz au lait agrémenté de raisins secs. » T 6 – Ch 33
Boire du café était un acte de résistance ! Résistance renforcée par la pénurie de thé !
Au 19e siècle, à mesure que les États-Unis se sont étendus vers l'ouest, le café a suivi. Il était populaire parmi les pionniers et les chercheurs d'or, car il était facile à préparer et offrait un regain d'énergie.
« Roger n'insista pas, sentant qu'il ne devait pas la brusquer. Il se pencha en avant et chercha à tâtons la Thermos de thé au citron sous son siège. — Tu en veux ? Il lui tendit la tasse mais elle fit la grimace. — Non, merci, je n'aime pas le thé. — C'est que tu n'es pas anglaise. Il regretta aussitôt ses paroles. Les mains de Brianna se crispèrent sur le volant. Elle ne répondit rien et il but son thé en silence sans cesser de l'observer. » T 4 Ch 3
Au fil du temps, le café est devenu une partie intégrante de la culture américaine, avec la création de cafés, de maisons de café et de chaînes de café.
L'émergence de grandes chaînes de café telles que Starbucks a contribué à populariser davantage le café en Amérique et a renforcé la culture du café.
Oui, les Américains font partie des plus grands consommateurs de café au monde. Les États-Unis sont l'un des pays où la consommation de café par habitant est la plus élevée.
Le thé reste dominé par le café !
Cependant, progressivement le thé se réinstalla timidement aux États-Unis.
Il se concentra principalement dans les États du Sud, tels que la Caroline du Sud, la Géorgie, la Caroline du Nord, la Virginie, la Californie et Hawaï. Ces régions offrent des climats et des terres propices à la culture du thé.
La première plantation de thé fut établie en Caroline du Sud dans les années 1880. Les producteurs en Amérique du Nord se sont concentrés principalement sur la culture de variétés de théiers adaptées aux climats locaux, produisant principalement du thé noir et du thé vert. Certains producteurs expérimentent également avec des thés oolong et blancs.
L'Amérique du Nord est connue pour avoir popularisé le thé glacé, une boisson rafraîchissante estivale appréciée sur tout le continent.
Aujourd'hui, les Américains et les Canadiens consomment une grande variété de thés, allant du thé noir au thé vert, en passant par les thés à base d'herbes et de fruits.
Le thé est la boisson parmi les plus consommées au monde.
Le Tea Time au fil de la saga : Quelques extraits choisis par thème.
Boston : Discussion autour d’une tasse de thé : le tea time est l’occasion de se poser et de dire ce que l’on veut…
T3 Ch7 : « Frank me tapota timidement l'épaule, me murmurant des paroles de réconfort, puis, constatant que c'était peine perdue, il décida de se rendre utile en préparant du thé. — C'est décidé, dis-je soudain tandis qu'il plaçait une tasse fumante devant moi. Je démissionne demain. — Démissionner ? s'étonna-t-il. Maintenant que tu fais ton internat ? Mais pourquoi ? — Ce n'est plus possible. On ne peut plus continuer comme ça. Bien que je ne prenne jamais de sucre ni de lait dans mon thé, j'y ajoutai cette fois les deux, mélangeant le liquide chaud et observant les volutes lactées se répandre dans la tasse. — Je ne veux plus laisser Brianna entre les mains d'une inconnue, renchéris-je. Non seulement il n'y a aucun moyen d'être sûrs qu'on s'occupera bien d'elle, mais en plus, Brianna n'est pas heureuse. Jusqu'ici, aucune des baby-sitters que nous avons engagées ne lui a vraiment plu. — Je sais bien. Il était assis en face de moi, touillant lui aussi son thé. Après un long silence, il annonça : — Tu as tort de vouloir démissionner. »
Le thé rythme la journée, moment de socialisation, c’est l’occasion de jeux de société … … on prédit l’avenir dans les feuilles.
Nous nous retrouvons à l’heure du thé…
Après le thé, nous irons….
T3 Ch17 « — Quel adorable enfant ! Et comme il tient bien en selle ! se pâma lady Grozier. Elle se tenait sur la véranda où elle prenait le thé avec lady Dunsany, admirant les pérégrinations du petit lord autour de la pelouse. Comblée d'aise, la grand-mère éclata de rire. »
Geillis reçoit Jamie et Claire en Jamaïque pour fêter les retrouvailles…
T3 Ch60 « …Elle se laissa tomber à son tour dans un fauteuil, saluant Jamie d'un bref signe de tête, puis claqua dans ses mains pour appeler une servante. — Tu prendras bien un thé ? demanda-t-elle. Ensuite, si tu veux, je lirai ton destin dans les feuilles. C'est que je me suis fait une belle réputation de diseuse de bonne aventure ! On dit que je sais prédire l'avenir ! Elle rit encore. Si elle avait été aussi surprise que moi de ces retrouvailles, elle le cachait merveilleusement bien. — Du thé, demanda-t-elle à la servante noire qui venait d'apparaître. Celui qui est dans la boîte bleue. Apporte aussi des petits biscuits aux amandes. Tu mangeras bien un morceau ? reprit-elle en se tournant à nouveau vers moi. Après tout, il faut fêter ça. Je me suis souvent demandé si nos chemins se croiseraient à nouveau, après Cranesmuir. … […] L'arrivée du plateau de thé l'empêcha de dire ce qu'elle était sur le point de lui répondre. Jamie vint s'asseoir à mon côté sur le sofa tandis que Geillis remplissait les tasses et nous les tendait, en parfaite maîtresse de maison. Comme pour préserver cette illusion, elle nous présenta avec élégance le sucrier et le pot à lait, puis se réinstalla confortablement dans son fauteuil, parée pour reprendre la conversation. »
Beaucoup de discussions importantes à l’heure du thé chez les Grey
Le Prisonnier écossais - Ch29 « Le récit achevé, il se servit une part de cake aux fruits et la tint dans une main sans la manger tout en touillant son thé de l’autre. — Si je comprends bien, tu t’es évadé du château d’Athlone et tu as fui l’Irlande alors que tu es suspecté de meurtre… Tu te doutes que le gouverneur te reconnaîtra quand on lui donnera ta description… »
Se requinquer
Le self contrôle des Britanniques est légendaire.
Ils affrontent les intempéries de la vie grâce à leur Tea Time.
T4 Ch54. : « — Monsieur Willoughby ! Ce dernier arriva aussitôt en trottinant, une théière fumante et une bouteille d'eau-de-vie sur un plateau. Malgré l'atmosphère oppressante de la cabine, le thé chaud était exactement ce qu'il me fallait, un pur nectar ! — Personne ne sait faire le thé mieux que les Anglais, dis-je en inhalant l'arôme parfumé à l'alcool, à l'exception des Chinois. Ravi du compliment, M. Willoughby me fit une courbette solennelle. — Profites-en pendant que tu peux ! jeta Jamie sur un ton menaçant. Je lui lançai un regard suspicieux par-dessus le bord de ma tasse. — Que veux-tu dire par là exactement ? — Qu'il va falloir que je te recouse quand tu auras terminé de boire. Il se pencha en avant pour vérifier la quantité de thé qui restait dans ma tasse. — Combien de sang m'as-tu dit qu'il y avait dans nos veines ? demanda-t-il. — Environ trente-six litres, pourquoi ? — Parce que, compte tenu de tout ce que tu as déversé sur le pont, il ne doit t'en rester qu'une vingtaine. Tiens, bois encore un peu. Il remplit ma tasse, me la tendit et sortit de la cabine. »
—Pour soigner Jamie du mal de mer
T3 Ch41 : « J'ai posé une main sur le bras de Jamie en signe de sympathie silencieuse. "Tu ferais mieux de descendre", dis-je. "J'ai une lampe à alcool.
Je vais te préparer un thé chaud au gingembre, … »
—Un remontant donné à Jamie par Minnie, à Londres.
Le prisonnier Écossais Ch8 « — Fort bien, pendant que je donne un remontant à M. Fraser, demande au cuisinier de préparer des sandwichs, un cake et du thé bien fort. Et qu’il se dépêche. Le duc lâcha un juron en français puis s’exécuta.
La femme avait déjà versé un verre de cognac qu’elle approcha des lèvres de Jamie. Il le lui prit et but tout en l’observant. Elle était pâle et pinçait les lèvres. Puis elle déclara à voix basse : — Par égard pour la cause que nous avons partagée autrefois, ne dites rien. Je vous en prie. Pas encore. Il était profondément gêné, et encore plus troublé. Il lui était déjà arrivé de s’évanouir, de douleur ou à la suite d’un choc violent, mais jamais dans de telles conditions. Or, il était à présent assis, buvant du thé dans une tasse en porcelaine bordée d’un liseré doré, partageant des sandwichs et des petits gâteaux avec ce même ennemi. Il était déconcerté, agacé et en position de faiblesse. Cela ne lui plaisait pas du tout. »
— Pour requinquer Claire après sa blessure
T3 Ch54 « Malgré l'atmosphère oppressante de la cabine, le thé chaud était exactement ce qu'il me fallait, un pur nectar ! — Personne ne sait faire le thé mieux que les Anglais, disje en inhalant l'arôme parfumé à l'alcool, à l'exception des Chinois. Ravi du compliment, M. Willoughby me fit une courbette solennelle. »
—réconfort T4 Ch13 « Je ris intérieurement et bus une longue gorgée de thé. C'était un mélange indien fortement parfumé et, malgré la chaleur étouffante, je m'en régalai. Je humai les vapeurs odorantes qui s'élevaient de ma tasse, les laissant chasser la puanteur du sang et des excréments incrustée dans mes narines, tandis que la conversation joyeuse me faisait oublier la scène pénible du matin. »
Une arme… Mais attention… une Anglaise en colère peut être dangereuse…
T1 – Ch 21 « La tension fut momentanément soulagée par l'apparition d'une ordonnance apportant le thé. Toujours sans piper mot, Randall servit le thé et me tendit une tasse. Nous bûmes en silence – Laissez-moi deviner, dis-je enfin. C'est une nouvelle forme de persuasion que vous venez d'inventer, la torture de la vessie. Vous allez me faire boire jusqu'à ce que je promette de tout vous révéler en échange d'un pot de chambre.
Il fut si surpris qu'il éclata de rire. Cela transforma radicalement son visage et je compris pourquoi il y avait tant d'enveloppes portant une écriture féminine dans le fond de son tiroir. Quand il eut fini de rire, il me dévisagea de nouveau, un sourire au coin des lèvres.
– J'ignore qui vous êtes, madame, mais au moins vous n'êtes pas banale.
Il tira sur un cordon près de la porte. L'ordonnance réapparut et il lui ordonna de m'accompagner aux cabinets d'aisances. » […]
« – Ne serait–ce pas vous, madame, qui cherchez à éprouver ma crédulité et ma patience ? Sachez que je n'ai pas beaucoup ni de l'une ni de l'autre.
Ses yeux se plissèrent et je me préparai au pire.
Il plongea et je me plaquai juste à temps contre la bibliothèque. Saisissant la théière, je la lui lançai à la figure. Il l'évita de justesse et elle se fracassa contre la porte. »
Pénurie : Le thé devient une denrée rare en raison du boycott dans la colonie.
Les colons résistent. Empêcher les Anglais de débarquer leurs marchandises est une arme redoutable.
T8-2 Ch93 « — Ça réchauffe le cœur de vous voir, milord ! Après une brève hésitation, ajouta : — Et vous aussi, monsieur le duc. Passez donc dans le salon, je vous apporte une bonne tasse de thé dans deux minutes. Les traits de Hal s’illuminèrent. — Vous avez du thé ? — Le coffret de thé est la première chose que j’ai cachée. Mais je viens juste d’en déterrer une brique pour Mlle Dottie et… — Comment, Dottie est ici? » (…) Le service à thé en argent avait disparu, naturellement, mais ses assiettes en porcelaine de Saxe étaient toujours à leur place. Il caressa du doigt le filet d’or qui bordait l’une d’elles, se sentant étrangement désincarné. Et le lieu qu’il habitait ne le connaîtra plus. »
T8-2 Ch126 « Il me semblait que les Indiens auraient dû être le moindre de ses soucis, mais comme elle ne paraissait pas inquiète de la guerre contre les Britanniques, je me gardai d’aborder le sujet. Il était clair que non seulement sa famille mais également tous les gens qu’elle connaissait étaient loyalistes. Pour eux, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Des fléaux tels que ces « prétendus rebelles » seraient bientôt éliminés et ils pourraient à nouveau acheter leur thé à un prix raisonnable. »
Au Ridge les Cunningham ont du thé
T9 Ch18 « Son fils était très gentil, et m'a offert du thé."Elle haussa un sourcil pour voir s'il appréciait le début de son récit et c’était bien le cas. "Je ne pense pas que quiconque dans l'arrière-pays ait eu l’occasion de boire du thé au durant ces cinq dernières années." "Non", dit-elle pensivement. "Il m’a expliqué qu'il avait des amis, des marins comme lui qui lui envoyaient de temps en temps un petit coffret de thé et quelques autres friandises." »
— et Ch22 il a aussi du vrai café qu’il offre à Roger.
Ersatz de thé - Durant toutes les guerres, trouver des thés de substitution est une règle lorsque la pénurie est là…
— T6 Ch 56 : Claire fait des courses à Cross Creek chez le docteur Fentiman « « À cet instant inopportun, la gouvernante entra avec le thé, ou plutôt une mixture infecte à base de glands grillés et de camomille bouillis dans l’eau. La conversation dériva inexorablement vers des banalités mondaines. »
— T8-1 Ch47 à Philadelphie, à l’imprimerie « Un plateau en étain apparut, chargé d’une assiette de nourriture, d’un bol de gruau et d’une grande tasse en grès remplie d’un liquide fumant. Ce n’était pas du thé et cela ne sentait pas le café. Le plateau continua à s’élever et le visage rayonnant d’Henri-Christian apparut (…) — Qu’est-ce que c’est ? demandai-je en prenant la tasse. Il lança un regard dubitatif au liquide, puis haussa les épaules. — C’est chaud, conclut-il. — C’est un fait, convins-je en serrant la tasse entre mes mains. »
—T9 Ch24 le thé désigne une tisane (gingembre etc…) Claire dit Thé (ici pour soigner Fanny) « "Endormie", répondit Jem en me regardant déposer le sachet d'herbes dans une théière en argile et verser de l'eau bouillante dessus. "A quoi sert cette potion, grannie ?" "C'est juste un thé à base de racine de gingembre et de romarin", ai-je dit. "avec un peu d'achillée millefeuille. C'est un emménagogue." »
— T9 Ch36 Toujours pour soigner c’est une tisane « "Nous ferons en sorte de garder un stock important de thé à base d'écorce de saule blanc et faire en sorte que nous en ayons toujours à portée de main - c'est un remède assez puissant." Le saule blanc ne poussait pas en Caroline du Nord mais on pouvait s'en procurer facilement chez les apothicaires de la ville, et j'en avais un bon stock que Jamie m'avait apporté de Salisbury. "Du thé ?" demanda-t-elle avec scepticisme. "En fait, le principe actif de ce thé à l'écorce de saule est exactement le même produit chimique que celui que l'on trouve dans l'aspirine. Et si les gens l'utilisent principalement pour soulager la douleur, il a un effet secondaire intéressant, celui de fluidifier le sang." »
La contrebande - Et puis, il reste le marché noir…
— T6 Ch62 contrebande (Bonnet) « — Il a été capturé ici, à Cross Creek, annonça-t-il sans préambule. J'ignore comment. Il a été arrêté pour contrebande, puis, quand ils ont compris qui il était, les autres chefs d'accusation ont commencé à pleuvoir. — Contrebande de quoi ? — Thé et cognac, pour cette fois. »
—T7-2 Ch33 les Frasers de retour à Édimbourg « — D’accord. Je t’écoute. Nous retrouvâmes Ian devant notre hôtel. Il bavardait dans la rue avec deux conducteurs de haquets. En nous apercevant, il prit congé, glissa discrètement un petit paquet sous sa veste et entra avec nous. C’était l’heure du thé et Jamie demanda qu’on le monte dans notre chambre afin de pouvoir discuter en privé. Nous nous étions permis quelques largesses et avions pris une suite. Le thé fut dressé dans le petit salon. Il se composait d’un assortiment de haddock, d’œufs enrobés de chair à saucisse et panés, de toasts avec de la marmelade, de scones avec de la confiture, de crème fraîche et d’une énorme théière d’un puissant thé noir. J’inhalai la vapeur parfumée et soupirai d’aise. Tout en remplissant les tasses, je remarquai : — Ce sera dur de s’en passer à notre retour. Il faudra attendre au moins trois ou quatre ans avant de pouvoir se procurer du thé en Amérique. — Oh, je ne dirais pas ça, répondit Jamie. Tout dépend de là où nous retournons. On trouve du très bon thé dans des endroits comme Philadelphie ou Boston. Il nous suffira de faire connaissance avec un ou deux bons contrebandiers et, si le capitaine Hickman n’a pas été noyé ou pendu d’ici là… Je reposai ma tasse. »
—T9 Ch83 - Ian et Rachel sont étonnés de boire du vrai thé chez Brandt
« … thé dans une passoire en argent ornée de fleurs sur son pourtour, et une vapeur parfumée, à moitié familière, s'éleva comme un fantôme. "Du thé !" dit Rachel, involontairement, puis elle rougit. Thayendanegea lui sourit en retour à travers la vapeur. "C'est ça", dit-il, et il leva un sourcil. "Dois-je comprendre que vous n'avez pas bu de thé depuis un certain temps ?" C'était une question délicatement pointue. Ian était prêt pour cela, cependant ; il avait dit à Rachel qu'il n'avait pas l'intention de faire des cachotteries sur la politique, car il n'y avait aucune idée de ce que Thayendanegea savait déjà à leur sujet. » […] « … thé est excellent", dit Jenny à Mme Brant »
—T6 Ch92 « — Vous vous sentiriez beaucoup mieux en restant assise à l’ombre et en buvant… de l’eau. Beaucoup d’eau. Du thé ou du café auraient été préférables, mais ils coûtaient une fortune dans les colonies et étaient sûrement au-dessus des moyens d’une femme de shérif. »
—T6 Ch 92 « Elle réfléchit, passant un bout de langue hésitant sur la commissure de ses lèvres. — Peut-être, décida-t-elle. Et une tasse de thé. Dilman ! hurla-t-elle à la servante qui se trouvait dans l’autre pièce. La femme de chambre partie chercher le pain et le thé – depuis combien de temps n’avais-je pas goûté à du vrai thé ? –, je repris mon examen détaillé. »
Enfin… même Jamie utilise le subterfuge du thé
T1 Ch25 « Jamie ramène Claire au cromlech, comme il ne peut pas le lui dire, il utilise le thé comme un code secret pour lui parler de sa soirée. « Le lendemain matin, Jamie parut de meilleure humeur, du moins plus tranquille, comme quelqu'un qui est enfin parvenu à prendre une décision difficile. Il me promit du thé chaud pour le dîner, ce qui serait un réconfort non négligeable vu la fraîcheur des nuits. Nous reprîmes la route, nous frayant un passage entre les gros rochers. Je ne prêtais pas beaucoup attention au paysage, préférant rêvasser en appréciant la chaleur du soleil, mais j'aperçus soudain une formation rocheuse familière qui me rappela brusquement à la réalité. Je venais de comprendre où nous allions et pourquoi. — Jamie ! Il se retourna sur la selle. — Tu ne l'avais pas encore compris ? — Que nous venions ici ? Non, bien sûr que non ! Mon estomac se noua. La colline de Craigh na Dun n'était plus qu'à un kilomètre.»
Liens externes :
Bibliographie
1. "Histoire mondiale du thé" par Laura Martin (2017)
2. "Le thé en Chine : une histoire d'amour" par J.A. de Mandat-Grancey (2007)
3. "Le Livre du thé" par Kakuzo Okakura (1906) - Un classique sur la philosophie du thé.
4. "L'art de la dégustation du thé" par Franck Schneider (2014) - Sur l'art de déguster le thé.
5. "Les grandes étapes de l'histoire du thé" par Kevin Gascoyne, François Marchand et Jasmin Desharnais (2012) - Explore les différentes périodes de l'histoire du thé.