Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Dans le script, absent de la série
Indications et séquences
Commentaires des scénaristes

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

ÉPISODE 606 « SI TU N’ETAIS PAS LA » (THE WORLD TURNED UPSIDE DOWN) 

Écrit par Toni Graphia 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

09 juin 2021

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER/ JAMIE FRASER/BRIANNA RANDALL FRASER/ ROGER WAKEFIELD MACKENZIE

ALLAN CHRISTIE/ LIONEL BROWN/ LIZZIE WEMYSS/ MALVA CHRISTIE /MME. BUG

OBADIAH HENDERSON /PADRAIC MACNEILL /TOM CHRISTIE/JEUNE IAN

 

INTÉRIEURS

Fraser’s Ridge : Grande maison. Chambre à coucher. Cuisine. Infirmerie. Salon. Écuries Maison des Réunions /Cabane MacNeill /La cabane de Tom Christie/ La maison de Roger et Brianna

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge : Grande maison. Jardin. Arrière-cour. Les bois. Maison des Réunions. Cabane MacNeill. Cimetière. La cabane de Tom Christie.

 

Toni Graphia : 

"Le monde à l'envers" est tiré du chapitre 80 de « A Breath of Snow and Ashes » et c'est le chapitre où Malva désigne Jamie comme le père de son enfant à naître. Pour les Fraser, cela décrit véritablement ce qui arrive à leur monde à la suite de cette accusation. 

Il est impensable que Jamie puisse tromper Claire, surtout avec cette jeune fille et fille de son ennemi juré, Tom Christie. Claire, entre toutes, le sait mieux que personne. 

 Mais l'affirmation de Malva déclenche une discussion géante sur la confiance entre Jamie et Claire, puis fait boule de neige jusqu'à la mort de Malva, de son bébé et encore plus de répercussions à venir dans les épisodes ultérieurs, que vous verrez bientôt. 

Non seulement cela, mais étant une grande fan de Hamilton, cela m’a un peu enthousiasmée d’utiliser ce titre. Cependant, au début de la presse, cela a conduit certains fans à spéculer qu'Alexander Hamilton apparaîtrait d'une manière ou d'une autre dans cet épisode, alors j'espère qu'ils ne seront pas déçus ! 🙂 

 On dit que « The World Turned Upside Down » était la chanson jouée par l’orchestre de l’armée britannique après leur capitulation à Yorktown, elle a donc une belle saveur révolutionnaire. 

Les racines de cette balade anglaise remontent aux années 1640 et ont été écrites pour protester contre la politique du Parlement interdisant les célébrations de Noël. 

L’expression est à l’origine tirée d’un verset de la Bible. «  

Ndlt : Toni Graphia fait ici référence à la géniale comédie musicale « Hamilton » et à l’un de ses titres principaux : « Yorktown : the world turned upside down ». Cette comédie musicale a été, et est encore un tel phénomène aux USA que le titre fait (presque) immédiatement penser à « Hamilton » (du moins pour les spectateurs/lecteurs américains) et cette chanson (comme le reste du spectacle) est franchement top. 

  

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE, apportent souvent un éclairage complémentaire passionnant. 

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT +  COMMENTAIRES
 

 

 

SEQUENCE PRE-GENERIQUE (COLD OPEN) 

  

1INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DES RÉUNIONS - JOUR (1775) 

Ouverture sur un plan déconcertant… On voit par une fenêtre un paysage à l’envers…

Puis la caméra se déplace le long du toit de la Maison des Réunions pour se poser sur Roger, agissant en tant que pasteur laïc après avoir été sollicité par Tom Christie [épisode 602]. Il est en prédication.

Tom, Allan et Malva Christie ; Jamie, Claire et Brianna sont présents, ainsi que Lizzie et quelques autres visages que l'on reconnaît : Amy McCallum, M. et Mme McGregor, Hiram et Mme Crombie.

 

Toni Graphia : 

« Nous voulions commencer avec Roger prononçant ce sermon – le psaume reflète le thème de l'épisode…. « Les faibles confondent les puissants » – qui fait référence à Malva et Jamie, et plus particulièrement aux conséquences sur la relation de Jamie et Claire. 

Dans cette scène, Malva regarde le couple, admirant leur lien et le convoitant pour elle-même. D’ailleurs, j’adore le plan choisi par le réalisateur pour l’ouverture, dans lequel la caméra fait un retournement, descendant du plafond et « à l’envers » lorsque nous entrons dans l’église. 

Cet épisode avait également une jolie carte de titre, choisie par Elicia Bessette, notre productrice de post-production, qui a trouvé une belle photo d'un wapiti dans une rivière, dont le reflet est également « à l'envers ». Bien sûr, on découvre plus tard que le wapiti est la cause de la dysenterie qui sévit sur le Ridge. «  

 

ROGER : « Regardez vos frères autour de vous ici aujourd'hui... Nul n’est omniscient, tout puissant, ou de naissance noble. Mais Dieu n'a pas besoin de brillance, de puissance ou de noblesse pour faire de nous de vrais croyants. Le plus souvent, ce sont justement ces choses qui entravent notre confiance en notre Seigneur. C'est pourquoi -- (citant un psaume) « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages, ce qui est faible pour confondre les puissants et ce qui est faible dans le monde – pour réduire à néant les choses qui sont. »

 Jamie serre la main de Claire, la caressant doucement.

Malva Christie jette un coup d'œil et le remarque. Elle adorerait avoir un homme comme lui un jour.

 

 

2 EXT. FRASER'S RIDGE - MAISON DES RÉUNIONS – JOUR 

Après le service, la congrégation se dissémine, les colons se mélangeant et bavardant. Roger s'approche de Claire et Jamie.

 ROGER : « Avez-vous apprécié le service ? « 

JAMIE : « Je n'ai remarqué qu'une personne endormie - la vieille Maggie MacCurley, mais elle a quatre-vingts ans. »

En souriant, Brianna prend le bras de Roger...

BRIANNA : « Tu étais génial. «  

JAMIE (sincère maintenant) : « Tu fais du bon travail, Roger Mac. « 

Roger sourit, ravi du compliment de Jamie.

ROGER : « J'apprécie cela, venant de vous. Je sais que l'église ne vous plait pas vraiment... »

 JAMIE : « C'est seulement que je voulais l’utiliser pour autre chose que le service protestant du dimanche. »

ROGER : « Oh, mais c’est le cas ! Tom y enseigne la grammaire aux enfants l'après-midi. L'un d'entre vous a-t-il vu M. et Mme. MacNeill dernièrement ? « 

CLAIRE : « Non, pourquoi ? « 

ROGER : « Ils ne manquent jamais un service. »

CLAIRE (à Brianna) : « Toi et moi passerons les voir chez eux plus tard. Peut-être que Lizzie et Malva voudront nous accompagner. « 

Claire aperçoit Malva en train de discuter avec Lizzie et sourit. Malva lui rend son sourire. Brianna hausse un sourcil.

BRIANNA : » Je suis sûre que Malva le fera. Elle est comme ton ombre depuis que tu l’as choisie comme apprentie. »

 CLAIRE : « Elle se débrouille très bien. Même si Marsali me manque. Non, ils me manquent tous. « 

ROGER : « Je pense qu’ils s’en sortiront bien à New Bern »

JAMIE : « Fergus y sera heureux. Il s’épanouira à l'imprimerie et subviendra aux besoins de sa famille. J'aurais dû le voir plus tôt. « 

CLAIRE : « Tu les aimes. Tu as voulu les garder près de toi. Il n’y a aucune honte à cela. »

Jamie, comprend, mais il est toujours aussi mélancolique.

 

3 EXT. FRASER’S RIDGE - CABANE MACNEILL - PLUS TARD - JOUR 

Claire, Brianna, Lizzie et Malva s'approchent – elles rient et parlent entre elles. Alors qu'elles s'approchent...

BRIANNA : « Hortense a un sommeil de plomb. Elle devrait s’occuper de Jem. »

Quelque chose cloche pourtant...

LIZZIE : « Il y a une odeur horrible... »

 MALVA : « Quelque chose est mort à proximité. Dans les bois, peut-être. Regardez les corbeaux, il doit y avoir une carcasse tout près. »

Elles remarquent des corbeaux sur le toit de la cabane. Claire a un mauvais pressentiment. Elles se dirigent rapidement vers la porte et frappent.

 CLAIRE : « M. MacNeill ? » Pas de réponse. Elle pousse la porte –

 

4INT. FRASER’S RIDGE - CABANE MACNEILL – JUSTE APRES - JOUR 

L'odeur est indescriptible. Les femmes halètent et se couvrent la bouche. Claire traverse la pièce sombre, arrache les peaux des fenêtres. Elle entend des gémissements lorsque la lumière pénètre dans la pièce.

CLAIRE : « Laissez la porte ouverte – il nous faut autant de lumière et d'air que possible. Attisez le feu ! « 

Claire voit Hortense McNeill avec ses enfants : un garçon de 8 ans, une fille de 6 ans et un bébé. Ils sont d’un blanc moite, luisants de sueur, les jambes striées de diarrhée brun rougeâtre. Le père, Padraic, est recroquevillé dans un coin. Claire passe à l'action, dirige Brianna et Malva...

CLAIRE : « Aidez d'abord les enfants... »

 La famille est désespérément malade et s'accroche à la vie. Claire et les filles se précipitent au travail pour tenter de les sauver. Brianna fait asseoir le garçon dans le lit.

BRIANNA : « Viens mon chéri, on va te nettoyer. »

 Pendant que Brianna et Malva nettoient l'enfant, Claire se dirige vers la petite fille – elle ne trouve pas le pouls. Elle est déjà morte.

CLAIRE (doucement pour elle-même) : « Bon sang... « 

MALVA : « Madame, le bébé ! Elle respire à peine. »

Claire couvre la petite fille avec une couverture et se dirige rapidement vers le bébé qui ne bouge pas, lui pince doucement la peau, teste la déshydratation et palpe sa poitrine pour détecter un battement de cœur.

 BRIANNA : « Qu'est-ce que c'est ? »

 CLAIRE : « Ils sont déshydratés... Je ne suis pas sûre… ça pourrait être une intoxication alimentaire... ou quelque chose de pire... Attention... ne vous touchez pas le visage... «

 Claire regarde autour d'elle, il y a une gourde vide sur le côté.

CLAIRE : » Tiens, Brianna, va prendre de l'eau fraîche du ruisseau – autant que tu peux, et fais-la bouillir ! »

 

 Toni Graphia : 

« Une triste scène à écrire et à filmer… le chagrin de cette famille mourante. On a beaucoup discuté pour obtenir les bons détails médicaux. Dans le livre, Claire dit à Brianna d'aller chercher de l'eau au ruisseau voisin. Mais comme la cause de leur maladie se révèle plus tard être l'eau contaminée, on pourrait croire que Claire a été irresponsable… Pourquoi donner de l'eau contaminée à des personnes qui meurent de dysenterie ? 

Eh bien, Claire ne sait pas encore de quelle maladie ils souffrent, cela pourrait être plusieurs choses. La chose la plus prudente à faire serait de faire bouillir l’eau, mais nous n’avions pas le temps de le montrer à l’écran. 

 Notre conseillère médicale, le Dr Claire McGroarty, a déclaré qu'en cas d'urgence, les personnes gravement déshydratées devaient avoir de l'eau le plus vite possible. Claire n'attend pas qu’elle soit bouillie, elle veut les faire boire rapidement. 

Bien sûr, nous aurions pu décrire le dilemme de Claire concernant l’eau et sa culpabilité par la suite comme un sujet de l’histoire. 

Mais ce n’était pas cela que nous essayions de raconter. La maladie des MacNeill a été un prélude à la propre maladie de Claire plus tard et a ouvert la voie à l’histoire de Malva. 

Alors… notre solution a été d'ajouter des répliques où Claire dit de leur donner de l'eau de leur propre ruisseau en attendant l'eau bouillie. 

Un petit détail, mais qui nous a donné satisfaction, que Claire soit présentée comme un médecin responsable. » 

 

 Brianna attrape la gourde et court. Claire s'agenouille près d'Hortense qui est pliée en deux avec des crampes et qui respire à peine...

CLAIRE : « Mme MacNeill, que s'est-il passé ? « Hortense est trop faible pour répondre... Claire s'essuie le visage. (A elle-même) Putain, putain de merde… Lizzie ! Prends ma gourde, verse-leur de l’eau dans des tasses pendant que nous attendons Bree « –

 Lizzie va le faire. Claire s'agenouille près de Padraic.

CLAIRE : « Monsieur MacNeill... » Il est faible mais plus alerte que les autres –

Lizzie lui apporte de l’eau.

PADRAÏC : « Madame Claire... C'est la dysenterie…c'est arrivé si vite...Claire lui tend une tasse d’eau. Mes enfants « --

CLAIRE : « Nous sommes là. Ne vous inquiétez pas, nous allons nous occuper de vous. Votre pouls est toujours fort, tout ira bien pour maintenant... «  

 MALVA : « Madame, le bébé ne boit rien. »

LIZZIE : « Mme McNeill non plus. »

Claire revient vers les autres.

MALVA : « Elle ne peut pas ! Madame ! »

CLAIRE : « Continue ! »

 Lizzie lui tend une tasse et elle verse de l'eau dans la bouche ouverte d'Hortense pendant que Lizzie aide le fils à essayer de boire. Malva tient le bébé dans ses bras, mais l'eau coule sur ses joues molles.

CLAIRE : « Mme Mcneill, essayez de boire de l’eau… Mais Hortense s'étouffe, tousse, vomit un peu d'eau. Claire est dépassée et frustrée.

CLAIRE : « Bon dieu… »

 LIZZIE : « Pouvez-vous arrêter de jurer, Madame ? C'est seulement parce que les plus petits peuvent entendre. Nous devons prier le ciel, pas jurer. »

 

 Toni Graphia : 

« J'adore la façon dont Claire jure dans cette scène et Lizzie lui dit en gros de se taire. Lizzie ne confronte pas souvent Claire, mais cette situation le justifiait et Claire sait que Lizzie a raison, alors elle s'arrête. «  

 

CLAIRE : « Bien sûr, je suis désolée. »

LIZZIE : « Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous... Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni... « 

Alors que Lizzie continue de prier doucement, Claire sent l'artère carotide d'Hortense, le pouls s'accélère faiblement, commence à faiblir. Derrière elle, elle entend Malva qui tient le bébé mourant... son ton plein d'angoisse...

 MALVA : « Oh non. Oh, non, non, s'il te plaît... Ne pars pas... s'il te plaît...  Puis, se retournant vers Claire : elle est morte, Madame. « 

 

  

Toni Graphia : 

« Il est également poignant que Malva, qui n’a pas de mère, soit témoin de l’amour d’une mère qui aime tellement son enfant qu’elle veut essentiellement mourir pour être avec son bébé. «  

 

Comme si Hortense avait entendu, sa tête roule sur le côté, ses yeux s'ouvrent, fixant l'enfant désormais mort.

LIZZIE : « Sainte Marie, Mère de Dieu... Priez pour nous, pauvres pécheurs... »

 Les yeux d'Hortense se tournent vers Claire et la lumière s'éteint, comme si elle voulait mourir avec son bébé. Malva regarde avec horreur. Elle berce le bébé sans vie et regarde Hortense, quelque peu impressionnée par l’amour d’une mère aussi fort.

 MALVA : « Elle a voulu suivre son enfant. « 

 BRIANNA : « L’eau est sur le feu ! »

Brianna vient de revenir avec plus d'eau, mais ne peut que constater les morts. Claire pose une main sur l'épaule de Malva, sachant que la jeune femme a vu la mort mais n'a pas l'habitude d'essayer de l'arrêter – et d'échouer. Lizzie termine doucement sa prière, en pleurs :

 LIZZIE ... : » Maintenant et à l'heure de notre la mort, amen. »

Claire regarde autour d'elle la mort qui l'entoure, pleine d'angoisse et de désespoir, sachant qu'elle doit en trouver la cause.

 

 

GENERIQUE + CREDITS 

  

TITLE CARD : 

Un magnifique wapiti se tient dans la rivière, brandissant fièrement ses bois…

 

5 6 7INT. FRASER’S RIDGE –GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

Le matin suivant. Claire est de retour à la maison, après avoir veillé toute la nuit. 

Elle regarde son microscope avec une très grande attention. Elle n’a rien trouvé d’anormal jusqu’ici. 

Jamie entre avec deux tasses fumantes. Il en donne une à Claire, déposant un baiser sur son front. Jamie fronce les sourcils devant plusieurs bouteilles en verre, à côté des béchers et des lames, bouchées par des torsades de tissu, chacune contenant un liquide brunâtre. Il renifle l'air. 

JAMIE : « C'est... de la merde ? » 

 CLAIRE : « Oui en effet. » 

JAMIE : « Qu'est-ce que tu cherches exactement ? » 

CLAIRE : « Eh bien, je ne suis pas sûre. Mais c'est possible que ce soit un bacille ou une amibe qui a rendu les McNeill malades. Si je peux le découvrir, J'en saurai plus sur ce qu’est la maladie, combien de temps elle dure, comment elle peut être contagieuse, et comment je peux la soigner... «  

JAMIE : « Est-ce que tu peux l’attraper ? » ? 

 CLAIRE : « Je ne sais pas, mais je suis presque sûre que oui. J’ai été vaccinée contre le typhus et la typhoïde -- comme Brianna. Cela n'a pas l'air d’être l'un ou l'autre. Je vais devoir garder un œil sur elle, et Lizzie et Malva... qu'elles ne développent pas les symptômes... «  

 

Toni Graphia : 

« Nous avons adoré cette scène avec Claire et Jamie, qui racontent à quel point la vie était différente à l'époque de Brianna parce que les gens étaient vaccinés et avaient de meilleurs médicaments et ne mouraient pas de ces maladies. 

Elle a malheureusement été coupée, faute de temps, mais apparaîtra dans le coffret DVD comme une scène supprimée. «  

 

Claire continue de regarder quelques lamelles pendant qu'ils parlent... mais ne trouve rien d'inhabituel. 

JAMIE : « Brianna est entrée dans la cuisine pendant que je préparais le thé. Elle a saisi la bassine et le savon - puis elle a pris la bouilloire et a versé l'eau bouillante sur ses mains. «  

CLAIRE : « J'espère qu'elle ne s'est pas brûlée. «  

JAMIE : » Si. Elle s'est frottée des doigts jusqu'aux coudes... «  

Il fait une pause, les yeux sombres d'inquiétude. Claire soupire. 

CLAIRE : « Elle sait que c'est contagieux. » 

 JAMIE : « Oui. Elle est inquiète. » 

 Claire fait une pause et boit son thé. 

CLAIRE : « C'est différent... pour elle. Je suis née à la fin d'une guerre -- et un an après, il y a eu une épidémie de grippe. Des gens sont morts par centaines de milliers. Les hommes et les femmes qui se sont battus - ceux qui ont survécu aux balles et aux bombes, beaucoup sont morts comme les MacNeill -- de maladie, parce qu'il n'y avait aucun moyen de l'arrêter. «  

JAMIE : « Bree n’a jamais connu d’épidémie. «  

CLAIRE : « Non. A ce moment-là, nous disposions de meilleurs médicaments. «  

JAMIE : « Ce n'est pas seulement pour elle-même qu'elle craint, non ? C'est pour le petit... qu’elle le transmette à Jemmy. «  

CLAIRE : « Elle a toujours su que c'était possible... mais voir cela se produire, voir un enfant mourir devant toi à cause d'un simple germe... » 

JAMIE : « C'est une bonne mère. Comme toi. Tu es restée debout toute la nuit. Va dormir un peu, Sassenach. Ça attendra. Je n'ai jamais vu de merde se gâter quand on la conserve. «  

Claire s'appuie contre sa poitrine. Elle ferme les yeux, sachant qu’un combat l’attend. 

 

  

A8 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

Le ciel s'éclaircit et une nouvelle journée commence.

 

8INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON -INFIRMERIE - PLUS TARD - JOUR 

Après quelques heures de repos, Claire se remet à l'ouvrage et cherche des réponses. Malva est avec elle maintenant, alors qu'elle tourne le miroir du microscope d'un cran, pour obtenir le plus de lumière possible sur la lame.

CLAIRE : » Là. Je pense avoir trouvé notre coupable. »

 MALVA : « Puis-je regarder ?! « 

CLAIRE : « Bien sûr ! »

Claire recule et laisse Malva regarder dans le microscope.

CLAIRE : « Est-ce que tu la vois ?

 La grande chose claire au milieu, lobée et mouchetée ? »

 Malva plisse les yeux dans l'oculaire puis s’exclame de triomphe. On voit à travers le microscope : une amibe avec ses projections en forme de bras est maintenant bien présente.

MALVA : « Je la vois clairement ! Comme un pudding aux groseilles écrasées ? Avec des bras qui en sortent ! « 

CLAIRE : « C'est ça. Une amibe. C'est la cause de la dysenterie. »

 

Toni Graphia : 

« Claire se remet au microscope, cette fois avec Malva, et trouve enfin l'amibe, la cause de la maladie. Nous avons passé un moment fascinant à rechercher des amibes sur Internet. Elles étaient plutôt cool, même si vous ne voudriez jamais en avoir une dans votre corps ! 

Un peu de préfiguration lorsque Malva demande comment quelque chose d'aussi petit peut causer de tels problèmes chez une personne… 

Il y a même un rappel lorsque Jamie cite le sermon de Roger « ce qui est faible confondra ce qui est puissant ». 

Cette scène avait également pour but de montrer l'escalade de l'épidémie de dysenterie, et comment Malva impressionne Claire lorsqu’elle insiste pour l'accompagner, malgré le risque de contagion. » 

 

MALVA : « Comment une chose aussi petite peut-il causer tant de problèmes chez une personne ? « 

CLAIRE : « Parce qu'une fois en toi, son seul travail est de détruire les cellules... Rappelle-toi, je t’ai montré les cellules de la muqueuse de ta bouche ? »

 Jamie entre, après avoir entendu la conversation. Rappelant le sermon de Roger :

 JAMIE « Ce qui est faible confondra ce qui est puissant."

MALVA : « On soigne avec de la pénicilline, alors ? »

 CLAIRE : « La pénicilline n’est malheureusement pas efficace contre la dysenterie -

J’ai peur que nous n'ayons pas grand-chose à part des herbes. »

 JAMIE : « D’où vient cette « amibe » ? »

CLAIRE : « Elle est transmise par de l'eau ou des aliments souillés... mais généralement par une source d'eau contaminée... « 

Lizzie vient à la porte.

LIZZIE : « Madame ! M. Ogilvie est ici... il dit que sa femme est tombée malade, la dysenterie. Il faut venir vite... »

La nouvelle d’une autre famille malade provoque un nœud dans l’estomac de Claire. C’est juste ce dont elle avait peur. La maladie se propage. Elle prépare sa trousse médicale et ses herbes. À Malva :

CLAIRE : « Va me chercher plusieurs gousses d'ail et un peu de miel pour de l'eau de miel. »

 MALVA : « Tout de suite, Madame ! « 

Alors que Malva se précipite dans la cuisine, Claire essaie de calmer son propre sentiment d'urgence pendant qu'elle fait ses préparatifs. Jamie veut être utile.

 JAMIE : « Je vais chercher chez les MacNeil... chercher la source. Je rassemblerai les colons à la Maison des Réunions pour les avertir de se laver leurs mains et de faire bouillir leur eau en attendant. « 

CLAIRE : « Et que chaque famille m'apporte des échantillons d’eau de leurs puits et de leurs sources. J'espère que nous pourrons arrêter ceci avant que cela ne se propage davantage. »

 Jamie dit au revoir à Claire et sort. Malva revient rapidement et donne à Claire plusieurs têtes d'ail emballées dans un tissu.

CLAIRE : « Merci Malva. Tu m’as été d’une grande aide. « 

MALVA : « Mais, Madame Fraser, je viens avec vous. « 

CLAIRE : » C'est une maladie très contagieuse. »

MALVA : » Je viens avec vous. « 

CLAIRE : « Très bien alors. Nous ferons tout notre possible mais rappelle-toi - il n’y a pas de remède. « 

 

9 10 EXT. FRASER'S RIDGE - CIMETIÈRE - JOUR - 10 JOURS PLUS TARD. 

Les personnes en deuil entourent trois cercueils, les dernières victimes de l'épidémie de dysenterie. Roger, Brianna et Lizzie sont là. On voit deux rangées de croix en bois, près de dix nouvelles tombes, tandis que les nouveaux cercueils sont descendus dans des trous fraîchement creusés.

 

 Toni Graphia : 

« Le cimetière, montrant l’augmentation des décès sur Fraser’s Ridge. 

 La première ébauche de ce scénario a été achevée juste après que l’OMS ait déclaré la COVID-19 comme une pandémie et pendant l’ordre de « rester à la maison » en Californie. 

C’était un sentiment effrayant d’écrire chez soi sur une maladie contagieuse et très redoutée du XVIIIe siècle qui aurait pu anéantir toute une communauté et bien plus encore, alors qu’une maladie effrayante commençait à faire rage au XXIe siècle. 

 Un autre exemple de fiction imitant la vie. 

À cette époque, bien sûr, personne ne savait jusqu’où irait la COVID, ni combien de temps elle durerait. 

En écrivant ceci maintenant, en 2022, il est difficile de repenser à la genèse de ce scénario particulier et à la façon dont nous avions alors de si grands espoirs que la COVID suivrait son cours dans un laps de temps beaucoup plus court. « 

 

Claire observe un petit groupe de personnes en deuil, protestantes et catholiques. Les yeux de Claire sont voilés par le chagrin et la défaite.

CLAIRE (doucement à Jamie) : « Je commence à être vraiment lasse des funérailles. « 

Jamie passe un bras autour d'elle.

JAMIE : « Je suis désolé de ne pas avoir trouvé la cause de la maladie. Mais nous n'abandonnons pas. « « 

CLAIRE : « Non, nous n’abandonnerons pas. »

 JAMIE : « Tu ressembles un peu à un fantôme, Sassenach. Tu ne dors pas depuis des jours, et tu manges à peine... Laisse-moi te ramener à la maison. « 

CLAIRE : « Je vais bien... » Mais elle n’a pas l’air bien.

BRIANNA : « Je me demande où est le Mangeur de Péchés ?  Personne ne l'a vu depuis un moment « 

Claire entend les mots de Brianna au ralenti, ils se déforment et son visage s'efface...

BRIANNA : « Maman ! «

 Jamie rattrape Claire alors qu'elle s'effondre au sol. Brianna pose sa main sur le front de Claire.

 BRIANNA : « Elle est brûlante. »

JAMIE : « Aide-moi ! « 

Jamie la prend dans ses bras et court vers la Grande Maison.

 

 

11INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

Claire est au lit, délirante de fièvre, elle n'a jamais été aussi malade.

Jamie et Brianna s'inquiètent pour elle. Malva est là, essuyant le front de Claire avec une expression anxieuse.

Gros plan sur le visage de Claire …

 

  

15INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - PLUS TARD - NUIT 

Jamie est avec Malva et Lizzie, qui s'occupent toutes deux de Claire, toujours inconsciente. Malva lui essuie le front et essaie de la mettre à l'aise.

Allan frappe et apparaît à la porte.

ALLAN : « Malva, il est tard. Laissons ces braves gens maintenant. Il est temps de partir. »

 JAMIE : « Ton frère a raison... Va te reposer. Lizzie est là... »

 MALVA : « Je ne la quitterai pas. « 

Le visage d'Allan se durcit, mais il hésite à discuter devant Jamie. Il part.

 Jamie prend Claire dans ses bras.

 JAMIE : « Elle sera mieux dans son propre lit… »

Il sort de la pièce ; Malva ramasse le plateau de linges chauds et de médicaments et le suit consciencieusement. 

 

16INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - PLUS TARD - NUIT  

Jamie pose Claire sur le lit.

Au fil des jours et des nuits, nous voyons Brianna et Malva s’occuper de Claire, un Jamie désespéré, agenouillé à ses côtés et priant, Lizzie et Malva veillant encore au chevet de Claire …

 

 

17INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CUISINE - NUIT - PLUS TARD 

 Malva apporte à Jamie une tasse de thé pendant qu'ils font une pause.

MALVA : « Lizzie est avec elle. Voici un peu de thé d'écorce de saule pour vous. »

 JAMIE : « Merci, lass. C'est le même thé que Claire a fait pour moi après ma morsure de serpent. »

 MALVA : « Une morsure de serpent ? Avez-vous été gravement blessé ? « 

JAMIE : « Oui. J'ai failli perdre ma jambe. »

 Jamie n'a pas vraiment envie de parler, mais il discute poliment avec la fille qui aide tant sa femme.

 

Toni Graphia : 

« Cette scène montre un moment d'interaction entre Jamie et Malva. La seule autre fois où ils ont été seuls, c'est lorsqu'ils se sont rencontrés dans les bois pendant que Malva cueillait des champignons des bois. 

Nous voulions montrer la fascination/admiration de Malva pour Jamie… essaie-t-elle ouvertement de le séduire ? 

 Nous marchons sur cette ligne délicate ici. Si tel est le cas, Jamie ne réagit pas (et ne l’a jamais fait) ni ne l’encourage. Il est simplement poli et amical. 

Ici, il est rongé par l’inquiétude pour sa femme, ce dont Malva semble profiter pour se rapprocher de lui. » 

 

 MALVA : « J'ai peur des serpents. J'ai vu un serpent royal l'autre jour. »

 JAMIE : « Ce sont de grands ratiers. « 

MALVA : « Peut-être, mais leur morsure est terrible. »

 JAMIE : « Tu n’as jamais été mordue, n’est-ce pas ? « 

MALVA : « Non monsieur. Mais M. Crombie, si. Il en a apporté un dans une boîte, un dimanche au service, pour semer la pagaille, car il connaissait le texte « ils saisiront des serpents venimeux et ne souffriront aucun mal. » Quand il a ouvert la boite, le serpent est sorti comme un diable à ressorts et l’a mordu à la lèvre. »

 JAMIE : « Ah bon ? Je ne me souviens pas en avoir entendu parler. »

 MALVA : « M. Crombie était furieux. Personne n’a voulu raconter l'histoire, de peur qu'il enrage. »

 JAMIE : « Oui, je vois. Et c'est sûrement pourquoi il a refusé de venir demander à ma femme de s'occuper de sa blessure. « 

MALVA : « Oh, il ne ferait pas ça, monsieur. Pas même s'il devait se couper le nez par erreur. »

 JAMIE : « Non ? Pourquoi pas ? « 

MALVA : « Eh bien... certains disent que votre femme... est une sorcière, monsieur... »

JAMIE : « Elle n’est pas écossaise. Les gens diront toujours de telles choses de quelqu’un d’étranger, surtout une femme. Tu ne crois pas ça, n'est-ce pas ? « 

MALVA : « Oh non, monsieur ! Jamais ! je ne souhaite rien d’autre que d'être comme

elle ! Elle est si gentille, adorable et si savante ! je veux tout apprendre de ce qu’elle peut m'apprendre. »

JAMIE : « Oui, eh bien. Elle a souvent dit combien elle est heureuse d’avoir une élève comme toi, lass. Et ton père, est-ce que ça ne le dérange pas que tu passes autant de temps ici ? « 

MALVA : « Il... il n'a pas l'air content, mais il ne me dit plus que je ne devrais pas venir. Est-ce vrai, monsieur, ce qu'il m'a dit ? Que votre grand-père était Lord Lovat ? Celui qu'ils appelaient le Vieux Renard ? »

 JAMIE : « Oh, oui. Je viens d'une longue lignée de traîtres, de voleurs et de bâtards. « 

MALVA : « Je ne le crois pas, monsieur. Vous me semblez être un vrai gentleman. »

 Mais Jamie est trop inquiet pour Claire et ne remarque pas le regard admiratif et les paroles flatteuses de la jeune femme.

 

12 13 14INT. LE RÊVE DE LA FIÈVRE DE CLAIRE 

SERIE DE SCENES DANS LE SCRIPT ORIGINAL DÉPLACEES DANS LA VERSION DEFINITIVE  

 

La fièvre traverse son esprit comme un orage. Des éclats de brillance surviennent comme des éclairs. Des nuages gris traversés par des veines rouges palpitantes. 

 Le bruit du tonnerre, comme le battement d'un tambour. -- Claire se tient au milieu de la tempête. Elle met ses mains sur ses oreilles et crie – mais aucun bruit ne sort. 

Les yeux de Claire sont fermés – elle est toujours inconsciente sur le lit dde l’infirmerie. 

Des images cauchemardesques de serpent, des nuages gris brumeux, une tache rouge et elle saisit quelque chose -- l'attire vers elle. C’est chaud et humide et ça palpite dans ses mains. Son propre cœur. Il y a des aiguilles qui le percent en plein centre, comme une malédiction vaudou ! Elle le laisse tomber avec horreur.

 

18INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT 

Au milieu de la nuit. De retour avec Claire, toujours brûlante de fièvre. Elle continue à délirer et voit dans ses rêves la silhouette d’un homme (Jamie) debout à la fenêtre, en train de boire une bouteille de whisky, les bras appuyés sur le rebord et la tête baissée sur la poitrine. Il tient une bouteille de whisky. Un spasme de chagrin le secoue.

Une jeune femme (Malva) s'approche de lui, lui touche le dos en lui murmurant doucement. Sa tête s'incline tendrement vers lui et son corps se rapproche de lui dans un geste d'intimité...

 

Toni Graphia : 

« Une scène très délicate puisque Claire, dans son délire, aperçoit des silhouettes sombres à la fenêtre, ce qui l'amènera plus tard à se demander brièvement ce qui s'est passé entre ces deux-là alors qu'elle était gravement malade. Il devait s’agir d’un visuel à la fois innocent et potentiellement suspect. «  

 

19 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - JOUR UNE SEMAINE PLUS TARD. 

Roger est assis avec Claire. Ses yeux sont fermés alors qu'il murmure des prières silencieuses. Claire ouvre lentement les yeux et dit doucement :

CLAIRE : « ...Roger ? « 

Roger sursaute.

ROGER : « Claire ? « 

CLAIRE (comme dans un rêve) : « Je ne sais pas. Est-ce moi ? « 

Claire est trop faible pour s’asseoir, mais le pire est passé. Elle a l'air pâle et décharnée tandis que Roger l'aide à se redresser contre des oreillers empilés. Roger porte une tasse d'eau de miel à ses lèvres sèches. Elle sent sa main contre son cou nu – et sursaute si fort qu'elle renverse sa tasse.

CLAIRE : « Quoi ? Quoi ? QUOI ?! « 

Claire touche ses cheveux, trop choquée pour formuler une phrase. Ses cheveux longs et indomptés ont disparu – coupés. A sa place, des mèches courtes, inégalement et mal coupées. Roger s’emmêle dans l'explication –  

 

Toni Graphia : 

« Nous avons adoré l’idée de couper les cheveux de Claire et étions enthousiasmés par cette scène, bien avant qu’elle ne soit écrite. Même si nous y avons brièvement réfléchi, comme dans le livre, nous avons choisi de ne pas montrer la coupe de cheveux en cours. C'était encore plus choquant pour le public (et Claire !) de se rendre compte du changement radical. 

Il y avait une certaine inquiétude quant à l'insertion de la réplique sur la façon dont Jamie a pleuré quand il l'a vu. Nous ne voulions pas que Jamie paraisse égoïste ou insensible. Il ne pleure pas pour lui-même, mais pour Claire. Il sait qu'elle aime ses longues mèches bouclées et qu'elles font partie de son identité. Il sait qu’elle détestera son apparence et qu’elle se sentira presque comme un Samson féminin dont le pouvoir est atténué par la perte de ses longues mèches. 

Plus tard, bien sûr, ce que ressent Jamie ne fait aucun doute. Il lui dit plus d’une fois qu’elle est belle. Mais c’est aussi un joli moment quand Roger lui raconte cela. Ils sont tous les deux proches et c’est merveilleux qu’il rassure Claire dans ce moment de vulnérabilité. 

Nous avons également prévu un moment pour que Brianna informe Claire de sa grossesse et révèle que Claire aura un autre petit-enfant, quelque chose qui apaise Claire et apporte un peu de joie. 

J'aime aussi que Brianna dise à Claire qu'elle va rectifier la coupe de cheveux parce qu'elle a l'air ridicule. Cela semble dur, mais c’est dit avec amour ! «  

 

ROGER : « Malva et Mme Bug les ont coupés avant-hier. Elles ont pensé bien faire contre la forte fièvre. « 

CLAIRE : « Quoi ? »

ROGER : « Bree et moi nous n'étions pas là, sinon nous ne les aurions pas fait laisser faire, évidemment. Bree était furieuse contre elles, mais elles pensaient vraiment vous sauver la vie « --

Claire est au-delà du désarroi.

ROGER : « Je vais chercher Jamie... « 

CLAIRE (L’attrape par la manche) : « NON ! Dieu non ! Je ne veux pas qu'il me voie comme ça ! « 

ROGER : « Il est... euh... il vous a vue. Je veux dire – il a déjà vu. « 

CLAIRE : « Qu'a t'il dit ? « 

ROGER : « Il n’a rien dit. (Doucement) Il... il a juste pleuré. « 

Claire commence à se sentir faible, ses yeux se ferment alors qu'elle commence à dériver.

ROGER : « Claire ?! « 

Il lui secoue délicatement le bras jusqu'à ce qu'elle rouvre les yeux et se recentre à nouveau sur lui.

ROGER : » Vous avez eu l'air bizarre pendant un moment. 

Voulez-vous plus d’eau de miel ? « 

CLAIRE : « Non. La maladie… Est-elle encore -- ? « 

ROGER : » Non, c’est fini. Personne n'est tombé malade depuis une semaine. « 

CLAIRE : » Une semaine ? Depuis combien de temps… ? « 

ROGER : » Près d’une semaine. Vous êtes parmi les derniers contaminés. « 

Claire jette un coup d'œil à Roger, qui a l'air maigre et tendu. 

CLAIRE : » As-tu mangé quelque chose récemment ? «  

ROGER : » Pas depuis hier soir. «  

CLAIRE : » Bien. Va manger quelque chose, promis ? » 

ROGER : » Oui. J’y vais. » 

 Il se lève pour partir, mais hésite, recule de quelques pas, se penche sur le lit et saisit son visage avec ses paumes, l'embrasse légèrement sur le front. 

ROGER : » Rien ne pourra jamais vous rendre moins belle. « 

Il sort, croisant Brianna qui vient voir sa mère.

BRIANNA : » Maman ! Tu es réveillée ! « 

Soulagée, elle se précipite, embrasse Claire et lui caresse le visage, puis d'un air déterminé, réprimande Claire.

BRIANNA : » Tu n’as pas le droit de mourir. »

 CLAIRE : » Je n’en avais pas l’intention. »  

BRIANNA : » Tu m’as fait peur, tu nous as tous fait peur. « 

CLAIRE : » Eh bien, ce n’était pas voulu. »

BRIANNA : » Eh bien… Ne recommence pas, d’accord ? Je t'aime, maman. Et je ne peux pas vivre sans toi. « 

Claire sourit et dit doucement : « Je t'aime aussi. »

 BRIANNA : » Et... ton futur petit-enfant non plus. « 

Brianna touche doucement son propre ventre. Claire réalise :

CLAIRE : » Oh, Bree... quand... ? »

 BRIANNA : » J'ai attendu un peu pour te le dire, je voulais m'assurer que c'était

... réel. « 

Elles se serrent dans les bras l’une de l’autre. Une vie sauvée et une nouvelle vie à célébrer. Avant qu'elles ne pleurent tous les deux...

BRIANNA : » On va arranger tes cheveux. Tu as l'air ridicule. »

 Brianna sourit, ce ne sont que des taquineries bon enfant. Claire ne peut s'empêcher de rire.

 

20 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - PLUS TARD - JOUR 

Gros plan sur le visage de Claire reflété dans un miroir à main.

Le plan s’élargit pour révéler qu'elle est assise sur une chaise à côté du lit, inspectant ses cheveux nouvellement coupés pendant que Brianna utilise des ciseaux pour terminer la coupe tout en égalisant les mèches. 

BRIANNA : » Là. C'est beaucoup mieux.  C’est tout ce qu’on peut faire. « 

CLAIRE : » Aussi bien que possible, je suppose. Merci chérie. « 

Jamie est présent, amenant sa présence rassurante à Claire.

BRIANNA : « Maintenant, tu te recouches... »

 Jamie vient aider Claire à se recoucher. Brianna fait un câlin à sa mère et s'en va. Jamie regarde Claire un moment avec le miroir. Il est clair qu’elle est toujours horrifiée par la vision dans le miroir. 

JAMIE : » Je ne suppose pas que tu ne voudras pas porter un bonnet ? Seulement jusqu'à ce que ça repousse un peu ? « 

CLAIRE : » Non, je ne crois pas. Et je pense que Brianna a bien rectifié l’ensemble. »

Elle tend le miroir à Jamie et se recouche.

CLAIRE : » Pourtant, on rira, je suppose, en voyant l'expression sur les visages des gens qui me verront. »

 JAMIE : » Tu es très belle, Sassenach. Je t’aime. »

CLAIRE : » Oh. Eh bien… Je t'aime aussi. Et ça repoussera, après tout, n’est-ce pas ? »

JAMIE : » Bien sûr. »

Il lui embrasse à nouveau la main. Claire se prépare.

CLAIRE : » Dis-moi ce qui s'est passé. « 

JAMIE : » J'ai trouvé un wapiti mort dans la rivière... c'était en amont de chez les MacNeill et des autres malades. Au moins, nous avons maintenant une réponse. « 

CLAIRE : » Dieu merci. Mais dis-moi... Combien de malades ? Comment vont-ils ? Beaucoup d’autres morts ? « 

JAMIE : » Tu es sûre de vouloir savoir, Sassenach ? « 

CLAIRE : » Savoir vaut mieux que s'en inquiéter. « 

JAMIE : » Eh bien... Kenny a perdu son plus jeune, le petit Bobby, et Grace est toujours malade, mais Hugh et Caitlin ne sont pas tombés du tout malades. Trois autres pêcheurs sont morts ; une douzaine d’autres sont toujours malades, mais la plupart sont en voie de guérison. Et puis il y a Tom Christie. Toujours malade, aux dernières nouvelles. Fièvre, maux de tête... « 

Claire, encore un peu étourdie, ferme les yeux de désespoir et d’impuissance.

 JAMIE : » Tu délires toujours, Sassenach ? « 

CLAIRE : » J’ai déliré ? « 

JAMIE : » Oui. »

 CLAIRE : « Tu sais, quand on était à Paris, et quand on a perdu Faith... Pendant ma fièvre, j'ai vu des oiseaux... des hérons bleus... Maître Raymond m’avait dit : « bleu est la couleur de la guérison... »  Mais cette fois, j'ai vu... des nuages d’orage. Mon propre cœur... et un serpent... c'était dans cette maison... « 

 

Toni Graphia : 

« L'un de mes moments préférés est celui où Claire parle de la perte de Faith en France et de la façon dont elle a vu les hérons bleus. 

Cela rappelle l’épisode « Faith » où j’ai utilisé les hérons bleus pour représenter la « lumière bleue » dont parle Diana dans « Dragonfly in Amber. «  

Nous ne voulions pas utiliser un effet visuel de lumière bleue, alors les hérons ont fait l’affaire. Mais ici, Claire voit des images bien plus violentes et effrayantes… comme le serpent dans la maison, qui représente Malva. 

Mais j'aime la façon dont Jamie dit que ses oiseaux bleus devaient être avec elle, puisqu'elle s'est rétablie. 

Il est intéressant de noter que dans le livre, après le réveil de Claire – et pendant sa convalescence – c'est à ce moment-là que Jamie lui raconte tout ce qui s'est passé au Ridge. L’une de ces choses était la tentative de suicide de Fergus. Jamie raconte toute l'histoire à Claire, ce qui signifie qu'elle fait partie de la « trame de fond » dans le jargon de l'écrivain. 

 Diana fait cela fréquemment dans le livre, et cela fonctionne bien parce que le lecteur l'imagine. Mais pour la télévision, il serait moins intéressant de regarder quelqu'un (même quelqu'un d'aussi talentueux que Sam Heughan !) raconter une grande et longue histoire sur l'écran de télévision. 

C'est donc là qu'intervient l'art de l'adaptation lorsque nous avons pris cette histoire que Jamie raconte à Claire dans le livre et l'avons transformée en son propre épisode : l'épisode 603, Tempérance ». 

 

JAMIE : » Je peux te le promettre, Sassenach, n'importe quel serpent qui franchit notre seuil perdra sa tête avant d’atteindre l'escalier. Tu es guérie maintenant. Alors oui, tes oiseaux bleus t’ont protégée, après tout. (Puis doucement) Mais tu as essayé de mourir avant moi, n'est-ce pas ? »

 Il fait écho à ses paroles lorsqu'il a été mordu par le serpent [Épisode 509]. Il arrange les couvertures pour que Claire soit bien au chaud.

JAMIE : » Je serais vraiment furieux, Claire, si tu mourais et tu me laissais. »

CLAIRE : » Je ne l'ai pas fait. Je ne le ferai pas. « 

En arrangeant les couvertures, Jamie touche le corps de Claire.

 JAMIE : » Bon sang, Sassenach, tu n’as plus de fesses. »

 CLAIRE : » Ne t’en fais pas. Je les aurai vite récupérées. « 

Jamie et Claire s’embrassent tendrement, tellement soulagés…

 

21 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - LE ​​JOUR SUIVANT 

 Claire se repose toujours au lit. Adso est allongé à côté d'elle. Elle regarde vers la fenêtre, frustrée, détestant être coincée ici. Après un moment, elle rejette les couvertures et sort du lit. Elle se tourne vers le chat.

CLAIRE (à Adso) : « Adso, garde le lit bien chaud pour moi. Et ne dis à personne où je suis allée. »

 

Toni Graphia : 

« Un doux moment pour Adso. Les animaux domestiques restent souvent à proximité lorsque leurs propriétaires sont malades. Ce sont comme de petits talismans qui veillent sur nous au sens physique et spirituel. » 

 

22 23 24INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - PLUS TARD 

Claire regarde dans son microscope... Aucune amibe en vue. Claire relève la tête... une expression « Ahaaa !! » sur son visage. 

  

  

25 EXT. FRASER'S RIDGE – CABANE DE TOM CHRISTIE – JOUR 

Claire, emmitouflée et bien au chaud, s'approche de la porte, frappe.

 

 

26 INT. FRASER’S RIDGE – CABANE DE TOM CHRISTIE – JUSTE APRES 

Claire entre et trouve Tom à table, en train d'écrire une lettre. Il lève les yeux, surpris de la voir. Surtout après qu'elle ait enlevé son chapeau, révélant ses cheveux courts.

TOM CHRISTIE : » Madame Fraser ! Pour l’amour de Dieu... »

Elle passe une main gênée au-dessus de sa tête.

CLAIRE : » Oh. Ça. Je pensais que vous seriez content. Puisque je ne vais plus indigner le public en affichant de manière dévergondée mes belles mèches. « 

TOM CHRISTIE : » Vous ressemblez à un moine. Venez, asseyez-vous. »

Elle s'assoit sur un tabouret près de lui.

CLAIRE : « Comment allez-vous ? « 

TOM CHRISTIE : » Comment je vais ? Vous avez fait tout ce chemin, alors que vous êtes dangereusement affaiblie, pour savoir comment je vais ?  Vous êtes tout à fait irresponsable, madame ! « 

CLAIRE : « Non, je suis médecin. Alors, comment ça va ? « 

TOM CHRISTIE : « Eh bien… Je me sens mieux, si vous voulez savoir. Vous avez été aussi très malade, je crois. »

 CLAIRE : » Oui. Mais je n’ai pas eu la même maladie qui a affligé les autres personnes du Ridge. »

TOM CHRISTIE : « Que voulez-vous dire ? « 

CLAIRE : » Il est difficile de confondre ce mal avec la fièvre et les maux de tête. Je n'ai pas eu de dysenterie – je l'ai confirmé avec mon microscope. Maintenant – avez-vous eu la dysenterie ? »

Il hésite mais la curiosité prend le dessus.

TOM CHRISTIE : » Non. Non. C'était comme vous dites -- un mal de tête à fendre le crâne, et de la fièvre. Une grande faiblesse, et... et des rêves extraordinairement désagréables. »

CLAIRE : » On dirait que vous et moi avons eu la même maladie. Une simple infection virale ou bactérienne peut-être. « 

TOM CHRISTIE : « Quelle différence cela fait-il ? Nous sommes tous deux guéris. »

CLAIRE : » La plupart des maladies sont transmises d’une seule personne à une autre -- parfois en partageant de la nourriture ou de l'eau... Mais je ne vous ai pas vu depuis un moment. Comment alors vous et moi avons eu la même maladie ? »

 TOM CHRISTIE : » Je ne vois pas pourquoi deux personnes ne pourraient pas tomber malade sans se voir. »

 CLAIRE : » Si je pouvais examiner un échantillon de vous à examiner sous mon microscope, je saurais sans aucun doute si « –

TOM CHRISTIE (brusquement) : « Quel genre d'échantillon ? »

CLAIRE : » Eh bien, ce serait... une petite quantité de... matières fécales... « 

Tom a l'air d'avoir été frappé par Claire à la tête avec une planche.

TOM CHRISTIE : « Seigneur ! femme, comment osez-vous demander une telle chose ! »

CLAIRE : » C'est purement à des fins médicales « –

 

Toni Graphia : 

« Une scène vraiment amusante à écrire grâce au talent de Mark Lewis Jones. 

C'est moi et Maril Davis qui l'avons repéré dans The Crown et nous savions qu'il était parfait pour Tom Christie. 

Je mourais d'envie d'écrire une scène pour lui depuis que nous l'avions choisi, et celle-ci, qui est en grande partie tirée du livre, était une scène formidable entre lui et Caitríona, où il est choqué par ses cheveux et scandalisé par le fait qu'elle demande un échantillon de ses matières fécales. 

Je n'ai pas pu résister à l'envie d'ajouter ce passage ! «  

 

TOM CHRISTIE : » Sortez. Je vous raccompagne chez vous. Et si vous insistez avec vos questions viles et intrusives, je suppose – que je ne peux pas vous en empêcher. »

Il lui prend la main maintenant, la surprenant. Mais sa poigne est ferme et solide. En fait, elle s’en réjouit. Et son visage nous dit qu’il y a aussi quelque chose de plaisant à cela. 

CLAIRE : » Vous n’avez pas besoin de me raccompagner à la maison. Vous devriez être au lit. «  

TOM CHRISTIE : » Et vous aussi. Mettez votre chapeau avant de partir. « 

De son autre main, il attrape son chapeau et le lui tend, puis la conduit vers la porte.

 

A27 EXT. FRASER'S RIDGE – CABANE DE TOM CHRISTIE - JOUR 

 Tom et Claire sortent, marchant bras dessus bras dessous. Un couple étrange. 

 

 27 28 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE – UN PEU PLUS TARD 

Jamie ramène Claire dans sa chambre en grondant :

JAMIE : « Qu'est-ce qui t’a pris au nom de Dieu, Sassenach ? »

CLAIRE : « Eh bien, je me sentais beaucoup mieux, et... « 

JAMIE : « Tu es blanche comme un linge ! Et tu trembles tellement que tu peux à peine… Là, laisse-moi t’aider ! « 

Il l'aide à se déshabiller...

JAMIE : « As-tu perdu la tête ? Filer comme ça sans rien dire à personne ! Et si tu étais tombée ? Et si tu avais eu à nouveau un malaise ? « 

CLAIRE : » Si je l'avais dit à quelqu'un, on ne m’aurait pas laissé sortir. Et je suis un médecin, tu sais. Je pense pouvoir juger de mon état de santé. »

 Il l’accompagne jusqu'au fauteuil et l'y met, la réprimandant, un peu comme Brianna l'avait fait plus tôt.

JAMIE : « Tu n’iras vas nulle part. Tu n’es pas autorisée à te tuer. Est-ce bien clair ? « 

CLAIRE : « Je vois d’où Brianna tient ça. Tu sais pourquoi je l'ai fait. Je le devais. Je devais voir si Tom avait besoin de mon aide. Il s'avère qu'il est tout à fait rétabli. Mais lui et moi, je pense, avons eu la même maladie – mais ce n’était pas de la dysenterie. »

JAMIE : » C'est étrange. »

Jamie s'assoit à côté de Claire, fait glisser son alliance en argent le long de son doigt – elle est un peu trop grande parce que Claire a perdu du poids.

JAMIE : » Tu es si maigre, Sassenach... Ta bague tient à peine... »

 CLAIRE : « Attention. Je ne veux pas le perdre. « 

JAMIE : « Tu ne la perdras pas. J'ai juré que ces bagues ne quitteraient plus jamais tes doigts. « 

 Ils restent assis en silence, Claire dans les bras de Jamie, et regardent le soleil se coucher par la fenêtre.

 JAMIE : » C'est un grand réconfort de voir le soleil se lever et se coucher. Quand je vivais dans la grotte, et puis quand j'étais en prison, ça me donnait de l'espoir, de voir la lumière aller et venir, et de savoir que la vie continuait. J’ai le même sentiment, Sassenach, quand je t’entends t’affairer dans ton infirmerie, remuer tes instruments ou jurer. Si tu n'étais plus là -- ou ailleurs -- alors le soleil ne se lèverait plus ni ne se coucherait plus. « 

Il l'embrasse très doucement. Il la serre contre lui...

 

Toni Graphia : 

« Jamie a un beau discours sur combien Claire compte pour lui et combien elle lui manquerait si elle était morte. 

La partie concernant les bagues est un rappel de l'épisode 506, « Je brille, mais ne brûle pas », lorsque Claire était furieuse que Jamie ait utilisé ses bagues pour jouer avec Philip Wylie, après quoi il avait promis qu'elles ne la quitteraient plus jamais. » 

 

29 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - PLUS TARD CETTE NUIT. 

Claire se réveille et passe sa main sur le lit pour toucher Jamie. Personne. Il y a du bruit dans le noir au pied du lit. C'est Jamie.

CLAIRE : » Qu'est-ce que tu fais par terre ? »

 JAMIE : » Je ne voulais pas te déranger dans ton sommeil. « 

Il pose la tête sur le matelas à côté d'elle. Elle lui caresse les cheveux. 

CLAIRE (en souriant) : » Cela me rappelle, il y a des années, quand on collectait les loyers, et que tu avais dormi par terre devant ma porte. »

 

Toni Graphia : 

« J'ai ajouté ceci à propos de Jamie dormant par terre à côté du lit pour rappeler à Claire quand il avait dormi par terre dans la saison 1 pendant l'épisode « Rent ». 

Leur conversation ultérieure sur les choses que Jamie aime chez Claire est charmante et se termine par un compliment sur la « fidélité ». 

Une belle mise en scène, qui rappelle au public à quel point la loyauté et la confiance mutuelle des Fraser sont des principes forts de leur relation : « au-dessus de toutes les créatures sur terre, tu es fidèle. » 

 

JAMIE : » Oui. Tu m’avais marché dessus, Sassenach. Et tu avais failli me casser les côtes. « 

Elle sourit dans le noir.

CLAIRE : « Viens ici. « 

JAMIE : » Es-tu sûre... me veux-tu vraiment près de toi ? « 

CLAIRE : » Toujours. « 

Il s’allonge près d’elle.

 JAMIE : » Bien. Parce que je ne vais nulle part. Du moins pas avant quelques mois. « 

Elle le regarde d'un air interrogateur. Il relaye quelques nouvelles.

JAMIE : » J'ai reçu des nouvelles des Fils de la Liberté. Des détails sur le prochain Congrès provincial à New Bern. Cornelius Harnett m'a demandé de parler en faveur de la rupture du commerce avec la Grande-Bretagne. « 

CLAIRE : « Ayant été la cible de tes pouvoirs de persuasion, je dirais qu’il a fait un excellent choix. »

Elle prend la main de Jamie dans la sienne, caressant les couches dures de callosités sur ses paumes et ses jointures.

JAMIE : « J'ai les mains d'un tailleur de pierre. « 

CLAIRE : « Je trouve les callosités sur les mains d’un homme profondément érotiques. »

JAMIE : « Eh bien, je te le dirai, Sassenach, si je n'ai pas de callosités en-bas, ce n’est pas de ta faute, crois-moi. « 

Cela la fait sourire. Il passe ses mains dans ses cheveux.

 JAMIE : » Tes cheveux courts... sont aussi... très excitants. « 

CLAIRE : « Tu le penses vraiment ? « 

JAMIE : « Oui. C'est une des choses qui m'attirent vers toi. « 

CLAIRE : « Quelles sont les autres ? »

 JAMIE : » Eh bien, tu es courageuse. Tu as toujours été plus audacieuse que prudente. Maintenant, tu es comme féroce comme un blaireau. Et fière comme Lucifer. « 

CLAIRE : » Donc, je suis arrogante et féroce. Cela ne ressemble pas vraiment à un catalogue des vertus féminines. « 

JAMIE : » Eh bien, tu es gentille aussi. Et très propre, bien que pas très bonne cuisinière. »

CLAIRE : » Merci beaucoup ! « 

JAMIE : » Rappelle-moi d'autres vertus, peut-être que j'en ai raté une. « 

CLAIRE : » Hmmm... il y a la douceur, la patience... « 

JAMIE : « Seigneur ! la douceur ! Tu es une des plus impitoyables, sanguinaires… et tu n’es pas très patiente non plus. « 

CLAIRE : » Alors, quel est mon trait le plus attachant ? « 

JAMIE : « Tu penses que je suis drôle. « 

CLAIRE (en riant) : « Non. « 

JAMIE : « Tu veux savoir ce que c'est, vraiment ? « 

Claire hoche la tête. Jamie est redevenu sérieux maintenant.

JAMIE : » Au-dessus de toutes les créatures sur terre, tu es fidèle. »

Elle le regarde dans les yeux, et voit qu'il le pense vraiment.  

CLAIRE : « Eh bien, toi aussi. Plutôt une chose, vraiment. N'est-ce pas ? »

Claire sourit alors qu'elle s'endort près de Jamie.

 

 

30 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

CLAIRE (voix off) : » Et ce fut la fin... L'ombre noire de la mort était enfin passée... Dans les semaines qui suivirent, les pêcheurs et les autres colons vécurent à nouveau sous un soleil radieux, leurs journées rythmées par son lever et son coucher, inconscients que la Révolution se rapprochait de plus en plus... « 

 

Série de plans indiquant que quelques mois se sont écoulés. 

 -- Les colons travaillent. -- Maison des Réunions : Femmes arrivant pour un cercle de couture (patchwork), portant des paniers de tissu, etc. -- Une proclamation avec un événement révolutionnaire cloué sur un poteau sous le regard des colons : « Refusez les marchandises britanniques ».

  

 31 32 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JOUR 

Jamie s'apprête à partir pour le Congrès. Roger va l'accompagner. Brianna aide à charger les affaires sur le chariot.

JAMIE (à Claire) : » J'aurais aimé que tu viennes avec moi, Sassenach. »

 CLAIRE : « J'ai trop de choses à faire ici, et en plus, tu en profiteras davantage, n’est-ce pas, Roger ? L'historien en toi ne se remettra jamais d’assister à un événement aussi important. »

ROGER : « Je dois dire que j’ai hâte ! »

 JAMIE : « Ils décideront également de trois délégués pour assister au Congrès Continental à Philadelphie. « 

CLAIRE : « Je viendrai avec toi pour celui-là. »

 Il sourit, confiant dans les événements à venir.

 Le bruit d’un chariot arrivant sur la route attire l’attention de tous. La famille Christie arrive et en descend – il est évident que quelque chose ne va vraiment pas. Tom est sombre comme un loup, Allan est rouge d'énervement et Malva est en pleurs.

Le jeune Ian, perturbé, essaie de croiser son regard, mais elle ne veut pas le regarder. JAMIE : « Monsieur Christie ? Tom ? « 

TOM CHRISTIE : « Nous devons vous parler. En privé. « 

Jamie échange un regard avec Claire.

JAMIE : « Quoi que vous ayez à dire, ma femme peut l'entendre aussi. « 

TOM CHRISTIE : « Si vous le souhaitez. « 

Alors que Jamie et Claire escortent les Christie dans la maison, Brianna et Roger échangent un regard troublé. Le jeune Ian n’a pas non plus un bon pressentiment.

Mme Bug apparait sur le seuil pour voir ce qui se passe…

 

33 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON – JOUR 

Jamie fait entrer Tom, Allan et Malva. Tom ne perd pas de temps.

TOM CHRISTIE : « Ma fille est enceinte. »

Jamie jette un coup d'œil à Malva, qui a la tête baissée et les lèvres tremblantes. Il regarde Claire, interloqué, puis sourit gentiment, essayant de les mettre à l'aise.

JAMIE : « Bien donc. En quoi puis-je vous aider ? « 

TOM CHRISTIE : « Elle dit qu'elle ne nommera l'homme qu’en votre présence. »

 Il regarde Jamie, plein de ressentiment.

JAMIE : « En ma présence ? « 

TOM CHRISTIE : « Je ne sais pas pourquoi. « 

Claire s'éclaircit la gorge et demande :

CLAIRE : « Malva, tu es enceinte de combien de mois ? « 

Malva ne répond pas, mais passe ses mains sur son ventre, le renflement rond de sa grossesse. Allan se penche vers Malva.

ALLAN : » Tout ira bien. Mais tu dois parler. »

 MALVA (à Jamie) « Oh, monsieur... « 

Elle prend de grandes bouffées d’air, mais n’arrive pas à parler. 

JAMIE : « Alors, tu veux bien me le dire ? Je promets que tu n’en souffriras pas. »

Finalement, elle parle, sa voix résonnant de reproche.

MALVA : « Oh, monsieur, comment pouvez-vous me dire ça, quand vous connaissez aussi la vérité ? « 

Elle regarde son père, puis désigne directement Jamie :

MALVA : « C'était lui. « 

Le visage de Tom blêmit de rage face à cette révélation. Jamie ne montre ni colère, ni peur, ni déni, ni surprise. Rien que le vide d’une incompréhension absolue.

JAMIE : » Quoi ? « 

Il cligne des yeux une fois. Puis il prend conscience de ce qui se passe...

JAMIE : « QUOI ? « 

Malva baisse les yeux, l'image même de la vertu honteuse.

 MALVA : « Je suis tellement désolée, Madame Fraser. Il -- nous -- nous ne voulions pas vous faire de mal. »

Claire la regarde avec incrédulité.

CLAIRE (A Jamie) : » De quoi diable parle-t-elle ? »

ALLAN : « Votre mari l'a salie ! L'enfant est de lui ! « 

Allan attrape l'épaule de Jamie et lui donne un coup de poing. Jamie repousse Allan fort dans la poitrine et le fait tomber avec un bruit sourd. Jamie serre le poing vers Tom en guise d'invitation, mais Tom ne fait aucun mouvement vers Jamie. 

TOM CHRISTIE (à Allan) : « Lève-toi ! - et range tes poings. Pas besoin de ça maintenant. »

ALLAN : » Ah non ? Il a fait de ta fille une putain ! « 

Allan se jette à nouveau sur Jamie, et Jamie le frappe dans le ventre, le faisant se plier de douleur. Jamie se tourne vers Malva :

JAMIE : « Tu sais bien que ce n’est pas vrai. Et quel méfait cherches-tu, nighean na galladh (espèce de garce) ?

Tom se raidit – il ne parle pas gaélique mais reconnaît l'insulte de son époque à Ardsmuir.

MALVA (sanglotant maintenant) : « Comment pouvez-vous me parler ainsi ? Comment pouvez-vous être si cruel ? « 

MME. BUG : « Monsieur ? « 

Mme Bug, entendant le vacarme, est sortie de la cuisine et apparaît dans l'embrasure de la porte, les yeux écarquillés devant Malva qui pleure.

MME. BUG : « Aurez-vous... besoin de quelque chose, Monsieur ? « 

JAMIE : » Je vous remercie, Mme Bug, mais non. « 

Elle part. Mais elle en a entendu beaucoup et elle ne va pas loin, juste sur le bord de la porte. Malva continue :

MALVA : » C'était quand la maladie était là, quand J'étais venue m’occuper de sa femme ! (Implorant Jamie) Dites-leur, monsieur, s'il vous plaît - dites-leur la vérité ! « 

JAMIE : » Oh, c’est mon intention. Et tu vas faire de même, je te l'assure. « 

Jamie lui lance un regard noir. Le choc commence à s’estomper. Sa colère grandit, et il commence à réfléchir furieusement pendant qu'elle raconte son histoire.

MALVA : « La première fois, c'était quand Madame Claire était si malade que nous désespérions de sa vie. Ce n'était pas un viol... seulement il devenait fou de chagrin, et moi aussi. Je suis entrée dans sa chambre tard dans la nuit, il était à la fenêtre, en train de pleurer dans le noir. Je me sentais tellement désolée pour lui... j'ai demandé si je pouvais lui apporter quelque chose à manger ou à boire. Mais il buvait déjà, il avait une bouteille de whisky à la main... « 

Gros plan sur Claire, un flash lui traverse l'esprit : la silhouette trouble d'un homme à la fenêtre, tenant une bouteille de whisky, et une fille avec sa main sur son épaule...

 JAMIE : « Et j'ai dit non, merci beaucoup, je veux rester seul. Et tu es partie. »

 MALVA : « Non, je ne l'ai pas fait. Ou plutôt vous avez dit que vous vouliez rester seul, mais je ne pouvais pas supporter de vous voir ainsi, et -- je sais c'était impoli et déplacé, mais j’ai eu tellement pitié ! (Aux autres) Je suis entrée et je l'ai touché. J’ai mis ma main sur son épaule, seulement pour le réconforter. Mais il s’est retourné, et il a mis ses bras autour de moi, et il m’a serrée contre lui. Et – et ensuite, il m’a prise. »

Elle se tourne vers Claire :

MALVA : » Contre le mur, pendant que vous dormiez. Son besoin était si grand. »

 Claire lève le bras, recule et gifle Malva au visage. Il y a un bref moment de choc pour Claire, car elle n'arrive pas à croire qu'elle a frappé la fille.

Claire tourne les talons et sort dans le couloir par la porte d'entrée. En chemin, elle frôle Mme Bug, qui rôdait dans le couloir, écoutant aux portes...

 

 

Toni Graphia : 

« C’est la grande scène que les lecteurs de livres attendaient… même si, espérons-le, cela constituera un énorme choc pour les non-lecteurs de livres. C’est certainement un moment à couper le souffle. 

Une tonne de dialogues et une chorégraphie compliquée à jouer, avec autant de monde dans le salon et tant d'émotions qui circulent. 

Cette scène a également servi de scène d’audition pour Malva… et c’est celle où Jessica Reynolds nous a bluffés, et nous savions que nous avions notre Malva. Nous avions vu cette scène tant de fois lors des auditions, mais il n’y avait rien de plus électrisant que de la voir prendre vie à l’écran. 

Nous avons utilisé ici le flash de Claire se souvenant du moment où elle a vu les silhouettes sombres à la fenêtre la nuit où elle était malade, juste pour semer une petite graine de doute. Et même si elle a confiance en son mari, la tension est si forte ici qu'elle part, affirmant plus tard que c'était parce qu'elle était tellement en colère que si elle était restée, elle aurait pu tuer Malva (une phrase qui reviendra peut-être la hanter). Le fait que Mme Bug écoute à ce moment-là aura également des répercussions. 

Une remarque astucieuse de Malva est qu’elle ne prétend pas qu’il s’agissait d’un viol… ce serait difficile à croire pour quiconque. Mais dans son esprit, c’était du « réconfort » et elle prétend que c’était consensuel, ce qui rendait plus difficile pour Jamie de se défendre. 

Puis le coup de grâce alors qu'elle décrit ses cicatrices – des cicatrices dont le public se souviendra qu'elle les a vues lorsqu'elle a espionné Claire et Jamie en train de faire l'amour dans les écuries à la fin de l'épisode 604, « L'heure du loup ». Cela scelle l’accord dans l’esprit de Tom et Alan : Jamie est coupable. » 

 

 

 34 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - ARRIÈRE-COUR - JOUR 

Claire se met à courir comme si les démons de l'enfer étaient à ses trousses. Personne ne la poursuit. Elle court vers les écuries. 

 

35 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - SALON - MÊME TEMPS 

Retour avec Jamie et les Christie. Malva pleure.

JAMIE : « Est-elle folle ? « 

TOM CHRISTIE : « Elle n'est pas folle. « 

JAMIE : « Une menteuse intelligente, alors. Assez maligne pour savoir que personne ne croira à une histoire de viol. « 

Elle lève les yeux avec une innocence douce et naïve.

MALVA : « Oh non, monsieur. Jamais je ne dirais une chose pareille de vous, jamais ! Vous aviez besoin de réconfort. Je vous ai réconforté. »

 JAMIE (à Tom) : « Elle est enceinte de quelqu'un, et pas de moi.

Qui cela peut-il être ? »

MALVA : « C'était vous ! Il n'y a personne d'autre ! « 

TOM CHRISTIE : « Je ne connais personne d’autre. Elle dit que c'est ce n’est pas arrivé qu’une seule fois. Et que l'homme en question l'a prise au moins une douzaine de fois. »

JAMIE : « Et elle a menti au moins une douzaine de fois. « 

MALVA : « Votre femme me croit. « 

JAMIE (froidement) : « Ma femme a plus de bon sens. »

 MALVA : « J'ai vu les cicatrices sur votre corps nu. Je peux les décrire. »

 Cette déclaration prend tout le monde de court.

 ALLAN : « Pas de réponse à cela, n'est-ce pas ? »

 L’irritation de Jamie a cédé la place à une colère monstrueuse. Mais derrière cela, il y a un soupçon de peur. Mais il dit avec douceur :

 JAMIE : « Il y a un certain nombre de gens qui ont vu mon dos, y compris vous, Tom. Je n'ai couché avec aucun d'entre eux. « 

MALVA : » Mais qu'en est-il de la cicatrice en croissant sur vos côtes ? Ou la vilaine cicatrice à l‘intérieur de votre jambe ? « 

Jamie pense aux deux cicatrices, ironiquement celles de Black Jack Randall – la marque de Wentworth et l'épée de Culloden.

Il ne le sait pas, mais Malva les a vues lorsqu'elle a espionné Jamie et Claire en train de faire l’amour dans les écuries [Episode 604].

ALLAN : « Montrez-nous qu'elle a tort ! Baissez votre pantalon, qu’on regarde ! « 

Le triomphe brille dans les yeux de Malva. Tom se tourne vers Jamie :

TOM CHRISTIE : « Donc, je suppose que vous n'avez pas l'intention de répudier votre femme et d’épouser Malva, puisque vous êtes déjà marié aux yeux de Dieu ? « 

JAMIE (avec fureur) : « Bien sûr que non. « 

TOM CHRISTIE : « Eh bien, nous établirons un contrat pour son entretien et celui de l’enfant. La reconnaissance formelle des droits de l’enfant comme l’un de vos héritiers. Vous pouvez décider, je suppose, de vous charger de l’éducation du bâtard avec votre femme, mais ça c’est votre affaire... « 

JAMIE : « Sortez. Prenez votre fille et quittez ma maison. « 

Jamie et Tom se regardent en chiens de faïence. Malva recommence à gémir. Allan met la main sur son couteau. Le sang bat dans les tempes de Jamie. Il dit posément à Allan :

JAMIE : « Je n'aimerais rien de mieux que de te couper la tête. Pars maintenant, avant que je ne le fasse. « 

Allan regarde son père qui a un visage de marbre. Tom saisit Malva par le bras et la pousse devant lui, pleurant et trébuchant en chemin.

 Allan le suit, jetant un seul regard furieux par-dessus son épaule, la main toujours sur son couteau. Jamie entend le claquement violent de la porte.

Resté seul, il a l'impression que le sol de la pièce se dérobe sous ses pieds et qu’il est suspendu au-dessus d'un abîme épouvantable.

Il sait qu'il doit retrouver Claire.

 

36 INT. FRASER'S RIDGE - ÉCURIES - JOUR 

 Claire est assise seule quand Jamie apparaît. Il a apporté une cape et l’enroule autour d’elle. Il s'assoit à côté d'elle. Il prend une profonde inspiration comme s’il était sur le point de dire quelque chose, mais ne le fait pas. 

CLAIRE : » J'espère que tu avais l'intention de dire quelque chose. Parce que si tu ne le fais pas, Je vais probablement commencer à crier, et Je ne pourrai peut-être pas m'arrêter. « 

Il émet un petit bruit entre amusement et consternation.

 JAMIE : « Je me demandais, Sassenach, au nom de Dieu, ce je devrais dire. J'ai pensé à plusieurs choses » --

CLAIRE : « J’ai plusieurs idées. »

 JAMIE : » Quoi ? Dire que je suis désolé ? Ce n’est pas juste. Je suis désolé -- Claire sent ses entrailles se nouer. -- mais dire cela, c’est avoir quelque chose à se reprocher, ce qui est faux. Là, il n'y a aucun moyen de nier une telle accusation sans que le doute ne subsiste. Et rien de ce que je peux te dire ne ressemblera à de plates excuses, et je ne m'excuserai pas pour quelque chose que je n'ai pas fait. Si je le faisais, tu ne ferais que douter de moi davantage. »

 CLAIRE : « Tu ne sembles pas croire en ma foi en toi. »

JAMIE : « Si je n'y croyais pas, je ne serais pas là, Sassenach. Tu ne crois pas à ce que Malva a dit ? Tu t’es enfuie. « 

CLAIRE : « J’étais sous le choc. Et si j'étais restée – Putain, j'aurais pu la tuer ! »

 JAMIE : « Mais tu ne crois pas que c’est vrai ? « 

Elle prend une profonde inspiration et se tourne vers lui.

CLAIRE : « Je t'ai vu à la fenêtre avec elle... et j’ai vu qu’elle te touchait... Je pensais que c'était une hallucination, mais... apparemment, ce n'était pas le cas. » 

 JAMIE : » Oui, elle était avec moi là-bas, mais rien ne s’est passé. «  

CLAIRE : » Tout le monde pensait que j'étais en train de mourir.  Je sais ce qui se passe, je l'ai vu. Des gens sous le poids du deuil. Il est naturel de chercher du réconfort... «  

Elle se retourne et le regarde maintenant :

CLAIRE : » Mais Jamie Fraser, si tu peux faire une chose comme ça - et je ne parle pas de coucher avec une femme…  Je veux dire le faire et ensuite me mentir à ce sujet – alors tout ce que j'ai fait et tout ce que j'ai été – et ce que nous avons - est un mensonge. Et je ne suis pas prête à admettre une telle chose. »

 JAMIE : » Que veux-tu dire par là, Sassenach ? « 

CLAIRE : « Je n’ai pas ma place ici. Brianna, Roger... ils n'ont pas leur place ici. Jemmy, il ne devrait pas être là. Mais pourtant nous y sommes, nous tous. Parce que je t'aimais, plus que la vie que j’avais. Parce que je croyais que tu m'aimais de la même manière. Parce que tu m’aimes. Et je le sais. Ou vas-tu me dire que ce n'est pas vrai ? « 

Il resserre sa main sur la sienne. 

JAMIE : » Non, non, je ne vais pas te dire ça. Jamais. (Après un long silence) Mais Claire ? J'ai quelque chose à te dire. »

 CLAIRE : » Ne fais pas ça. C’est comme un coup de poing dans le ventre. »

 JAMIE : » Je suis désolé. »

 CLAIRE : « Tu as dit que tu ne dirais pas que tu es désolé, sauf si tu avais une raison de le faire. »

 JAMIE : « C’est le cas. Il n'y a aucun bon moyen de dire à ta femme que tu as couché avec quelqu'un d'autre. Peu importe les circonstances. « 

Claire a le vertige, elle ferme les yeux.

CLAIRE : « Qui ? Quand ? « 

JAMIE : « Eh bien... quand tu étais partie. Juste une fois. »

 CLAIRE : « Pendant que j’étais partie ? Qui ? »

JAMIE : « Seigneur... La dernière chose que je veux, c'est de te faire du mal, Sassenach, en faisant comme si - mais je n'ai pas envie de calomnier cette femme en faisant croire qu'elle était… » --

CLAIRE : « Qui ? »

 JAMIE : « Seigneur…Mary MacNab. « 

CLAIRE (confuse) : « Qui diable est Mary MacNab ? « 

JAMIE : « Tu l’as connue, Sassenach. C’est la mère de Rabbie, le garçon d'écurie à Lallybroch. « -- 

 CLAIRE : « Je l'ai à peine remarquée, mais je suppose que tu l'avais fait ? » 

JAMIE : « Non, pas comme tu le penses. C'était la nuit avant que je me rende aux tuniques rouges - elle est venue vers moi, J'étais dans la grotte et elle m’a apporté un souper. Et puis elle... est restée.  J’ai essayé de la renvoyer. Elle m’a dit qu’elle m'avait vu avec toi, Claire -- et qu'elle avait vu à quoi ressemblait le véritable amour. Et qu’elle ne voulait pas le trahir. Mais elle m’a donné... une petite chose. C'était... et, ce n'était pas... Elle m'a donné de la tendresse. J'espère que je lui ai donné la même chose. »

 Les larmes montent aux yeux de Claire, se souvenant de ses sept années dans une grotte, se souvenant d'Ardsmuir et de Jamie parlant du besoin d'être touché. Ce n’était pas de l’infidélité, mais de l’humanité. Claire lui tend doucement la main.

CLAIRE : « Je suis sûre que tu lui as donné de la tendresse. Je le sais. J'aurais aimé que tu me le dises... »

 JAMIE : « Je n'arrivais pas à imaginer comment tu pourrais le comprendre. « 

CLAIRE : « Mais bien sûr que je comprends. « 

Et elle le fait. Pas seulement à propos de Mary, mais aussi pourquoi il lui en a parlé maintenant. Ce n’était pas nécessaire. Pas nécessaire, mais le besoin d’une honnêteté absolue entre eux.

JAMIE : » Alors tu me crois à propos de Malva ? « 

CLAIRE : « Oui, et pas seulement à cause de toi et moi... mais parce que si c'était arrivé, je sais que tu ne te détournerais jamais d'un enfant de ton sang, peu importe comment il serait venu au monde. »

 Il l’a prouvé avec William. Jamie soupire de soulagement.

CLAIRE : « Qu'allons-nous faire maintenant ? « 

JAMIE : » Découvrir la vérité – si nous le pouvons. Parce qu'au lever du jour, tout le Ridge saura ce qui s’est passé. »

 CLAIRE : « Personne ne le croira. « 

JAMIE : « Ils le croiront tous, Claire. Je suis désolé. »

Claire se réfugie dans les bras de Jamie. Ce qui s’annonce est terrible…

 

 Toni Graphia : 

« Il y a toujours une scène dans chaque saison qui inspire le débat le plus houleux et cette saison, il semble que ce soit celle-ci. Une belle scène entre Claire et Jamie et l’une des plus longues de l’histoire d’Outlander. 

Cependant, certains, et pour cause, ont remis en question son insertion ici. Ils ne pensaient pas que Claire croirait une minute que Jamie avait couché avec Malva. Et peut-être qu’elle ne l’a pas fait. Il est possible cependant qu’il y ait eu au moins une lueur de doute. Même une femme dans les relations les plus solides n’est pas à l’abri. Nous l’avons vu à maintes reprises dans la vraie vie, où l’insondable se produit. 

Mais en réalité, si vous lisez attentivement le dialogue, vous verrez qu’elle dit en fait qu’elle ne pense pas que ce soit vrai… parce que « Jamie Fraser, si tu pouvais faire une chose pareille… alors toute ma vie aurait été un mensonge. Et je ne suis pas prête à admettre une telle chose. «  

Elle continue en racontant qu'aucun membre de la famille n'a sa place ici, et pourtant ils sont ici "parce qu'elle aimait Jamie plus que la vie qu'elle avait". La conversation n’a pas pour but que Jamie s’excuse. En fait, j’aime qu’il ait refusé de s’excuser parce qu’il n’a rien fait de mal. C’est simplement un point d’appui pour lui permettre de parler de l’un des seuls secrets qu’il lui a cachés. 

Il lui a dit une fois qu'ils pouvaient avoir des secrets entre eux, mais pas des mensonges. Il lui confie qu'il a couché avec Mary MacNab pendant les années où ils étaient séparés et qu'il ne le lui a jamais dit. Uniquement parce qu’il ne voulait pas lui faire de mal et par respect pour l’honneur de Mary. 

Cette révélation les rapproche effectivement ! Mais le drame est que Claire attend d'entendre ce qu'elle craint comme quelque chose de terrible. 

 La scène se termine par la grande phrase : « ils y croiront tous ». Cela prépare le terrain pour ce qui s’en vient… car nous savons quels dégâts les rumeurs ont causé aux Fraser dans le passé. 

En fin de compte, nous avons conservé cette scène dans l'épisode et nous espérons que le public comprendra que cela ne signifie pas que Claire croit vraiment que Jamie a triché, mais que c'est quelque chose qui la fait chanceler et qu'elle doit affronter. Claire et Jamie travaillant sur leurs problèmes et leurs émotions et les affrontant ensemble sont le pain et le beurre de la série. «  

  

 

37 EXT. FRASER’S RIDGE - BOIS - JOUR 

Roger et Brianna marchent et parlent.

BRIANNA : » Satanée Mme Bug ! Tout le Ridge va être au courant maintenant.

(En parlant de Malva) Cette petite garce ! je veux juste l’attraper et l’obliger à dire la vérité ! Pourquoi a-t-elle fait cela ? Maman a toujours été si gentille avec elle ! « 

ROGER : » Soit elle ne veut pas épouser le vrai père -- ou elle est décidée à essayer de mettre la main sur l’argent et les biens de Jamie. Ou les deux. « 

BRIANNA : » Ce n’est pas vrai. Da ne ferait pas ça... n'est-ce pas ? « 

 

Toni Graphia : 

« Je sentais que c'était une scène importante à jouer car cela démontre que si la propre fille de Jamie pouvait avoir un petit doute à ce sujet, alors les gens du Ridge le feraient sûrement. 

Brianna se souvient bien sûr de ce qu'elle croit être l'infidélité de Frank puisqu'elle était au courant de sa liaison avec Sandy (la maîtresse présentée dans l'épisode 305, « Liberté et whisky »). Brianna n'aurait jamais cru que Frank puisse tricher, et pourtant il l'a fait. Même s'il avait de bonnes raisons. 

Elle ne peut donc pas être sûre à 100 % de Jamie. Roger peut voir le léger doute au fond de ses yeux – et un léger sentiment de panique à cette pensée. 

 

ROGER : » Sûrement pas. Brianna… Tu ne peux pas y croire une seconde… »

BRIANNA : » Bien sûr que non ! C'est seulement que…  Tu te souviens quand nous sommes allés à Harvard pour la cérémonie en l'honneur de papa ? »

 ROGER : « Oui. »

BRIANNE : « Il y avait là-bas une femme que j’ai reconnue... Elle s'appelait Sandy. Nous l'avons croisée une fois dans une librairie. Et j'ai vu la façon dont papa la regardait. Puis elle est arrivée une fois chez nous, pendant la fête après la remise des diplômes de maman... Maman a fini par me dire que papa était amoureux d’elle – et qu’il comptait l'épouser. « 

ROGER : « C’était une situation totalement différente. Ta mère a aimé quelqu'un d'autre pendant vingt ans. Ton père le savait, Bree. Jamie est un homme d’honneur, et il aime profondément ta mère. »

BRIANNA : » Mais tu vois, justement, c'est le problème. J’aurais juré que papa l'était aussi. « 

Son soupçon de doute prouve que Jamie a raison. Si même sa propre fille a un soupçon de doute, tout le monde en aura aussi. Que Dieu les aide.

 

 

39 EXT. FRASER’S RIDGE - CABANE TOM CHRISTIE – QUELQUES JOURS PLUS TARD. 

SCENE AVANCEE DANS LA VERSION FINALE (voir numéro de scène) 

 

Claire s'approche et trouve Malva en train de fendre du petit bois. Malva se retourne... MALVA : » Si vous venez me demander de me rétracter… »

CLAIRE : « Je veux juste parler. « 

MALVA : « Il n’y a rien à dire. « 

CLAIRE : « Alors, je pourrais écouter. Je doute que tu aies pu parler à quiconque, surtout pas à ton père ou ton frère... « 

MALVA : « Pourquoi écouteraient-ils une putain ? « 

CLAIRE : « Je ne pense pas que tu sois une putain. »

MALVA : « Comment appelez-vous autre une femme qui écarte les jambes à un homme marié ? Mon père m'a fait me tenir devant la congrégation et me confesser.

M. MacKenzie lui a dit de ne pas le faire, mais il l'a fait quand même. « 

Claire ferme les yeux – putain de merde. Tout le monde sait. Pourtant, elle garde son sang-froid et essaie de raisonner Malva.

CLAIRE : » Tu sais ce que je crois ? je crois que tu es une jeune femme qui a fait une erreur. Mais je ne pense pas que ce soit avec mon mari. « 

MALVA : « C'est lui qui a fait l’erreur. Et maintenant j’en porte le blâme. « 

CLAIRE : « Non, je le crois. Complètement. Nous avons traversé tous les deux plus que tu ne peux l'imaginer -- et ça, je te le promets – ne nous séparera pas. »

 Malva détourne le regard.

CLAIRE : « Malva, je suis désolée que, quoi que tu vives, cela te désespère à ce point. « 

MALVA (se moque) : « Vous vous excusez ? »

CLAIRE : « Je tiens à toi, Malva. Je vois en toi une jeune femme intelligente, pleine de curiosité et d’enthousiasme. Et j’ai été fière d'être ton professeur. « 

Malva est bouleversée par cela. Elle éclate en sanglots. Claire essaie de faire appel aux meilleurs instincts de Malva.

CLAIRE : » Ce n'est pas trop tard, Malva. Tu peux encore dire la vérité. « 

Malva pleure, silencieusement, des larmes coulant sur son visage. Claire s'avance pour mettre un bras réconfortant autour d'elle...

CLAIRE : » Tout se passera bien. « 

MALVA : « Non... ce n’est pas possible... ça n’ira jamais... « 

Allan sort de la cabane et s'approche d'elles, l’air menaçant.

ALLAN : « Éloignez-vous d'elle ! Qu'est-ce que ça veut dire, de venir ici comme ça ? »

 CLAIRE : « J'essaie seulement de… » –

Les mains d’Allan se serrent de rage. Malva se raidit.

ALLAN : « Si vous ne vous étiez pas mêlée de nos affaires de famille et essayé d'enseigner à Malva vos manières diaboliques – ça ne serait jamais serait arrivé ! « 

CLAIRE : « Tu as tort » –

ALLAN : « Elle a dit que vous faites des potions pour ramener les gens de la mort ! « 

Il parle de l’éther. Sa présence a anéanti tous les efforts réalisés par Claire et le visage de Malva se durcit à nouveau.

MALVA : « C'est vrai, je l'ai vu. « 

Peut-être que Malva ne pense pas du mal de Claire, mais Allan utilise cruellement le souvenir de leur mère...

ALLAN : « C'est une sorcière. Et nous savons ce qui arrive aux sorcières, n'est-ce pas, Malva ? « 

MALVA : « Oui. C’est vrai. ».

Tout ce qui s’était adouci dans Malva est redevenu froid et dur. Elle ne reviendra pas sur son mensonge.

Claire secoue la tête – frustrée et peinée. Elle regarde durement Malva.

CLAIRE : « Reste loin de ma famille. « 

Claire se retourne et s'en va.

 

Toni Graphia : 

« Cette scène est déchirante car nous voyons Claire tenter de mettre les choses au clair avec Malva et de lui donner une chance de dire la vérité. 

Et on voit que Malva presque craquer… en entendant à quel point Claire tient à elle… sa réplique « Vous vous excusez ? « Elle veut dire la vérité, quelle qu'elle soit, mais s'arrête net. 

C'était aussi une scène d'audition importante, car elle montrait Malva passer de la colère/hostile à douce et vulnérable, puis revenir à ce froid glacial qui revenait alors qu'elle claquait la porte sur sa dernière chance de dire la vérité. 

Son frère dit : « Nous savons ce qui arrive aux sorcières. » Malva, "Oui, nous le savons." 

 

 

40 EXT. FRASER'S RIDGE - SÉRIE DE PLANS - PASSAGE TEMPOREL 

UNE AUTRE SCENE AVANCEE ET MODIFIEE DANS LA VERSION FINALE. 

 

Ayant entendu toutes les rumeurs, Obadiah Henderson ne peut cacher son dédain et insulte Jamie devant le jeune Ian.  Ils sont dans les bois. 

OBADIAH HENDERSON : « Jamie Fraser – qui nous parle de labour et de récolte quand il a été occupé à semer à tous vents… »

 JEUNE IAN : « Attention, Henderson, dernier avertissement. »

 OBADIAH HENDERSON : « Quoi ? Au moins, j'ai le cran de dire ce que tout le monde pense tout bas. »

 Enhardi par son mépris arrogant, Obadiah fait un geste grossier vers Ian, lui montrant son entrejambe. Ian donne un coup de poing à Obadiah qui le lui rend rapidement – une bagarre démarre.

 

38 EXT. FRASER'S RIDGE - JARDIN - UN AUTRE JOUR. 

UNE AUTRE SCENE AVANCEE DANS LA VERSION FINALE. 

 

Claire travaille avec son couteau à élaguer, quand elle entend un bruissement dans les rangs de maïs à proximité. Elle lève les yeux et là, parmi les hautes tiges, elle voit... Lionel Brown, qui lui sourit en la narguant. Une brusque montée d'adrénaline ; elle brandit le couteau, prête à se défendre.

Sa respiration est rapide et irrégulière. Elle cligne rapidement des yeux comme s'il y avait quelque chose dans ses yeux -- et quand elle se reconcentre, elle voit -- seulement Ian qui vient vers elle avec Rollo. Il voit le couteau dans sa main. 

JEUNE IAN : « Ça va, ma tante ? « 

CLAIRE (qui tente de se ressaisir) : « Ça va. »

 JEUNE IAN : « Désolé, ma tante, je ne voulais pas vous faire peur. «  

Claire baisse le couteau, reprend son souffle... 

CLAIRE : « Si ton foutu chien détruit mes choux-fleurs, je vais en faire un tapis ! » 

 Ian claque des doigts. 

JEUNE IAN : « Rollo ! » 

 Rollo trotte vers Ian et s'assoit tranquillement. 

JEUNE IAN : « Je voulais vous demander quelque chose, Tatie. A propos de Malva Christie. « 

CLAIRE : « Quoi à propos d'elle ? »

JEUNE IAN : « Eh bien... non, pas à propos d’elle exactement. Plus ce qu'elle a dit... à propos d'Oncle Jamie. « 

Sachant à quel point Ian idolâtre Jamie, elle tente de le réconforter.

CLAIRE : « Ian, tu ne dois pas t'inquiéter pour ça. Tout finira par s’arranger... d'une manière ou d'une autre. Comme toujours. « 

JEUNE IAN : « Oui, je suppose que ce sera le cas. C'est seulement -- ce qu’on dit de lui. Même ses propres hommes d'Ardsmuir, des gens qui devraient le connaitre mieux ! Je ne peux pas supporter de l’entendre. »

Elle se demande si Ian a ses propres doutes à ce sujet.

CLAIRE : « Ian, il est impossible que Jamie soit le père de l'enfant de Malva. Tu le comprends, n'est-ce pas ? « 

JEUNE IAN : « Oui, ma tante. (Après un long moment de silence) Mais, ma tante... ça pourrait être le mien. »

Cette confession choquante frappe Claire alors qu'elle réalise ce qu'il veut dire. Elle n’arrive pas à y croire au début.

CLAIRE : « Quoi ? Ian, est-ce que tu inventes ça pour protéger Jamie ?

Parce que si tu es... « 

JEUNE IAN : « Il n’y a eu qu'une seule fois. Elle est trop belle. Et elle m'a parlé, elle n'était pas timide comme les autres filles, elle était... curieuse de connaître ma vie... Je voulais ressentir à nouveau. Un jour j’étais avec elle à la rivière et... nous... nous avons couché ensemble... Mais plus tard... ça ne me semblait pas bien. Je me suis excusé et je lui ai dit que j'étais désolé, mais j'en aimais une autre... que j'aimais toujours Emily... et que ça ne se reproduirait plus. Vous pensez qu’elle s’est sentie méprisée, et que c'est ce qui l'a poussée à accuser oncle Jamie ? « 

CLAIRE : « Ce n'est pas de ta faute. »

 JEUNE IAN : « Mais elle porte mon enfant. Je vais l’épouser... je serai un mari et un père... je le ferai, pour l’amour de l’enfant. « 

 

  

Toni Graphia : 

« C'est une scène intéressante dans la mesure où nous révélons que le jeune Ian a couché avec Malva et pense que l'enfant pourrait être le sien. Nous avons vu leur amitié naissante et leur légère attirance dans l'épisode 603 « Tempérance ». 

Nous avons eu de nombreuses discussions dans la salle des scénaristes pour savoir si nous devions réellement montrer une scène où leur attirance culmine dans l’amour. 

Même si nous avons réellement écrit la scène et l'avons incluse à un moment donné, il a été décidé qu'il valait mieux garder cela secret pour éviter un rebondissement lorsque Ian, se sentant coupable, avouerait. 

Ian n'en avait pas fini avec sa femme Mohawk, Wahionhaweh. 

 J’aime le caractère poignant de Ian, qui a perdu un bébé, étant prêt à épouser Malva et espérant, dans une certaine mesure, que c’est son enfant qu’elle porte. 

 Si vous regardez attentivement, vous verrez que nous avons demandé au jeune Ian d'avoir l'air frappé de stupeur lorsque Malva arrive à la maison pour accuser Jamie… c'est parce que Ian sent qu'il y a des problèmes et se demande si cela a quelque chose à voir avec lui. Ce n’est pas le cas. 

Mais plus tard, quand le bébé ne survit pas, cela fait aussi mal au cœur d’Ian, car il s’est retrouvé attaché à l’idée que ce pourrait être son enfant. «  

 

CLAIRE : « Ian... ce n'est peut-être pas ton bébé. Roger m'a dit qu'il avait vu Malva avec Obadiah Henderson... et il peut y en avoir d'autres... »

 Cette nouvelle est troublante, mais Ian ne se laisse pas décourager.

JEUNE IAN : « Mais c'est peut-être le mien. Et ce n'est pas celui de l'oncle Jamie. Est-ce que ça l'aiderait, tu penses ? Je pourrais essayer de lui parler. « 

CLAIRE : « Tu ne devrais rien faire pour l’instant. Laisse-moi d’abord parler à Jamie. Cela ne te dérange pas si je lui dis ? « 

Ian a l'air malheureux.

JEUNE IAN : « J'aimerais que vous le fassiez, ma tante. Je ne pense pas que je pourrais lui dire en face moi-même. « 

 Claire approuve. Elle le dira à Jamie...

 

Cette partie de la scène était, dans le script original, placée au début de la scène 40. 

CLAIRE (voix off) : « Malgré les nouvelles d’Ian, le mal était déjà fait. Désormais, nous vécûmes sous un ciel ténébreux... Dieu merci, j’avais Brianna à qui me confier, sinon je n'aurais eu personne à qui parler...  Les colons ne me regardaient même pas. Nous étions des parias. Alors que Jamie était absent au Congrès, préparant la révolte contre la Grande-Bretagne, le Ridge fomentait sa propre rébellion... »

 

-- MAISON DES REUNIONS -- alors que Claire sort, les colons la regardent avec méfiance lorsqu'ils passent près d’elle, leurs appréhensions et leurs doutes inscrits sur leurs visages.

 

 

A41 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - CHAMBRE - NUIT - DEUX MOIS PLUS TARD 

Jamie, de retour du Congrès provincial, informe Claire sur son voyage.

 

Toni Graphia : 

 « Cette scène est née d'une idée proposée par Matt Roberts, une façon créative de montrer le passage du temps pendant que Jamie et Roger étaient absents au Congrès… pour les faire rentrer à la maison et les faire parler à leurs femmes respectives. 

 Cela fonctionne plutôt bien, car Claire masque la réalité et fait bonne figure sur la façon dont les choses se sont passées, mais Brianna dit la vérité sur l’extrême difficulté pour Claire de subir les événements pendant leur absence. » 

 

 JAMIE : « Il est peut-être un érudit, mais je ne pense pas que Roger Mac avait réalisé que toutes les affaires valables sont menées dans un lieu public autour des chopes et des tournées de bières... Surtout quand cela implique de déclarer l'indépendance vis-à-vis du roi… »

 CLAIRE : « La grande quantité d'alcool impliquée dans l’écriture de l’histoire… »

 JAMIE : « Oui. Punch au rhum, panaché, cognac... »

Pendant ce temps, Roger continuer l’énumération…

 

 

B41 INT. FRASER'S RIDGE – MAISON DE ROGER ET BRIANNA - NUIT – 

Roger, de retour avec Jamie, informe Brianna.

 ROGER : « … bière de kaki, vin de rhubarbe, liqueur de cerise, encore de la bonne bière et du cidre brut... je veux dire, c'était incroyable de penser qu’ils pouvaient articuler une phrase complète. Sauf ton père bien sûr... Son discours était assez audacieux, comme tu l’imagines... « 

BRIANNA : « J’imagine, oui. Il s’est déclaré pour la liberté, alors ? »

 ROGER : « Oui, il a dit que « nous devons être un peuple libre et indépendant, libre du contrôle de tout pouvoir, à l’exception de celui de Dieu et du gouvernement du Congrès." BRIANNA : » Ouah. C'est audacieux. Incroyable. »

 ROGER : « Malheureusement, aucune quantité d'alcool n’a atténué la croyance de ces hommes dans les commérages qui nous avaient précédés là-bas... les gens avaient entendu parler de sa prétendue indiscrétion... Il n’a pas été élu comme un des délégués de Philadelphie. »

 

DE RETOUR AVEC CLAIRE ET JAMIE

CLAIRE : « Harnett a raison : tu aurais fait un représentant fantastique au Congrès Continental... « 

JAMIE : « C'est tout aussi bien, Sassenach, j'ai beaucoup à faire ici au Ridge... et comment ça s'est passé pour toi ? « 

Claire essaie de faire bonne figure...

 CLAIRE : « Eh bien, j’ai été un peu seule, mais j'ai géré... »

 

 

 

DE RETOUR AVEC BRIANNA ET ROGER –

BRIANNA : » Les colons ont été horribles avec Maman... même les malades ne viennent plus pour se faire soigner. »

ROGER : « Putain d'ingrats, après tout ce qu’elle a fait pour cette communauté, avoir si peu de foi.... « 

 

RETOUR SUR CLAIRE –

Son expression montre à quel point elle essaie de garder la foi.

CLAIRE (Voix off) ... » Mais malgré tout, je continuais à croire que cela passerait aussi. Un jour les gens auront oublié… »

 

 

41 42 43 INT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE - JOUR 

 Claire se tient debout dans son infirmerie, apathique. L'ennui et la dépression pèsent sur elle. Elle regarde le passage couvert, où il y a souvent une file de patients, mais il est vide. Elle regarde par le porche arrière. Personne.

 LA VOIX DE LIONEL : « Seule, n'est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas... Je suis là. »

 Un frisson parcourt Claire. Ayant besoin de faire taire cette voix, elle cherche la bouteille d’éther. Claire hésite un instant et ouvre la porte arrière : elle voit alors Malva Christie, sur le chemin des écuries, se dirigeant à pas rapides vers la maison.

Claire verrouille la porte.

Elle ne veut pas s’occuper de ça pour le moment. Elle ne peut pas. Elle verrouille également la porte du passage couvert et ferme les portes de la cuisine. Puis elle attrape la bouteille d'éther accompagnée d'un tissu et du masque. Elle débouche la bouteille et en verse rapidement quelques gouttes sur le masque recouvert de tissu.

  Elle s'allonge sur le lit, plaçant le masque sur son nez et sa bouche. Il y a un bruit de coup frappés  à la porte. Claire ne les entend pas. En inspirant profondément, elle s'endort dans une paix parfaite… En apparence…

 

FONDU AU NOIR.

Soudain, quelqu’un la secoue pour la réveiller. Elle ouvre les yeux et voit un visage flou apparaître. C'est Malva.

MALVA : « Madame ! Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! REVEILLEZ-VOUS ! « 

Claire se réveille. Elle est sous le choc en découvrant Malva à ses côtés.

CLAIRE : « Comment es-tu entrée ici ? « 

MALVA : « Peu importe. Je sais ce que vous faites - mourir et revenir – vous avez dit que c'était un médicament mais c'est faux, cela vient du diable. Vous êtes le diable « –

Claire repousse Malva –

 CLAIRE : « Sors ! »

MALVA : « Vous avez dû être belle autrefois. Mais vous êtes vieille. Vos cheveux sont devenus gris, ils sont courts et laids, les veines ressortent sur vos mains, la chair se détache de vos os, et vous vous desséchez à l'intérieur. C'est pour ça qu’il s'est tourné vers moi... je l’ai tellement satisfait, encore et encore, il n’en avait jamais assez. Je l'aurai, j'aurai cette maison, j'aurai son enfant, tout ce qui est à vous sera à moi. »

 Dans une poussée d'adrénaline, Claire attrape un scalpel sur le plateau et se précipite vers Malva, la poussant contre une table et la menaçant directement avec le couteau sur sa gorge.

CLAIRE : » Si tu t'approches encore une fois de moi ou de mon mari… Bordel, je te tuerai ! »

 

Toni Graphia : 

« Mon autre scène préférée. Ici, j’ai pris quelques pensées qui étaient dans la tête de Claire dans le livre et je les ai transformées en dialogue. 

 J'ai adoré la façon dont Claire a vécu un moment de vulnérabilité, où elle s'est demandé si elle ne vieillissait pas et n'était pas moins attirante pour son mari - une insécurité dont souffrent, je crois, même les plus belles femmes. Cela fait simplement partie de la condition humaine d’avoir un moment où vous vous sentez moins merveilleux que vous ne l’êtes vraiment. 

La façon dont j’ai travaillé était de mettre les pensées qui étaient dans la tête de Claire dans le livre, dans la voix de Malva. 

Claire est sous l'influence de l'éther lorsque Malva entre et la confronte à propos des choses que Claire remet en question pour elle-même. 

Claire a-t-elle imaginé cela ? Ou Malva était-elle vraiment là ? » 

 

 

 44 EXT. FRASER’S RIDGE - GRANDE MAISON - JARDIN - MÊME JOUR – PLUS TARD 

Tout semble calme. Personne aux alentours. Un calme étrange. 

 

45 INT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - INFIRMERIE – JOUR 

Claire se réveille de son « sommeil ». Au lieu de son sentiment habituel de fraîcheur, presque d’euphorie, elle est anxieuse et troublée. Elle regarde autour d'elle... il n'y a personne. Claire se lève, prend une profonde inspiration et se secoue. Elle regarde dehors. La journée est lumineuse. Elle sort de la maison...

 

46 EXT. FRASER'S RIDGE - GRANDE MAISON - JARDIN – JUSTE APRES 

Claire attrape un panier et son couteau à élaguer, et se dirige vers le jardin pour couper des légumes. Elle prend le couteau et s’accroupit pour se mettre à la tâche. Mais... Quelque chose ne va pas… Elle se retourne et…

Au milieu des hautes herbes, elle voit un spectacle horrible : Malva, allongée dans la terre, la gorge tranchée. Du sang partout. Claire laisse tomber son panier, se précipite aux côtés de Malva et prend le pouls : Malva est morte.

Ses yeux sont grand ouverts, vides de surprise. Claire sent le corps, il est encore chaud. Son ventre bouge très légèrement.

Claire agit sans réfléchir, sans peur, sans doute – il n’y a rien d’autre que le couteau, la pression, la chair molle et la faible possibilité – la panique du besoin absolu de sauver le bébé.

 Claire incise le ventre, poussant fort dans le muscle, dans la paroi utérine, puis laisse tomber le couteau et enfonce ses mains à l’intérieur, saisissant l'enfant, l’extirpant, le ramenant d'une mort certaine...

Alors que le petit bébé garçon est libéré, elle essuie le sang et le mucus de son petit visage, souffle doucement dans ses narines, deux doigts appuyant sur la poitrine pour stimuler le cœur, aussi délicatement que possible. Une petite étincelle de vie scintille... Claire serre le corps de poupée contre son sein...

CLAIRE : « Ne pars pas ! »

 Mais la petite lueur bleue qui a éclairé ses mains un instant s'éteint comme la flamme d'une bougie, jusqu'à ce que tout soit sombre.

Claire, en pleurs, tient le bébé mort dans ses bras, le corps dépecé de Malva à côté d'elle, du sang sur les mains...

CLAIRE : » Malva... qu'est-ce que j'ai fait ? «   

 

 

Toni Graphia : 

« Une des scènes les plus tristes et les plus horribles de cette saison… Claire retrouve le corps assassiné de Malva. Le médecin en elle se précipite pour sauver le bébé… mais cela ne devait pas être une fin heureuse. 

En réalité, Claire ne parvient pas à réanimer le bébé et elle est brisée par la perte de la petite vie et par la mort violente de Malva… et on se retrouve avec la question : qui a fait cela et comment est-ce arrivé ? » 

 

 

 

FIN DE L’EPISODE