Dans la version finale uniquement
Indications et dialogues
Dans le script, absent de la série
Indications et séquences
Commentaires des scénaristes

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Production finale rapportée et mise en page par Brigitte Blanc 

En violet, les interventions des scénaristes au sujet de l'épisode. 

 

 

ÉPISODE 605 « LIBERTE CHERIE « (GIVE ME LIBERTY) 

Écrit par Barbara Stepanski 

 

 

PROJET DE PRODUCTION FINAL

09 juin 2021

COPYRIGHT © 2019 Sony Pictures Television INC.

 

 

LISTE DES PERSONNAGES

CLAIRE FRASER /JAMIE FRASER /BRIANNA RANDALL FRASER /ROGER WAKEFIELD MACKENZIE/ AIDAN MCCALLUM/ AINSLEY BEESTON/ ALLAN CHRISTIE

ALLAN MACDONALD /AMY MCCALLUM /CAPITAINE CHAPMAN /CORNELIUS HARNETT

DONALD MACDONALD /DUNCAN INNES /FLORA MACDONALD / FOGARTY SIMMS

GARDES /JEMMY MACKENZIE /JOCASTA INNES /JOHN GRAY/JOSIAH BEARDSLEY

KEZIAH BEARDSLEY /LIZZIE WEMYSS /SERVITEUR (O'NEILL) /MALVA CHRISTIE

MARSALI FRASER /MARIE /HOMMES DANS LA FOULE / OBADIAH HENDERSON

PRINCE CHARLES /SOLDATS ANGLAIS /TOM CHRISTIE / EMEUTIERS

 

INTÉRIEURS

Fraser ‘s Ridge : la maison de Fergus et Marsali /Cabane McCallum /Maison de réunion Wilmington : l'auberge du Faucon Rouge (Chambre à coucher). Taverne. Domaine Elrick : Hall d'entrée. Pièce principale /Cellule de prison

 

EXTÉRIEURS

Fraser’s Ridge :  Cabane McCallum. Bord de la rivière. La maison de Roger et Brianna Maison de réunion. Les bois.

 Écosse : Côte /Wilmington : l'auberge du Faucon Rouge. Domaine Elrick : Porche. Belvédère. Jardins /Imprimerie Simms. Rues

 

 

PASSAGES PRESENTS DANS LE SCRIPT ORIGINAL MAIS PAS DANS LA VERSION TELEVISEE FINALE, apportent souvent un éclairage complémentaire passionnant.

COMMENTAIRES DU/DE LA SCENARISTE, TOUJOURS INTERESSANTS ! 

INDICATIONS SCENIQUES ET DIDASCALIES

DIALOGUES VOIX DIRECTE

CE QUI APPARAIT DANS LA VERSION FINALE TELEVISEE UNIQUEMENT+ COMMENTAIRES
 

 

 SEQUENCE PRE-GENERIQUE: COLD OPEN 

 

1 EXT. CÔTE D'ÉCOSSE - CRÉPUSCULE - (17 juin 1746) 

La côte magnifique des Iles Occidentales de l’Ecosse. ...

Un bandeau sur l’écran indique la date et le lieu : 27 juin 1746, Ecosse.

Se découpant sur un ciel bleu foncé, un petit groupe de voyageurs marchent à vive allure sur les rochers du rivage, essayant de ne faire aucun bruit. Il s'agit de : Flora McDonald, sa servante irlandaise, Betty Burke, vêtue d'une cape et d’un bonnet, ainsi qu'un serviteur. Flora marche en tête. Betty Burke est essoufflée et prend du retard. Flora se retourne vers Betty...

BETTY BURKE : « Arrêtez ! S’il vous plait ! » 

FLORA MACDONALD : « Nous devons nous dépêcher, Sire... »

"Sire" ? On découvre que « Betty Burke » est le Prince Charles Stuart, déguisé en femme. Le « domestique » masculin est le Capitaine O’Neill, bras droit du Prince, habillé en civil…

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Il s'agit d'un épisode très spécial d'Outlander. Nous discutions depuis un certain temps de la manière dont nous pourrions intégrer « l’histoire réelle derrière la chanson du bateau pour Skye » dans la série. 

En faisant une histoire sur l'héroïne écossaise Flora MacDonald, nous avons trouvé l'endroit idéal pour le faire. Barbara Stepansky a été la scénariste chanceuse qui a pu écrire la scène qui a enthousiasmé tous les autres scénaristes ! 

Nous l'avons fait comme une cold open (séquence pré-générique) parce que nous avions toujours rêvé de voir une représentation du jour où Flora avait aidé Bonnie Prince à s'échapper « par la mer jusqu'à Skye », et nous avons pensé que c'était une façon passionnante de commencer cet épisode. 

 Ça, et c'était l'occasion de ramener le merveilleux Andrew Gower qui jouait le prince Charles Stuart dans la saison 2. 

Nous étions tous très intrigués par l’anecdote historique du prince s'habillant en femme et se faisant passer pour Betty Burke pour s'échapper à l'étranger, afin de se mettre en sécurité en France. 

Nous savions que nous devions y trouver un exemple de son vieux dicton 

 « Retenez-bien ceci » (« Mark me ! ») – et nous l'avons fait ! Nous l’avons compris au moment où il dit à Flora que sa gentillesse « ne restera pas oubliée ». On s’en souvient encore aujourd’hui. «  

 

PRINCE CHARLES : « Comment peut-on tolérer ces maudits bonnets ou respirer dans ces misérables robes ? « 

Le prince Charles ajuste le bonnet qui le gêne depuis la seconde où il l'a mis.

FLORA MACDONALD : » Porter un vêtement de femme n’est-il pas peu payer pour la liberté, Votre Altesse ? Certainement mieux que de se cacher ici dans les îles pendant des semaines « –

PRINCE CHARLES : « Oui. « 

Ils s'arrêtent, ayant atteint leur destination : une crique paisible avec trois bateaux de pêche amarrés. À côté de l'un des bateaux se trouve un pêcheur et, ce qui est alarmant, un groupe de soldats anglais en patrouille qui l'interrogent.

 O'NEILL (le « serviteur », les avertit calmement) : « Attention, les soldats anglais... » « 

Ils regardent les tuniques rouges avec crainte : ceux-ci interrogent le pêcheur qui doit les transporter.

PRINCE CHARLES : « Qu’ils soient maudits !  Et maintenant ?

FLORA MACDONALD : « Un bateau vers la France est votre meilleur espoir. « 

PRINCE CHARLES : « Impossible... comment... ?

FLORA MACDONALD (bravement) Je vais parler. Ne dites pas un mot. Je vous en supplie. »

Le prince Charles acquiesce. O'Neill aussi. Quel choix ont-ils ? Ils reprennent courage alors que Flora ajuste le bonnet du Bonnie Prince... et ils s'approchent des soldats. Les voyant s’approcher, le Capitaine Chapman, l'Anglais aux commandes, salue Flora d'un salut bref et d'un regard suspicieux.

CAPITAINE CHAPMAN : « Une heure plutôt défavorable pour prendre la mer, Madame. Veuillez me montrer vos papiers ou une lettre de sauf-conduit. « 

Flora fait signe à son domestique (O'Neill) de lui remettre leur document de sauf-conduit » d'apparence officielle.

FLORA MACDONALD : « Bien sûr Monsieur. Je me dépêche d’atteindre Armadale, par la mer jusqu’à Skye. Ma mère est gravement malade et mon beau-père m'a supplié de venir... « 

CAPITAINE CHAPMAN : « Vous avez ma plus profonde sympathie... « 

Chapman lit le document de sauf-conduit, qui semble être officiel. Mais Chapman ne parvient pas à bien voir la servante (Bonnie Prince), dont le visage est à moitié caché par son bonnet. Il peut ressentir sa nervosité.

CAPITAINE CHAPMAN (faisant référence au document) : « Madame Burke,

 n'est-ce pas ? »

 « Betty Burke » hoche la tête mais ne répond pas.

Flora joue son rôle de façon magistrale, feignant une légère irritation.

FLORA MACDONALD (à « Betty Burke ») : « Pas besoin d'être timide, Betty... (puis à Chapman) Si silencieuse et maussade... L'Irlande doit lui manquer, sans aucun doute. C’est là que je l’ai trouvée, vous voyez... C’est une célèbre fileuse... mais je crains qu’elle ne doive tisser un linceul maintenant... « 

Ramener le sujet au chagrin de Flora a l’effet escompté… Chapman hoche la tête.

CAPITAINE CHAPMAN : « Alors il faut vous dépêcher. Je vous souhaite bon voyage. »

Flora lui fait un sourire et lui dit au revoir. Soulagés, elle et ses compagnons se dirigent vers le bateau.

CAPITAINE CHAPMAN : « Madame MacDonald... « 

Paniquée, Flora tente de garder son sang-froid. Le prince Charles et O'Neill s'arrêtent net mais ne se retournent pas... Flora se tourne à nouveau vers Chapman avec un sourire amical. Mais tout ce que Chapman veut, c'est rendre le sauf-conduit à Flora, qui l'avait oublié.

FLORA MACDONALD : « Oh, mon Dieu -- merci. »

 Ils tiennent tous les deux le document pendant un instant. Interminable…

CAPITAINE CHAPMAN : « Prenez bien soin de vous, Madame... Il y a des traîtres dans le coin. »

Elle remarque le pêcheur bouche bée alors que « Betty Burke » soulève maladroitement ses jupes et ses jupons beaucoup trop haut, alors qu'elle essaie de monter dans le bateau. « Betty » a également attiré l'attention des soldats. Flora intervient rapidement et l’empêche de monter à bord du bateau. 

FLORA MACDONALD : « N'as-tu aucune honte, ma fille ? Bon sang, j'ai vu des oies se dandiner avec plus d'élégance ! «  

Le commentaire de Flora amuse tout le monde, même Chapman. Betty recule du bateau, embarrassée. Puis, tandis que les bateliers mettent le bateau complètement à l'eau... Le prince Charles se penche pour murmurer à Flora : 

PRINCE CHARLES : « Je vous dois toute ma gratitude éternelle « 

FLORA MACDONALD : « Vous ne me devez rien, Votre Altesse. Vous avez perdu le trône... Vous ne perdrez pas la vie. »

 PRINCE CHARLES : « Retenez-bien ceci, chère Flora. Votre gentillesse ne restera pas oubliée. »

Nous sommes de retour sur le bateau, ses passagers en sécurité, voguant vers l'île de Skye. Le bateau continue sa route, transportant le Bonnie Prince et la femme qui restera dans l'histoire comme sa sauveuse...

Leur voyage se poursuite sur la musique du « Skye Boat Song » avec les paroles originales sur le Bonnie Prince Charlie, chantée en gaélique. 

Puis les magnifiques images de leur voyage deviennent celles du générique, toujours sur la musique originale chantée par Bear McCreary. 

 

GENERIQUE : 

FAIT UNIQUE DANS LA SERIE (hors épisode 512), LES IMAGES DU GENERIQUE NE SONT CELLES QUE L’ON VOIT HABITUELLEMENT. 

  

TITLE CARD : 

Sur fond du générique adapté en musique militaire américaine (caractéristique avec les tambours et flûtes), nous voyons un drapeau américain flotter au vent. Nous distinguons la devise des Rebelles (appelés aussi les Insurgents) : « join or die » (s’engager ou mourir)

Ndlt : il ne s’agit pas en fait d’un vrai drapeau, mais plutôt à l’origine une caricature de presse faite par Benjamin Franklin (1754), représentant un serpent divisé en 8, avec sous chaque segment, le nom d’une colonie ou région (NE = New England au lieu des 4 colonies qui la composent). Et il manque le Delaware et la Georgie. Il y a en effet 13 colonies originelles. 

Plus tard, en 1774, Paul Revere, un célèbre Rebelle (dont il est fait mention dans  l’épisode 0305), ajoute le serpent au drapeau américain, avec la devise « Don’t tread on me » (ne me marchez pas dessus !) dans un journal « Massachusetts Spy » comme provocation contre la Couronne. 

 

        

 

2 EXT. WILMINGTON – AUBERGE RED FALCON - JOUR (1775) 

 La ville portuaire regorge de vie. Seule la présence de plus de manteaux rouges que d'habitude laisse présager de possibles troubles... 

 

SCENE AJOUTEE EN VERSION FINALE. BUREAU DU GOUVERNEUR 

GOUVERNEUR MARTIN : « Au gouverneur Josiah Martin, de la part de M. Fraser. « 

Voix mêlées de Jamie et du Gouverneur lisant cette lettre… à Lord John.

GOUVERNEUR MARTIN : « Votre Excellence, je vous notifie ma démission en tant qu’Agent des Indiens, car mes convictions ne me permettent plus d’exercer ma fonction en conscience au nom de la Couronne. Merci pour votre attention et vos faveurs, et bonne chance à l’avenir. Je reste votre humble serviteur, James Fraser. « 

On découvre la réaction plus que préoccupée de Lord John.

GOUVERNEUR MARTIN : « Des convictions personnelles ? Est-ce une lettre de démission ou de révolte ? »

LORD JOHN : « De démission, je suis certain. »

GOUVERNEUR MARTIN : « Quand j’ai demandé votre aide, je ne m’attendais pas à ça. Il était colonel dans la lutte contre les Régulateurs, comme vous le savez. Mais pour Tryon, ça s’est mal fini. Il a une milice à sa disposition, s’il devait changer… C’est un de vos amis, n’est-ce-pas ? »

LORD JOHN : « Un de mes plus chers. »

GOUVERNEUR MARTIN : « Peut-être pouvez-vous déterminer quelle est sa loyauté. Voyez si j’ai quelque chose à craindre. »

LORD JOHN : « James Fraser a prêté serment à la Couronne, et c’est un homme de parole. Je dissiperai vos craintes, sans aucun doute. »

 

3INT. WILMINGTON - AUBERGE RED FALCON - CHAMBRE - JOUR 

Claire déballe les bagages pour leur séjour, quand Jamie entre avec une lettre.

JAMIE : « Cornelius Harnett m'a invité à partager une chope de bière avec lui en bas et... (Il lit la note) "... lever un verre au Roi et au Pays."

CLAIRE : « Un Fils de la Liberté portant un toast au Roi. »

 JAMIE : « L'homme a le sens de l'humour. »

 CLAIRE : « Vas-y. Je vais finir de déballer les valises et aller chez l'apothicaire avant de me préparer pour la fête de Flora MacDonald. « 

JAMIE : « Oui, il ne faudra pas être en retard. J’ai hâte de la revoir après toutes ces années. « 

Claire sourit, sachant que Jamie a rencontré Flora il y a des années...

CLAIRE : « D'après ce que tu n'arrêtes pas de me dire, on dirait que tu as eu un petit béguin pour elle. »

 JAMIE (ne connaît pas le mot) : « Un quoi ? « 

CLAIRE : « Une tendresse. » (En français !)

 JAMIE : « Ne sois pas idiote. Aucun de nous ne pouvait avoir plus de sept ans ! «  

CLAIRE (taquine) : « Et pourtant tu rougis. «  

Claire rit. Jamie se penche et l'embrasse. Puis il regarde autour de lui comme s'il manquait quelque chose... 

JAMIE : « Je suis désolé que Fergus n'ait pas pu nous rejoindre ici. Il est tellement admirateur de Flora et de son récit épique. « 

CLAIRE : « C'est dommage qu'il ait dû partir pour New Bern, mais avec le départ précipité de l'ancien propriétaire… » –

On ne sait pas exactement à quoi ils font référence, mais on se souvient que Jamie a envoyé Fergus à River Run il y a quelques semaines pour l'aider à se sentir utile.

 [Épisode 604]. Claire regarde Jamie avec une mélancolie partagée.

 JAMIE : « Oui, j’en parlerai avec Tante Jocasta quand je la verrai. »

 CLAIRE : « Rappelle-toi, aujourd’hui est une fête... »

 JAMIE : « Ne t’en fais pas. Je n'oublierai pas. « 

Claire devient pensive lorsque quelque chose lui revient en mémoire...

CLAIRE : « À mon époque, en Grande-Bretagne, l’effigie de Flora MacDonald était sur des boîtes à biscuits. Son image, assise dans un bateau avec le Bonnie Prince, est devenue emblématique d'un certain esprit rebelle écossais... « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C’était un moment amusant d’entendre Claire parler de la façon dont l’effigie de Flora se retrouve aujourd’hui sur certaines boîtes de biscuits. Nous sommes de grands fans de sablés écossais et avons peut-être pris une petite collation ou deux dans la salle des scénaristes ! 

 Au départ, quelqu'un venait de faire une blague sur la manière dont nous devrions intégrer cela dans le scénario. Nous avons alors pensé : pourquoi pas ? 🙂 » 

  

 Jamie devine où vont les pensées de Claire... 

JAMIE : « ... et pourtant, elle est là pour parler au nom de la Couronne devant un public de loyaux sujets britanniques... Des Highlanders, comme ma tante. « 

CLAIRE : « C'est étrange de penser que d’anciens Jacobites désirent tant rejoindre la cause loyaliste. »

 JAMIE : « Oui. Ils se sont forgés une nouvelle vie. Ils ont leur propre terre. Beaucoup à perdre et très peu à gagner. « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow :

« Nous avons pensé qu'il était intéressant (et important ici) de souligner que tous les colons écossais n'étaient pas des patriotes américains (tout comme tous les Écossais n'étaient pas des jacobites).

De nombreux Jacobites – ou émigrants qui auraient eu des sympathies jacobites – étaient en fait fidèles à la Couronne, même après les événements de Culloden. Avant la guerre d'indépendance américaine, par exemple, les soldats des Highlands combattaient en grand nombre dans l'armée britannique lors de la guerre française et indienne. Beaucoup reconnaissaient les avantages financiers de faire partie d’une Grande-Bretagne unie. Les hommes politiques écossais figuraient parmi les personnalités les plus importantes du Parlement.

En fin de compte, même certains ayant les tendances rebelles les plus ferventes sont venus en Amérique et ont apprécié le succès pacifique de leur nouvelle vie. Certains hésitaient à s’impliquer dans quelque chose qu’ils considéraient comme une cause perdue. « 

 

CLAIRE : « Si seulement ils savaient ce qui se prépare. « 

JAMIE : « Ils ne se battront pas pour un rêve. Pas maintenant. Ils ont essayé quand ils ont soutenu le Bonnie Prince et se sont retrouvés en prison, fouettés et sans ressources. La plupart ont maintenant prêté serment de fidélité à la Couronne. Comme Flora MacDonald l’a fait. Tout comme moi. Un serment que j'aurais peut-être tenu si je ne savais pas ce que toi et Brianna m’avez dit. »

 CLAIRE : « Mais maintenant que tu le sais ? »

 JAMIE : « Alors je dois le rompre. « 

Jamie embrasse Claire et descend voir Harnett. Claire semble soucieuse et préoccupée…

 

  

4 INT. WILMINGTON - AUBERGE RED FALCON - TAVERNE - JOUR 

Jamie entre. C'est une foule animée à l'heure du déjeuner, avec des clients appréciant leur nourriture et leurs boissons, et deux hommes jouant au billard. Ne sachant pas exactement qui chercher, il se rend au bar et regarde autour de lui. A proximité, l'un des clients, Cornelius Harnett, le « Samuel Adams de Caroline du Nord », est en pleine conversation avec son ami, AInsley Beeston. Pourtant, ils dévisagent le grand Écossais et, tandis que le tavernier sert de la bière à Jamie, Harnett lève son propre verre et porte un toast très sérieux.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Cornelius Harnett est un véritable personnage historique et nous l'avons incorporé dans l'histoire en tant que chef des « North Carolina Sons of Liberty. » 

 Nous avons utilisé une scène de l'épisode 507, « La Balade de Roger Mac » (où Jamie jette son manteau rouge aux pieds du gouverneur Tryon), pour inciter Harnett à le recruter. 

Harnett sait que Jamie a des raisons de se retourner contre la Couronne. Nous avons ensuite fait référence à un moment de « Echoes », Épisode 0601, pour montrer que le fait que Jamie et Harnett soient tous deux francs-maçons va aider Harnett à faire confiance à Jamie. Jamie cite « liberté et fraternité » et ils se font une poignée de main maçonnique. » 

 

 CORNELIUS HARNETT : » Que Dieu sauve sa Majesté, le roi George III. »

 C'est évidemment un test. Amusé, Jamie ne peut s'empêcher de sourire – devinant qu’il doit être l'homme que Harnett recherche. Mais ce n’est pas tout à fait la réaction à laquelle Harnett s’attendait.

CORNELIUS : » Pourquoi souriez-vous ainsi ? »

 JAMIE : « Parce que je vois que je suis parmi des hommes qui ont à peu près autant respect pour le roi que moi. M. Cornelius Harnett, je présume ? « 

C'est maintenant au tour d'Harnett de sourire –

CORNELIUS HARNETT : « Pardonnez-moi, M. Fraser. Je voulais être sûr que c'était vous.  Mais puis-je demander... comment vous pouviez être sûr que c’était moi ? »

 JAMIE : « Oh, vous êtes très convaincant M. Harnett. Presque trop convaincant. (Puis, taquinant Beeston) Mais il semble que votre compagnon ici pourrait vomir à la simple mention du nom de notre bon souverain. »

 Beeston rit, sachant que Jamie a raison. (C’est plutôt le contraire dans la version finale…ndlt) 

CORNELIUS HARNETT : « Tu es un piètre acteur, Beeston. Heureusement pour nous, tu as d’autres talents. « 

AINSLEY BEESTON : « Je vous laisse faire connaissance, Messieurs. Excusez-moi. »

 Beeston s'en va. Harnett fait signe au barman pour de reverser de la bière, et lui et Jamie s'éloignent un peu du bar, pour plus d'intimité.

JAMIE : » Votre comité de Correspondance a réuni un groupe impressionnant de penseurs. Cela m’a fait plaisir de lire vos lettres. « 

CORNELIUS HARNETT : « Comme j'ai eu le plaisir de lire vos réponses très judicieuses. Nous savons ce que vous avez fait à Alamance Creek... Jeter votre manteau aux pieds de Tryon et lui dire ce que beaucoup osent seulement penser. « 

JAMIE : « Je suis sûr que le récit en a été exagéré. Ce n'était pas un discours que j’avais eu le temps de préparer, croyez-moi. »

CORNELIUS HARNETT : « J'admire votre humilité. Cependant, vous devez comprendre que vous solliciter est un risque. »

JAMIE : « Oui. Je comprends à quoi peut ressembler mon association avec le gouverneur Tryon. »

CORNELIUS HARNETT : « Avant de partager nos plans, j'aime mesurer dans ses yeux la personnalité d'un homme. »

 JAMIE : « Et comment me trouvez-vous ? « 

CORNELIUS HARNETT : « Audacieux. Prêt à poser des questions. « 

JAMIE : « Et je crois qu'un homme doit aussi remettre en question ses propres motivations. »

 CORNELIUS HARNETT : « Et quelles sont les vôtres ? « 

JAMIE : « Avoir la conscience en paix et faire mon devoir envers mes frères. Des raisons personnelles m’ont fait changer d’avis à Alamance. Mais j’ai changé, c'est indéniable. « 

Jamie regarde la bague de Harnett à son petit doigt. Elle est gravée d'un carré et d’une boussole : le symbole franc-maçon.

JAMIE : » Je crois que vous aussi, vous défendez la liberté et la fraternité ? « 

Les yeux de Harnett s’illuminent en notant ces mots-clés maçonniques. Il tend la main sous la table pour le geste maçonnique commun, une brève pression des mains et une tape sur l'articulation [Épisode 601]. Jamie a réussi le test. Harnett continue à parler à voix basse...

CORNELIUS HARNETT : « Le tavernier ici est partisan de la cause, et ferme plus tôt demain soir pour une réunion des Fils de La liberté. Vous joindrez-vous à nous ? »

 JAMIE : « J'attends avec impatience d’y être. »

Quelques instants plus tard -- Alors que Jamie sort de la taverne, il passe près du manteau de la cheminée, jette un coup d’œil machinal et continue son chemin. Un instant plus tard, il revient sur ses pas.

Il remarque un pot de liquide visqueux contenant deux … testicules ! Une étiquette sur le pot indique : « Les couilles du célèbre pirate Stephen Bonnet extraites de son cadavre. » Jamie secoue la tête et continue.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Il y a un petit « œuf de Pâques » pour les fans alors que Jamie passe devant un pot sur la cheminée de la taverne, contenant les « couilles » de Stephen Bonnet – un moment choquant et dérangeant du livre que nous avons modifié pour s'adapter à cette situation. » 

 

5 6 EXT. FRASER'S RIDGE - CABANE MCCALLUM – JOUR 

 Roger examine la cheminée d’Amy McCallum. Aidan le regarde attentivement. Roger a besoin d'un peu d’aide.

ROGER : « Il va falloir renforcer ça. »

 AIDAN MCCALLUM : « Est-ce que je dois aller chercher le mortier que nous avons mélangé ? »

 Roger hoche la tête. Excité à l’idée d’aider, Aidan se précipite vers la pile de briques et soulève un seau de mortier qu'ils ont mélangé à partir de sable, de chaux et d'eau, ayant la consistance du beurre de cacahuètes.

Amy McCallum sort joyeusement de la cabine avec un panier rempli de pois verts qu’elle commence à écosser.

AMY MCCALLUM : « Que vous et Madame MacKenzie soyez bénis pour ceci. J'espère qu'il vous en reste assez ? « 

ROGER : « Nous en avons beaucoup et nous sommes heureux de partager. « 

Roger chante distraitement une chanson du XXe siècle (bien qu'il s'agisse d'une chanson folklorique plutôt que d'une chanson pop, dont les paroles évoquent simplement des images de l'Écosse). Mais cela amène Amy à demander…

AMY MCCALLUM : « C'est charmant. Qu'est-ce que c'est ? « 

Réalisant qu'Amy ne peut pas le savoir, Roger cherche une réponse...

 ROGER : « Oh, je doute que vous connaissiez celle-ci... Ça vient de, euh... (il ne peut pas dire "le futur") ... eh bien, elle est très aimée dans mon pays. « 

AMY MCCALLUM : « Elle a une suite ? »

ROGER : « Elle s’appelle « Les aurores boréales de Vieil Aberdeen… » (en chantant) "J'ai erré dans de nombreux pays lointains et parcouru des kilomètres, Les gens que j'aimais le plus m'ont manqué, la joie d’un sourire amical. « 

Les paroles ne révèlent pas grand-chose – peut-être que ça passera...

AMY MCCALLUM : « Je pense que je la connais. Elle m’est familière... « 

Étant donné que la chanson a été composée en 1952, c’est impossible. Il est clair qu’Amy essaie de créer des liens avec lui – désespérée d’établir une connexion. Roger n’en est pas conscient, essayant d'être gentil –

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous construisons une amitié entre Roger et Amy, la veuve solitaire qui s'attache à Roger. C’est un moment doux où elle pense reconnaître un air qu’il chante, mais bien sûr c’est un air moderne qu’elle ne pouvait pas vraiment reconnaître. 

Pourtant, cela lui donne le mal du pays, et le désir du « chez-soi » est quelque chose que les deux peuvent partager. «  

 

ROGER : » C'est peut-être seulement que les mots vous rappellent la maison... »

 AMY MCCALLUM : « J'ai souvent … Le mal du pays. Cela vous arrive-t-il aussi ? »  

 Roger ne peut s'empêcher de penser à son ancienne vie. Aussi heureux qu’il soit, l’Écosse et son temps lui manqueront toujours.

ROGER : « Oui… »

 Cela encourage Amy, qui ressent un lien avec lui.

AMY MCCALLUM : « Allez-vous apprendre la chanson à Aidan ? « 

Roger hoche la tête, un peu hésitant, et continue de chanter tout en travaillant. Amy écoute, appréciant sa voix.

 

  

 7 EXT. FRASER ‘S RIDGE- BORD DE LA RIVIÈRE - JOUR 

Brianna, optimiste, cherche un endroit approprié au bord de la rivière – avec un plan ambitieux en tête. Marsali, Lizzie et Malva la suivent et attendent les instructions. Lizzie a le teint un peu rouge.

BRIANNA : « Non... ce n'est pas tout à fait ça non plus. « 

MARSALI : « Ni aucun des dix autres endroits où nous sommes passés ? »

MALVA : « Nous devrions peut-être descendre la rivière ? »

LIZZIE : « Pouvez-vous nous dire ce que vous recherchez ? » 

MALVA : « Oui, si vous nous l'expliquiez avec un peu plus de détails, peut-être que nous pourrions mieux vous aider. « 

Brianna sort un dessin détaillé d'une roue hydraulique et d'une citerne – l'une de ses créations.

 BRIANNA : « Je dois trouver un endroit étroit mais avec assez d'eau pour faire tourner une roue hydraulique – Elle entrainera une pompe à vis qui fera remonter l’eau afin de remplir la citerne une fois que je l'aurai construite. C’est la partie la plus facile. Acheminer l'eau de la citerne aux maisons, ce sera un peu plus délicat « --

Malva soupire, il y a peut-être trop d'explications dans cette affaire.

MALVA : « Peut-être que M. MacKenzie ou l'un des autres hommes pourraient connaître un endroit ? « 

MARSALI : « Oui, tu aurais pu demander à Roger de faire tout ce chemin… »

BRIANNA : « Je pensais que vous vouliez toutes venir vous promener... Roger est... en train de réparer le foyer de Madame McCallum... « 

Le soupçon d’irritation ne passe pas inaperçu chez Malva.

BRIANNA : « Donc, on reste entre femmes. Et on continue. Essayons par là... Brianna remarque que Lizzie a l'air fatiguée. As-tu besoin de te reposer, Lizzie ? Tu as l'air un peu fatiguée. «  

LIZZIE : « Non, je vais bien... merci. «  

Alors que les quatre femmes descendent la rivière jusqu'à l'endroit où les berges s'élèvent, quelque chose d'étrange attire l'attention de Brianna sur la rive : un cercle noirci de morceaux de bois réduits en cendres au centre...

BRIANNA : « Qu'est-ce que c'est ça ? C'est trop petit pour un feu de cuisine... Il y a de petits objets dans les cendres. Brianna s'accroupit pour regarder de plus près. Des os. « 

Marsali, Lizzie et Malva se rapprochent pour voir à leur tour.

LIZZIE : « D'un animal ? « 

MARSALI : « Non. Des phalanges... Brianna retire instantanément sa main... Il y a des charmes qui utilisent les cendres d’un corps. »

 LIZZIE : « Tu penses que c'est un sort ? « 

MARSALI (réalisant maintenant) : « Des algues séchées, des os et des cailloux plats. Je crois que c'est un charme d'amour. Celui qu'ils appellent le "Venin du Vent du nord."

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C'est une scène amusante chaque fois que les dames du Ridge se réunissent. Un groupe tellement hétéroclite et pourtant elles s'entendent bien, même lorsqu'elles se donnent du fil à retordre. 

Ici, elles trouvent quelque chose d'intrigant et d'un peu effrayant : des phalanges brûlées que Marsali reconnaît comme un charme d'amour (appelé « Le venin du vent du Nord » dans le livre). Mme Bug décrit ce charme dans « « A Breath of Snow and Ashes et explique « qu’il y a des charmes qui prennent la poussière d'une tombe, vous savez, et d'autres la poussière des os ou les cendres d'un corps ». Elle ajoute que ce charme particulier nécessite « trois os d’un vieil homme fraîchement arrachés à la tombe ». 

Ce contexte ajoute certainement une certaine qualité étrange au sort, nous amenant à nous demander qui le créerait et pourquoi. Cela déstabilise définitivement les femmes, même si elles essaient d’en rire. Malva profite de l'occasion pour taquiner Lizzie à propos de son intérêt pour Josiah Beardsley, ce que Lizzie nie. «  

 

LIZZIE : « Peut-être que c'était l'un des pêcheurs ? Ce sont des gens superstitieux. « 

Malva regarde autour d'elle timidement, la taquinant – essayant d’alléger l’atmosphère. MALVA : « Ne cherchez-vous pas l'amour, Mademoiselle Wemyss ? «  

Une Lizzie au visage cramoisi se retourne et bafouille : 

LIZZIE : « Je ne sais pas ce que tu veux dire... » 

 MALVA (taquine) : « Un certain Josiah Beardsley ? Tu es rouge comme une pivoine, sur le point de t’évanouir « – 

LIZZIE : « Absolument pas ! C'était peut-être Ute McGillivray... sa fille Senga est célibataire « --

(Vous vous souvenez sans doute qu’il était commun de donner aux enfants des prénoms inversés – voir l’animation « cinéma » dans laquelle Roger explique qu’il était Regor - Ici, Senga est donc le prénom inversé de Agnès. Ndlt) 

MARSALI : « Ou il y a Amy McCallum... »

 MALVA : « Vrai. Elle est veuve. Seule avec ses deux jeunes enfants, sans aucun doute. » Brianna écoute leur conversation avec une anxiété croissante. Amy McCallum pourrait-elle essayer de séduire son mari ? Soudain, Lizzie perd pied. Malva la rattrape et la soutient. Marsali sent son pouls et sa température, comme elle l'a appris de Claire.  

MARSALI : « Tu es fiévreuse. »

 BRIANNA (inquiète) : « La malaria ? Nous devons la ramener. Avons-nous encore de l'écorce de Jésuite ? » 

 LIZZIE : « Non, Madame. Mais les baies de houx semblent être efficaces... » 

 Marsali met le bras de Lizzie autour de son épaule et Malva prend l'autre – à elles deux, elles aident Lizzie à marcher. Brianna, inquiète, jette rapidement de la terre sur le charme des os des doigts brûlés avant de les suivre. 

 

A8 8 EXT. WILMINGTON - DOMAINE ELRICK - JOUR 

Une file de calèches est arrivée pour déposer ses invités dans un magnifique domaine appartenant à la famille Elrick, qui organise cet événement. On voit Jamie et Claire monter les escaliers vers la maison.

 

9INT. WILMINGTON – DOMAINE ELRICK - HALL D'ENTRÉE - JOUR 

Claire et Jamie entrent. Claire est superbe dans sa robe. Jamie est tout aussi bien habillé. Les invités d'honneur se mélangent et s'amusent - ils sont moins nombreux ici qu'à l'extérieur. L'air vibre d'excitation à l'idée de l'arrivée de Flora MacDonald. Les esclaves portent des plateaux de nourriture. Des soldats anglais armés sont postés comme gardes au cas où la tension éclaterait dans la ville. Jamie et Claire voient... Lord John.

Depuis que Jamie s’est séparé de son meilleur ami il y a un bon moment, les sourires sur leurs visages ne pourraient être plus sincères.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous voulions avoir John Gray dans cet épisode et avons dû inventer une raison pour laquelle il serait à cette fête. Cela n’a pas été difficile puisqu’il évolue toujours dans les cercles politiques et connaît le gouverneur de Caroline du Nord, ayant été lui-même gouverneur aux Antilles. 

L'une des raisons pour lesquelles nous voulions que John Gray soit présent était pour faire pression sur Jamie, qui n’a toujours pas affiché son allégeance. Les gens ici supposent qu’il est loyaliste puisque Jamie ne s’est pas encore déclaré rebelle. 

Cela met Jamie dans un jeu de pression : le jour même où il s'engage auprès des Fils de la Liberté, il est également avec son meilleur ami, un fidèle loyaliste et le père adoptif de son fils biologique. 

John connaît bien Jamie et Jamie déteste cacher la vérité à John. Jamie doit lutter contre cela tout au long de cet épisode et enfin prendre une décision. «  

 

JAMIE : « Lord John ! Je ne pensais pas te voir parmi les nombreux admirateurs de MacDonald... »

JOHN GRAY : « Cela n’est pas surprenant. J’ai une affection particulière pour les Jacobites réformés « -

 Lord John s'incline gracieusement devant Claire qui fait la révérence en guise de salutation.

CLAIRE : « Comment va William ? « 

JOHN GRAY : « Presque aussi grand que moi... (à Jamie) Et il me bat aux échecs presque à chaque fois. « 

JAMIE : « J'espère avoir l'honneur de jouer avec lui un jour. »

JOHN GRAY : « Il n'y a pas que les échecs... Il parle de politique comme un homme politique, de l'histoire comme un historien... Et sa connaissance de la littérature et des langues modernes… eh bien, je ne sais pas par où commencer « --

Les vantardises affectueuses de John sont destinées à remplir le cœur de Jamie de fierté... mais Claire peut voir à quel point ils réchauffent le cœur de Jamie et le brisent en même temps –

CLAIRE : « Et est-ce les affaires ou le plaisir qui vous amène à Wilmington ? »

JOHN GRAY : « J'étais à New Bern pour un voyage politique ; le gouverneur Martin n’a pas pu venir et je viens à sa place -- pour souhaiter la bienvenue à Madame MacDonald. Quand des nouvelles me sont parvenues concernant ta tante et sa contribution à cette fête... J'ai immédiatement accepté, en espérant que je pourrais te voir aussi. » 

 JAMIE (taquin) : « Doit-on se réjouir ou s’inquiéter de ta présence ? »

JOHN GRAY : « Te réjouir, j'espère. La volonté de Madame MacDonald de faire appel à ses compatriotes, pour faire valoir la paix... cela ne pouvait pas arriver à un meilleur moment. C'est une force de sentiment sur laquelle le gouverneur Martin espère pouvoir compter pour changer les cœurs et les esprits. « 

CLAIRE : « Un Jacobite que l’on tient vaut mieux que deux tu l’auras, comme on dit. « 

JOHN GRAY : « Heureusement, tout cela est derrière nous. Ce qui compte maintenant, c'est que Madame MacDonald ait le discernement pour juger de la bonne marche à suivre. »

 JAMIE : « En effet. « 

Il est clair que Lord John est heureux d’entendre Jamie dire qu’il est d’accord. Les inquiétudes ressenties par John à la fin de l'épisode 602 commencent à s'atténuer. Alors que Jamie réfléchit aux paroles de John, il aperçoit Jocasta et Duncan Innes.

 JAMIE : « Si tu veux bien nous excuser, John, je vois que ma tante est arrivée... »

JOHN GRAY : « Bien sûr. « 

Jamie et Claire se dirigent vers Jocasta. La servante de Jocasta, Mary [Saison 4], est avec elle.

JAMIE : « M. Innes... Tante Jocasta... »

 DUNCAN INNES : « Nous sommes ravis de vous voir ! »

 Jamie s'incline et embrasse la main de sa tante –

 JOCASTA : « Oui... Mais pourquoi n'avons-nous jamais le plaisir de votre compagnie à River Run ? M. Bug livre toutes mes friandises pour que vous n’ayez pas besoin de venir vous-mêmes, c'est ça ? »

JAMIE : « La dernière fois que j'ai envoyé un homme à River Run, tu lui as acheté une imprimerie à New Bern... et j'ai perdu un fils. « 

C'est donc de cela dont Jamie et Claire parlaient plus tôt…

JOCASTA : « Neveu... lors de la visite de Fergus, il m'a dit à quel point il était heureux de travailler à l'imprimerie d'Édimbourg, et à quel point il désirait désespérément retrouver cela. J’ai pu l’aider... »

 JAMIE : « Une opportunité, certainement... »

 JOCASTA : « Lui reproches-tu son bonheur ? « 

JAMIE : « Bien sûr que non, ma tante, mais... « 

JOCASTA : « Alors tu n’as sûrement pas d’objections. Une fois que Marsali l’aura rejoint à New Bern, ils seront mieux protégés de ceux qui pensent du mal du petit Henri-Christian. Tu n’es pas d’accord ? »

 Jamie réalise qu'il n'a pas de réponse. Il se tait, plutôt que de se disputer avec Jocasta, qui l’a remis à sa place. Claire pense qu'il est temps de changer de sujet...

CLAIRE : « C'est agréable de vous voir, Mary. Vous nous avez manqué lors de notre dernière visite. »

 MARIE : « Merci, Madame. Ma mère est décédée. Maîtresse Innes m'a donné congé pour le deuil. « 

CLAIRE : « Je suis désolée d'entendre ça « --

JOCASTA : « Notre Hanna nous manque beaucoup. M. Innes, j'ai besoin d’un rafraîchissement... »

 DUNCAN INNES : « Bien sûr ma chère. »

JAMIE (La saluant) : « Tante Jocasta… »

Jocasta fait bonne mine, mais Jamie peut le voir : depuis la mort de Murtagh, une partie d’elle s'est éteinte. Alors que la conversation continue...

 

 

10 EXT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

Brianna tend un pot à moitié plein de pommade de houx à Josiah sous le regard de Keziah En arrière-plan, nous voyons la forme basse et bosselée du four à marmotte de Brianna. 

 (ndlt : il s’agit d’un type de four « tunnel » utilisé pour cuire des poteries au 19ème siècle… Ce four était de construction semi-souterraine et se terminait par une cheminée sortant du sol). 

 

KEZIAH BEARDSLEY : « Lizzie est-elle très malade cette fois ?

BRIANNA : « Elle a de la fièvre et des frissons. Cette pommade l'aidera. Savez-vous où trouver des baies de houx ? « 

JOSIAH BEARDSLEY : « Oui. Dans la montagne. Je n'aime pas leur goût aigre comme du vinaigre... »

 BRIANNA : « Ce n'est pas pour manger, c'est pour l’onguent – il nous en faudra davantage. Mais donnez-lui ça. Elle saura quoi faire. « 

Brianna s'arrête lorsqu'elle voit Roger rentrer chez lui. Elle remet le pot à Josiah. Sachant clairement quoi faire, les jumeaux s’en vont... 

 

 

 

11INT. WILMINGTON – DOMAINE ELRICK – SALON DE RECEPTION - JOUR 

Plans divers pendant que la fête continue. Claire et Jamie sont en train de parler avec des invités -- quand Jamie remarque... le major Mc Donald qui approche. Jamie se raidit, pris au dépourvu.

JAMIE : « Major MacDonald. « 

MAJOR MACDONALD (froidement) : « M. Fraser. Madame Fraser. « 

Tous s'inclinent en guise de salutation. C'est la première fois que Jamie et le major MacDonald se croisent depuis que Jamie a quitté son poste d'agent des Indiens, et il y a de la tension sous les amabilités.

MAJOR MACDONALD : « Je dois dire que j'ai été assez surpris d'apprendre votre démission... Et du gouverneur lui-même, rien de moins. J'aurais espéré un avertissement... »

 JAMIE : « Oui.  J'aurais dû vous prévenir... mais je suis certain que le gouverneur est satisfait du gage de loyauté que j’ai reçu des Cherokee. »

 MAJOR MACDONALD : « Il était très content - c'est pourquoi nous espérions un effort continu. « 

Avant que Jamie puisse en dire plus, les groupes d’invités se séparent : Flora MacDonald est arrivée ! Aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années, Flora est toujours aussi belle. John Gray la conduit devant les sympathisants avec un sourire poli. Le mari de Flora, Allan Mc Donald, la cinquantaine, un bel homme, l'accompagne.

On entend diverses voix dans le salon : c’est Flora ! Madame Mc Donald ! Elle est là ! Quel honneur !...

JOHN GRAY : “ Madame Mc Donald, vous connaissez le Major, bien sûr... « 

MAJOR MACDONALD : “M. MacDonald, Madame MacDonald.”

JOHN GRAY : “ J'ai peur qu’il faille un arbre généalogique pour distinguer tous les MacDonald les uns des autres... « 

FLORA MACDONALD : « Si seulement cela pouvait aider. Vous devriez voir mon propre arbre généalogique. Née MacDonald. Et puis j’en ai épousé un ! « 

ALLAN MACDONALD : « C’est ma chance. Une branche différente, bien sûr. « 

JOHN GRAY : “ Puis-je vous présenter M. James Fraser et son épouse, Madame Claire Fraser— « 

 Flora regarde attentivement Jamie, ne sachant pas comment elle le connaît.

 JAMIE (les yeux pétillant de malice) : « Anciennement de Broch Tuarach... « 

Il y a une étincelle de reconnaissance dans ses yeux...

 FLORA MACDONALD : « La dernière fois que je t'ai vu, tu m'as donné un coup de pied dans le tibia ! « 

JAMIE : « Oui, Fionnaghal ! Parce que tu m’avais pris ma tourte (bridie) et tiré les cheveux ! « 

Ndlt : une « bridie » (terme gaélique écossais) est une tourte à la viande. 

FLORA MACDONALD : « Si ma mémoire est bonne, la tourte était excellente. « 

Jamie et Flora rient tous deux des visages étonnés qui les entourent, ignorant qu'il s'agit en fait d'un souvenir d'enfance.

JAMIE (expliquant) : « Oui, nous étions tout petits. »

FLORA MACDONALD (salue Claire) : « Madame Fraser, un grand plaisir. « 

CLAIRE : « Le plaisir est pour moi » --

FLORA MACDONALD : « Vous êtes un peu célébrée ici aussi, semble-t-il. Est-ce vrai que vous avez effectué une opération sur scène au théâtre ? Les habitants sont très impressionnés. »

Jocasta, Mary et Duncan arrivent...

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une autre scène amusante alors que Jamie et Flora se rappellent s'être connus étant enfants. Nous voulions que Claire soit impressionnée par sa rencontre avec cette femme forte et courageuse qui était une figure héroïque, mais nous voulions aussi que Flora voie les mêmes traits chez Claire. 

Nous avons donc choisi que Flora fasse référence à la réputation de Claire parce qu’elle a sauvé la vie d'un homme en l'opérant dans le hall du théâtre – une référence à notre épisode « Wilmington » (0408). «  

 

CLAIRE : « C'était dans le hall... mais oui. Je suis surprise d'entendre que les gens en parlent encore... »

 FLORA MACDONALD : « C’est l’une des anecdotes favorites du sheriff. »

JOHN GRAY : “ Vous avez rencontré le sheriff ? « 

ALLAN MACDONALD : « Oui... c’est en partie la cause de notre retard. « 

FLORA MACDONALD : « Quand je suis allée dans ma chambre pour me préparer, J'ai trouvé un voleur en train de fouiller mes affaires. Il a volé mon collier. »

 Elle touche son cou, où un collier serti d'émeraudes capte la lumière. Il manque une émeraude.

 JOCASTA : « Dieu du ciel ! Quelle frayeur vous avez dû avoir ! «

 FLORA MACDONALD : « Heureusement, deux hommes de l'auberge l'ont appréhendé dans la rue. Nous avons dû attendre que le sheriff vienne. »

 ALLAN MACDONALD : « Il a été arrêté sur l’insistance de ma femme. »

 JOCASTA (à Flora) : « Vous êtes très courageuse. »

 JAMIE : « Je vois que tu as récupéré ton collier. Il manque une émeraude ? « 

 FLORA MACDONALD : « Oui. Ils n'ont pas réussi à la trouver sur le voleur. « 

CLAIRE : « Il y a eu tellement de troubles. J'étais chez l'apothicaire plus tôt – il va fermer. Les Bogue retournent en Angleterre à cause de la violence. » 

 MacDonald rassure Flora, lui rappelant la présence des soldats anglais.

MAJOR MACDONALD : « Vous êtes en sécurité ici, je vous l'assure. »

Mary, clairement une admiratrice de Flora, ose prendre la parole : 

MARIE : » La nuit où vous avez fui, Madame, est-ce que la mer était aussi agitée qu'on le dit ? «  

FLORA MACDONALD : « Une tempête comme je n’en avais jamais vue auparavant » 

Jocasta sourit, tout comme Flora, reconnaissant une véritable « fan ». 

JOCASTA : « Mary est très captivée par votre histoire. » 

MARY : » Et qu'avez-vous fait quand les soldats vous ont tiré dessus ? «  

JOCASTA : « Oui, près de Waternish ? «  

Flora sourit timidement – 

FLORA MACDONALD : « Nous avons fui, ma chère. Mais je ne veux pas gâcher le récit. » Duncan sourit à Mary, espérant apaiser sa curiosité... 

DUNCAN INNES (tranquillement) : « Peut-être devrais-tu aller te renseigner à propos de notre petite surprise, Mary ? Je resterai avec Maîtresse Innes. «  

MARY : « Oui Monsieur. » 

 Mary, excitée, fait la révérence et sort. 

MAJOR MACDONALD (à Flora) Et êtes-vous prête... pour votre discours ? » 

FLORA MACDONALD : « C'est une histoire que j'ai déjà racontée tant de fois... 

JOHN GRAY : « Et pourtant, cela a plus de pertinence que jamais -- un récit édifiant... «  

FLORA MACDONALD : » Compte tenu de mon séjour à la Tour de Londres... «  

Jamie et Claire échangent des regards. Flora se sent flattée, même si elle est nerveuse maintenant. 

 Jocasta trébuche et tend la main vers Claire – puis pose une main sur son front, visiblement en souffrance.

JAMIE : « Ma tante ? »

CLAIRE : « Jocasta…  Vous avez besoin d’air ? »

JOCASTA : « Ce serait sage… »

FLORA MCDONALD : » Je viens avec vous. J’ai aussi besoin d’air. »

Inquiète, Claire échange un regard avec Duncan et Jamie, puis conduit Jocasta vers un endroit plus calme...

 

 

A12 INT. DOMAINE ELRICK - HALL D'ENTRÉE – JUSTE APRES    - JOUR 

 Alors qu’elles se dirigent vers l’extérieur...

CLAIRE : « Est-ce que ce sont vos yeux ? « 

JOCASTA : « C’est la douleur la plus cruelle parfois... « 

CLAIRE : « Ce n'est pas rare avec votre maladie. Claire se souvient de quelque chose qu'elle a acheté chez l'apothicaire. J'ai quelque chose qui pourrait vous apaiser ... »

 JOCASTA : « Vraiment ? Quelque chose de désagréable, sans doute ? « 

CLAIRE : « Je peux le récupérer dans la calèche. »

 Flora s'approche, elle est impressionnée par cet échange.

FLORA MACDONALD : « Vous pouvez dire ce qui la fait souffrir simplement en la regardant ? « 

CLAIRE : « Oui. Mais je la connais. »

 FLORA MACDONALD : « Et que pouvez-vous dire en me regardant, Madame

Fraser ?  Savez-vous de quoi je souffre ? « 

CLAIRE : « Du fardeau d’une grande responsabilité pour plaire, sans aucun doute. Et peut-être des nerfs ? « 

FLORA MACDONALD : « Oui, je pense que vous avez peut-être raison. »

 CLAIRE : « Mon remède peut aussi apaiser les nerfs, si vous le désirez.  Voudriez-vous nous rejoindre ?»

JOCASTA : « Je vous en prie. »

 Flora semble intriguée et accepte avec plaisir.

  

12 EXT. FRASER’S RIDGE - MAISON DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

 Brianna travaille dans son four, déposant des tuyaux d’argile à l'intérieur pour les cuire. Roger fredonne la chanson qu'il chantait à Amy McCallum.

BRIANNA : « Quelle chanson est-ce ? je ne l'ai jamais entendue. « 

ROGER (caresse la tête de Jemmy) : « C'est drôle que tu dises ça. Amy McCallum était convaincue qu'elle l’avait entendue. Mais c’est impossible... Elle n’a été composée que dans les années 1950. « 

Amy encore. Brianna soupire... Jemmy s'éloigne et joue seul, plus loin, pendant qu'ils discutent.

BRIANNA : « Tu sais... nous étions près de la rivière ce matin à la recherche d'un endroit pour une roue à aubes, et nous sommes tombées sur un tas de... phalanges humaines brûlées et des algues... Marsali a dit que c'était un « charme d'amour ». Quelque chose qu’un pêcheur aurait peut-être mis là... « 

ROGER : « C'est étrange. J’ignorais ça des presbytériens. »

 BRIANNA : » Tu passes beaucoup de temps là-bas. Chez Amy. « 

ROGER : « Je répare juste le toit. »

 BRIANNA : « En lui faisant la sérénade, apparemment... »

 ROGER : « Quoi ? Non, ce n'est pas le cas... je me suis laissé aller une fraction de seconde à chanter un air moderne... et elle l’a aimé... »

 Roger jette un regard à sa femme. Que sous-entend-elle ?

BRIANNA : « Je note juste que tu y es souvent.  Et peut-être qu’elle aime passer du temps avec toi. »

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

 « Lorsque Brianna confronte Roger à propos d'un éventuel attachement à Amy McCallum, il était important pour nous que cela ne soit pas perçu comme une petite jalousie. Ils sont heureux en mariage. 

 Brianna n'est pas menacée par une rumeur de relation amoureuse entre son mari et Amy, mais elle sait qu'Amy s'appuie trop sur Roger et elle voit que Roger nie le fait qu'il pourrait blesser Amy plutôt que de l'aider, en prenant la place qu’un vrai mari – au moins pendant cette période – devrait remplir. 

 

ROGER : « Je ne « passe pas de temps avec elle ». Je l'aide. Je lui ai promis un toit et de ne pas mourir de faim et j’honore cette promesse. (Il se rend compte) Quoi ? Tu penses qu'elle a fait ce charme d'amour pour moi ? « 

BRIANNA : « Ce que je pense, c'est qu'elle est veuve avec deux enfants, et qu’avoir un bel homme à sa disposition… » 

ROGER : « Elle a besoin de moi. « 

BRIANNA : » Nous avons besoin de toi ! «

 ROGER : « Vraiment ? »

Brianna est déconcertée.

BRIANNA : « Comment peux-tu dire ça ? «  

Mais elle se rend compte qu'elle a entendu un jour ses propres parents (Claire et Frank) avoir une conversation très similaire. 

 BRIANNA : « Bien sûr que nous avons besoin de toi. ! » 

 ROGER : « Tu es tellement... capable. Tu fabriques des roues hydrauliques et des tuyaux... « 

BRIANNA : « Ce n’est rien que les Romains n’aient déjà fait. « 

ROGER : « Mais tu es la seule ici à savoir comment faire. Tu apportes l’eau courante au Ridge, bon sang. Tu es incroyable pour moi, Bree. J'essaie juste de contribuer à quelque chose moi aussi. Amy me voit comme son pasteur et moi « --

BRIANNA (L’interrompant) : « Mais tu n’es pas pasteur. » Brianna s'adoucit, comprenant où il veut en venir. Pour le reste du monde, tu es un homme marié qui est seul avec une veuve, dans sa maison, pendant des heures. »

 ROGER : « Ce n'est pas comme ça. »

 BRIANNA : « Roger, Amy doit se trouver un mari, et elle ne le fera pas si tu es l'homme de la maison. « 

Roger est sûr d'avoir raison ; mais maintenant, lui aussi essaie de se débarrasser d'un soudain sentiment inconfortable à propos d'Amy.

 

 

13 EXT. WILMINGTON – DOMAINE ELRICK - BELVEDERE - JOUR 

Claire, Jocasta et Flora sont assises dans un belvédère, hors de vue des invités rassemblés et leur intimité protégée par les voilages. Claire ouvre un petit paquet de fleur de chanvre (achetée chez l'apothicaire), la brise en morceaux, puis la bourre dans une pipe. Jocasta est déconcertée lorsque Claire lui tend la pipe et l'allume pour elle avec une allumette. 

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« La scène du « tabagisme » était l’une des préférées des scénaristes. Dès le début de la conception de cet épisode, nous avons dit combien ce serait cool de rassembler toutes les femmes et de leur faire fumer du chanvre pour se détendre un peu. En fait, on ne se « défonçait » pas en fumant du chanvre, mais on l’utilisait en médecine pour se détendre. 

Les voir rire toutes les trois et avoir leur propre « club de gentlemen » était tellement amusant. 

C’est seulement dans cette atmosphère que nous pouvons entendre certains des véritables sentiments de Flora. Elle exprime notamment ses doutes sur le prince Charles et sur l'acte rebelle qui l'a rendu si célèbre. 

Elle était une héroïne qui l’a aidé dans ses moments difficiles, mais l’histoire montre que Flora n’était en réalité pas elle-même particulièrement motivée par la politique. L’ambiguïté est donc une belle notion ici. 

Et, bien sûr, leur discussion sur la rencontre avec la royauté déclenche les propres sentiments de Claire à propos de sa rencontre avec le roi Louis et de l'humiliation qu'elle a subie de sa part. Cela la renvoie dans une spirale où elle utilise l'éther pour échapper à la douleur du passé. «  

 

JOCASTA : « C'est une... pipe d'homme ? » 

 CLAIRE : « C’est efficace. Faites-moi confiance. Prenez une profonde respiration et retenez-la dans vos poumons pendant un petit moment avant d'expirer. » 

Flora regarde, intriguée, tandis que Jocasta tire une bouffée, les narines dilatées. 

Jocasta tousse, elle s'habitue. Ensuite, elle tend la pipe à Flora. 

JOCASTA : « Madame MacDonald, cela vous intéresserait-il d’essayer ? «  

FLORA MACDONALD : « Non merci... L’odeur est... particulière… » 

 CLAIRE : « C'est de la fleur de chanvre. »

Jocasta est la seule à fumer. Flora sort une flasque de sa poche.

 FLORA MACDONALD : « J'ai apporté un petit rafraîchissement de mon côté. » 

Pendant que Flora sirote le whisky, Jocasta inspire plus naturellement sur le chanvre, ce qui la détend. Flora jette un coup d'œil amusé à la pipe et au whisky – des activités masculines. 

FLORA MACDONALD (En riant) : « Nous sommes un véritable club de gentlemen, je pense...  À qui boirons-nous ? Notre Bonnie Prince ? »

 CLAIRE (Qui a son propre verre) : « Eh bien, buvons à votre santé. « 

Flora est quelque peu déconcertée – et profondément flattée. Jocasta continue à fumer… Avec un plaisir évident…

 FLORA MACDONALD : « Je n'ai jamais apprécié sa politique. Savez-vous que des gens pensaient que nous étions amoureux et que nous couchions ensemble... »

 JOCASTA : « Dans un bateau ? « 

Les trois femmes éclatent de rire.

FLORA MACDONALD : « J'ai peur que mon nom soit éternellement associé à lui. Pardonnez-moi, je ne voulais pas en dire du mal - mais Charles Stuart n'était pas... un meneur d'hommes... « 

CLAIRE : « Non. Je doute que cela le dérangerait beaucoup - la dernière fois que j'ai entendu parler de lui, il se noyait dans l’alcool en Italie. « 

JOCASTA : « J'ai toujours souhaité rencontrer un membre d'une famille royale. Mais en vous entendant parler, je préfère ne pas en connaitre. Bien sûr, Madame Fraser a eu cet honneur à plus d'une occasion. « 

Claire sourit, touchée que Jocasta semble si fière d'elle –

CLAIRE : « Je ne décrirais guère Culloden comme un honneur. Et quant à Versailles... « 

Un éclair traverse le visage de Claire alors qu'elle se souvient de son propre contact avec la royauté en France : un flash du roi Louis [épisode 207] abusant d’elle ; puis Lionel Brown disant à Claire : « Maintenant tu vas te repentir de ton péché » [Épisode 512]. Claire essaie de se ressaisir – cachant consciemment la panique liée au SPTS qui a presque refait surface.

CLAIRE : » Eh bien, je ne devrais pas vous ennuyer avec les détails... « 

Claire cherche maintenant une issue. Un besoin de s'évader.

CLAIRE : « Nous ne voulons pas vous retenir plus longtemps, Madame MacDonald... L’heure est venue de vous adresser à la foule ? »

 FLORA MACDONALD : « Je suppose que je devrais me préparer à l’affronter... Souhaitez-moi bonne chance. « 

Flora se lève et va aider Jocasta à se relever.

FLORA MACDONALD : « Partons ensemble ! »

JOCASTA : « Très gentil de votre part, Madame MacDonald. »

 Flora descend les marches pour attendre devant le belvédère pendant que Claire aide Jocasta à se lever...

 CLAIRE : « Est-ce que ça a aidé vos yeux ? »

 JOCASTA : « Oui. Je ne dois pas trop les maudire, je suppose : je me souviens encore du visage de Murtagh quand j'étais jeune fille. J'ai eu quatre maris... certains d'entre eux m'ont parfois rendue heureuse. Mais jusqu'à Murtagh... « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« C'est un moment poignant où Jocasta mentionne son amour et sa perte de Murtagh, quelque chose que nous voulions garder vivant dans la série. » 

 

 CLAIRE : « Je comprends. »

JOCASTA : « Bien. Il me faut sourire, je suppose. Allons-y ! »

 Claire serre la main de Jocasta, puis la conduit vers Flora, qui attend à quelques pas. Puis, une pensée...

CLAIRE : Vous savez, je pensais vous préparer une pochette avec un peu de fleur de chanvre à emporter... avant que j'oublie. J’arrive tout de suite » --

Elle passe le bras de Jocasta à Flora, qui la conduit. Claire reste en retrait. Sa main tremble. Elle fouille dans sa sacoche médicale et voit la petite bouteille d’éther. Elle est tentée, mais... non. Elle ferme la sacoche. Mais elle ne bouge pas d’où elle est assise. Elle est en colère contre elle-même. Elle ne veut pas prendre l’éther. Elle ferme les yeux, voulant tout faire disparaître : le traumatisme, le souvenir, la dépendance, le besoin. Mais elle ne peut pas. Elle ouvre la sacoche et prend la bouteille d'éther dans sa main. Trouve un mouchoir. Elle verse les gouttes.

 

14 EXT. WILMINGTON – DOMAINE ELRICK - PORCHE ET GRANDE ALLEE – JOUR 

 Flora se tient sur le porche et prononce son discours devant les invités rassemblés dehors. Elle semble à l'aise – le whisky a peut-être aussi libéré certaines inhibitions.

FLORA MACDONALD : « Est-ce que Bonnie Prince portait des jupons et un bonnet, je vous entends demander ? Eh bien, oui, il l'a fait. Était-ce un spectacle à voir ? C’était certainement le cas. Le prince Charles Stuart, déguisé. Je me souviens comment il a été moqué par les gens de la campagne alors que nous voyagions : « Oh, comme sa démarche est virile, avec quelle insouciance elle porte sa robe ! «  

Quelques rires amusés du public. Pendant ce temps, Claire s'approche à côté de Jamie, qui l’interroge du regard. Elle a raté la première partie du discours à cause de sa prise d’éther. Ils se tiennent à côté de Jocasta, qui tient le bras de Duncan.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une scène difficile à tourner pendant la COVID car nous avons dû limiter la foule et espacer les gens. Mais nous souhaitions un accueil enthousiaste pour le discours enflammé de Flora. «  

  

JAMIE : « Où avais-tu disparu ? « 

CLAIRE : « J'avais juste besoin de repos. »

 FLORA MACDONALD : « Le Bonnie Prince était-il un lâche déguisé ? Ou une âme courageuse prête à tout risquer ? Vous pouvez bien sûr en juger par vous-mêmes. Un homme est souvent jugé par ses actes. Une femme est plus souvent jugée sur son apparence. Mais vous êtes venus ici pour entendre parler de mes actions. Pour juger ma personne. Pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait cette nuit fatidique.

 J'ai choisi de voir au-delà des simples apparences -- pour voir ce qui faisait souffrir cet homme dans ce temps de désespoir... Aujourd'hui, Maîtresse Fraser m'a rappelé quelque chose. Un médecin doué... et accessoirement, une femme, pouvez-vous imaginer cela ? « 

Jamie lance un regard interrogateur à Claire : "Qu'est-ce que tu lui as dit ?" Claire hausse les épaules, impuissante – elle n’en a aucune idée.

FLORA MACDONALD : « Elle m'a rappelé qu'il nous faut chercher ce qui nous afflige, pas extérieurement, mais intérieurement. Et ce qui nous tourmente aujourd'hui, c'est la menace de la division. Nous l'avons vue avant. Nous connaissons les symptômes de cette maladie. Mais il ne nous suffit pas de nous déguiser et de fuir. La paix et l’unité. C'est ce qui est en jeu. Nous avons juré serment de loyauté envers la Couronne et nous sommes de fiers sujets du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et, si nous voulons vivre en paix sur cette nouvelle terre, nous devons continuer à l’être. »

 Jamie et Claire échangent des regards poignants. Ils voient le major MacDonald et John Gray écouter, très satisfaits du message loyaliste du discours. La fin du discours de Flora est accueillie par des applaudissements prolongés et accompagnés du démarrage des cornemuses. Alors que la foule se rassemble autour de Flora pour la féliciter et la flatter... Lord John regarde Jamie, devinant aisément ce qu’il pense de ce discours au fond de lui…

 

15 EXT. WILMINGTON – DOMAINE ELRICK - PLUS TARD 

John Gray et Jamie partagent un verre après le discours. Ils s’éloignent un peu pour parler tranquillement.

JOHN GRAY : « Jamie... Le gouverneur Martin est inquiet. Et donc je dois te demander... » JAMIE : » Me demander quoi ? »

JOHN GRAY : « Au sujet de ta démission en tant qu'Agent des Indiens. Je l'ai assuré de ton allégeance, et ta présence ici me donne toutes les raisons de croire que nous sommes d’accord. Et pourtant... on m'a montré une missive contenant une liste de noms, et le tien y figurait. Un nombre croissant d’hommes affiliés sans aucun scrupule aux Fils de Liberté."

L'anxiété de John Grey est palpable...

 JAMIE : « Le Comité de Correspondance n’a pas caché son impatience de me considérer comme un allié... « 

JOHN GRAY : « Une présomption que tu prendras la peine de corriger, j’en suis certain. Tu dois te dissocier d’eux rapidement. Jamie, c'est dangereux. »

 JAMIE : « Oui. »

JOHN GRAY : « Mais si par hasard tu savais où ils se réunissent demain... »

 Jamie déteste mentir, mais il le doit : pour sauver la vie de ceux aux côtés desquels il a décidé de se battre.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« John Gray augmente sans le savoir la pression sur Jamie en relayant les inquiétudes du gouverneur concernant sa loyauté. Jamie est entre le marteau et l'enclume, mal à l'aise à l'idée de mentir à son ami. 

Il est sur le point de dire la vérité lorsqu'ils sont alertés par Mary des violences qui se produisent en ville. «  

 

JAMIE : « Non. « 

JOHN GRAY : « Très bien. Nous le saurons bien assez tôt, j'en suis sûr. La Couronne a des yeux et des oreilles partout. « 

JAMIE : « John, je dois te le dire... »

La conversation est interrompue par Mary qui accourt essoufflée, pour prévenir Jamie et John.

MARY : « Lord John, pardonnez-moi... M. Innes m’envoie vous chercher. »

JOHN GRAY : « Oui. Qu'est-ce qu’il y a ? »

MARIE : « Il y a des problèmes en ville... « 

 

16 EXT. WILMINGTON - IMPRIMERIE SIMMS - JOUR 

Une foule en colère a encerclé l'imprimerie, criant des insultes et des chants contre le pauvre Fogarty Simms, l'imprimeur, qui s'est barricadé du mieux qu'il pouvait à l'intérieur de l'imprimerie. Son visage effrayé apparaît par une vitre brisée...

La foule hurle des messages menaçants :  La porte, Simms ! – Du goudron et des plumes ! Sale royaliste !  Sortez, Simms ! Ne sais-tu pas ce que tu imprimes ? Mensonges ! Les colonies doivent être libérées ! Dis ce que tu penses, Simms !

 Un chaudron est installé à proximité, de la vapeur montant du goudron à l'intérieur. Accompagnés de Mary, Jamie et John Gray se fraient un chemin à travers la foule déchainée et montent les escaliers devant l'imprimerie.

John prend un balai enduit de goudron à côté du chaudron.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« L'attaque contre l'imprimerie est un événement qui se produit dans le livre (bien qu'il se déroule à Cross Creek, pas à Wilmington) et nous avons essayé de la décrire aussi fidèlement que possible à cette version, avec Jamie intervenant pour défendre le propriétaire de l'imprimerie, quelles que soient ses propres tendances patriotes. 

C’est quelque chose qui fera douter Harnett de lui. Pourtant, les actions de Jamie sont mal interprétées par John Gray : selon lui, la fervente défense de l’éditeur par Jamie cimente sa loyauté envers la Couronne. «  

 

JOHN GRAY : « Reculez ! » Jamie parle à Simms à travers la vitre brisée... 

 JAMIE : « Simms ! De quoi s’agit-il ? »

 FOGARTY SIMMS : « Votre tante m'a demandé d’imprimer ça pour commémorer cette journée. Elle me l’a apporté la semaine dernière. « 

Simms indique des feuilles de papier froissées et sales au sol. Puis, regardant Mary... -- MARIE (affligée) : « C'était pour une bonne cause... »

Mary ramasse un tract parmi une douzaine d'autres qui ont été jetés négligemment sur le sol et le tend à Jamie. John en attrape un aussi avant qu'il ne s'envole. Jamie jette un coup d'œil à la feuille... Un pamphlet politique loyaliste montrant un croquis de Flora MacDonald, une gravure : Flora dans un bateau avec Bonnie Prince Charlie dans sa fameuse robe. Le titre indique « God Save the King » avec un texte en dessous décrivant comment Flora a commis une erreur qu'elle ne commettra plus jamais. Jamie rejoint John.

 JOHN GRAY : « Il semble que ces hommes n’honorent pas notre héroïne écossaise. »

 JAMIE : « Ni l’imprimeur. Mary, retournez voir Madame Innes. »

 Mary fait la révérence et s'en va précipitamment. Jamie attrape son propre balai enduit de goudron, prêt à défendre Simms.

Les cris de la foule continuent : abandonne-le, Fraser, ou tu seras emplumé avec lui ! Sortez de là, Simms ! Viens, Simms ! Tu ne peux pas te cacher derrière son cul toute la journée ! Certains dans la foule rient.

JAMIE : « Mieux vaut un imprimeur dans le cul qu'un imbécile avec une torche ! « 

Encore quelques rires maintenant, alors même que Jamie fait pivoter son balai dans un large arc de cercle – des gouttes de goudron chaud volent dans les airs. Les hommes crient et poussent pour s'écarter.

 JAMIE : « Vous n'avez aucune raison de menacer un homme pour avoir fait son travail honnêtement. »

 GARÇON DANS LA FOULE : « Nous ne voulons pas de ses mensonges conservateurs ! »

Soudain, la porte de l'imprimerie s'ouvre et Simms sort en trébuchant, brandissant un mousquet chargé sur la foule.

FOGARTY SIMMS : « J'imprimerai tout ce que je veux ! »

 Jamie met la main à la nuque, après avoir été touché par une éclaboussure de goudron chaud. L’arme de Simms aggrave la situation. L'un des hommes de la foule pointe un pistolet sur Simms et tire. Simms est touché au bras. Il recule de douleur, laisse tomber son arme et se tient le bras, le sang tachant sa chemise et ses doigts.

 Une brique brise une vitre. La foule est sur le point de prendre d'assaut l'imprimerie, mais Jamie et John Gray les tiennent à distance. C’est tendu – et sur le point de déborder. Mais -- À ce moment-là, le major MacDonald arrive avec le sheriff et plusieurs soldats sous ses ordres. La présence militaire fait disperser la foule... et finit par se disperser. Parmi la foule, cependant, Ainsley Beeston, le collègue de Harnett, reconnaît Jamie et en a assez vu. Il disparaît avec le reste de la foule. Jamie aide un Simms blessé, il respire fort et ses mains tremblent.

FOGARTY SIMMS : » Merci « --

JAMIE : « Hélas, vous ne pouvez pas plaire à tous... »

Jamie rejoint John Gray sur les marches de l'imprimerie – Une dame arrive pour soigner l’imprimeur.

 JOHN GRAY : « Aucun doute sur ce que j’ai pu laisser entendre tout à l'heure... je parlais de présomption, alors que c'était moi qui présumais. Les nouvelles de ton soutien à M. Simms, ce qui pourrait bien lui avoir sauvé la vie, parviendront au gouverneur. » 

 Jamie ferme les lèvres et hoche la tête, peu disposé à corriger son ami face à la petite bataille qu'ils viennent de mener. 

 

17INT. WILMINGTON – AUBERGE RED FALCON - CHAMBRE - NUIT 

Claire utilise de l’essence de térébenthine pour nettoyer le goudron sur la nuque de Jamie. Il sursaute alors qu'elle frotte le goudron. Mais il laisse Claire continuer, aussi désagréable que cela puisse être.

CLAIRE : « C'est juste un peu de goudron. Au moins tu n'as été ni menacé par un fusil, ni poignardé... « 

JAMIE : « Oui. Le 4 juillet 1776, tu as dit. Il nous reste encore du temps... « 

CLAIRE : « C'est la Déclaration d’Indépendance. Mais la guerre commence bien plus tôt. » Jamie réfléchit à ce que signifie sa décision de changer de camp.

JAMIE : « Les colons sur le Ridge... que diront-ils quand ils apprendront que j'ai rompu mon serment envers le roi ? « 

Jamie déglutit et s’inquiète. Claire lui tend la main et la serre fort, comme pour apaiser l'incertitude. 

JAMIE : « Je sais que je devrai un jour me dresser contre bon nombre d’entre eux. Combattre mes amis et mes proches. Mais entendre les paroles de Flora MacDonald pour la foule aujourd'hui... voir la détermination grandir en eux... C'était comme si une grande lame était tombée du ciel pour nous diviser. Et j'ai dû mentir à Lord John aujourd'hui. « 

CLAIRE : « Tu te rachèteras à ses yeux. Et quant aux colons du Ridge... nous sommes impliqués mais peut-être seront-ils épargnés... « 

Claire finit de lui frotter le cou – un peu rouge mais à nouveau propre. Jamie regarde son visage dans un miroir. L’homme qu’il est devenu. 

 JAMIE : « Je n'ai jamais vécu sans allégeance, que ce soit volontairement ou non, à un laird ou un roi... « 

CLAIRE : « Je sais. Mais le vent tourne. Notre allégeance, désormais, est à une nouvelle nation. »

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Jamie confie ses appréhensions à Claire et ses regrets de devoir mentir à John, alors qu'il continue de se demander comment gérer ce changement délicat. 

 Ce moment de choisir le camp des Patriotes est quelque chose que nous construisons depuis la saison 4. » 

 

18 EXT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE RÉUNION – LE LENDEMAIN 

Tom Christie porte une boîte d'outils et marche avec son fils Allan et Roger vers la maison de réunion, tirant un chariot avec une cloche à installer dans le clocher au-dessus de la maison de réunion.

TOM CHRISTIE (citant John Donne) : « Ne demande jamais pour qui sonne le glas. C’est pour toi. « 

ROGER : « Je ne m'inquiéterais pas de ça pour l’instant, M. Christie, nous devons la monter... « 

ALLAN CHRISTIE : « Sans aide, nous y laisserons notre peau. »

 ROGER : « Je veux dire que ce n'est pas seulement pour les funérailles. Bientôt nous entendrons le carillon sonner pour les mariages et les baptêmes, pour les occasions heureuses... « 

ALLAN CHRISTIE : « Je dois dire que mon père se méfie un peu du bonheur. N’est-ce pas, père ? « 

Il plaisante, espérant que son père appréciera cette plaisanterie légère. Mais alors qu'ils s'arrêtent, à quelques encablures du bâtiment, Tom ne sourit pas, se contentant d'examiner le beffroi d'un œil expert.

TOM CHRISTIE : « Quelle que soit l'occasion, ce sera le plus beau beffroi du Comté de Rowan. Si vous le voulez bien, allez chercher la corde à l'intérieur pour la poulie, M. MacKenzie. « 

Roger se dirige vers la porte d’entrée...

 

19 INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE RÉUNION – JOUR 

 Roger entre dans la salle de réunion à la recherche de ladite corde, quand il surprend Malva et Obadiah Henderson en pleins ébats. Ils regardent Roger comme des cerfs effrayés. La situation est pour le moins délicate.

ROGER : « M. Henderson, êtes-vous devenu fou ?! Ici en plus ?! « 

OBADIAH HENDERSON : « Nous n'avons rien fait, Monsieur... »

 ROGER : « On ne dirait pas ! Mlle Christie, votre père et votre frère sont dehors ! « 

En désespoir de cause, Malva s'approche de Roger, les yeux flamboyants. Elle est particulièrement déterminée.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une autre scène provocatrice alors que Roger surprend Malva avec Obadiah. Nous voyons une autre facette de Malva alors qu'elle menace de mentir et de dire aux gens qu'elle a vu Roger embrasser Amy. Roger sait qu’elle a quelque chose contre lui parce que les gens croiront les ragots même s’ils ne sont pas vrais.  «  

 

MALVA : « Un mot à mon père, M. MacKenzie, et je dirai que je vous ai vu embrasser Amy McCallum. « 

 ROGER : « Je n'ai rien fait de tel ! « 

MALVA : « Mais tout le monde sait que vous passez plus de temps avec elle qu’avec votre propre femme.  Tous me croiront. « 

Pâle de colère et abasourdi par la menace, Roger soutient le regard féroce de la jeune fille avant de faire son choix…

 

 

20 EXT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE RÉUNION - MÊME HEURE - JOUR 

Tom et Allan ont retiré la cloche du chariot. Tom se dirige vers la porte d'entrée, lorsque Roger l'ouvre de l'intérieur en portant la corde.

ROGER : « Regardez qui j'ai trouvé à l'intérieur... « Obadiah sort, portant la corde et d’autres outils.

TOM CHRISTIE : « Une autre paire de mains sera utile, M. Henderson. « 

OBADIAH HENDERSON : « Ravi de pouvoir vous aider, Monsieur... « 

Tandis que Tom fait appel à Obadiah pour l'aider à soulever la cloche, Malva se glisse furtivement par la porte arrière et disparaît dans les bois voisins.

Roger fulmine intérieurement.

 

21 EXT. FRASER'S RIDGE - CABANE MCCALLUM - JOUR 

Les mots de Malva résonnant encore dans sa tête, Roger s'approche de la cabane des McCallum. Aidan court vers lui joyeusement.

AIDAN MCCALLUM : « M. MacKenzie, j'ai attrapé un bar ! J’ai accroché le ver, comme vous m’avez montré » -- Roger taquine le garçon, ravi pour lui.

ROGER : « Je parie que ta mère a dû le cuire pour le déjeuner. »

 Amy sort de la cabane, son visage s'éclairant à la vue de Roger.

 AMY MCCALLUM : « S'il vous plaît, venez manger avec nous. »

 ROGER : « J’ai bientôt fini le foyer. Je vais continuer pour pouvoir rentrer à la maison. «

AMY MCCALLUM : « Je vous en prie. Laissez-moi vous remercier de toute votre gentillesse... Et Aidan a hâte d'entendre l’histoire de votre captivité chez les Mohawks, c’est cela ? « 

ROGER : « Oui, les Mohawks... »

 Réticent, Roger permet à Amy de le guider vers la porte.

 

22INT. FRASER'S RIDGE - CABANE MCCALLUM – JUSTE APRES - JOUR 

Ce que Roger trouve à l'intérieur, c'est une table propre, garnie d'assiettes, de couverts et de plats soigneusement préparés. Amy s'approche pour lui présenter la chaise en bout de table.

AMY MCCALLUM : « Est-ce que cela suffira, M. MacKenzie ? « 

Ravie, elle installe Roger.

AMY MCCALLUM : « Vous direz la prière ? »

Roger s'assoit, mais malgré un sourire poli, il se sent mal à l'aise. Il est désormais le

 « Chef de famille » de facto et il réalise que ce que Brianna a dit est vrai...

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Il faut qu'Amy mette la table et mette Roger en bout de table pour qu'il réalise la véracité des paroles de Brianna : qu'Amy le traite comme son conjoint. 

Une scène courte mais un moyen visuel puissant et économique de faire entrer en collision la conscience de Roger avec la réalité selon laquelle ce n’est pas sain pour Amy – ni pour son propre mariage. «  

 

 

23 INT. WILMINGTON - AUBERGE RED FALCON - TAVERNE – JOUR 

Gros plan sur le dépliant froissé et taché de sang de Flora MacDonald et du Bonnie Prince dans un bateau – tenu par nulle autre que Flora elle-même. Elle le regarde avec horreur. Autour d'elle, un groupe d’invités parmi lesquels son mari Allan et Duncan Innes, finissant le déjeuner. 

Jamie et Jocasta sont assis en face de Flora. Mary attend à proximité. Jocasta boit une tasse de thé, les lèvres pincées. Ce n’est pas du tout ainsi qu’elle souhaitait que ses pamphlets loyalistes soient reçus. 

FLORA MACDONALD : « Tout ce tumulte autour de mon image... » 

 JOCASTA : « Je suis désolée. Ce n'était qu'un signe d’admiration pour tout ce que vous avez fait. «  

Flora hoche la tête, c'est fini. Elle se lève... puis s'arrête. Elle touche son collier d'émeraude, un doigt sur la pierre manquante. 

FLORA MACDONALD : « Je ne pense pas que je remplacerai ce joyau. C'est un rappel que ce qui est précieux est durement gagné. Les colonies américaines sont un joyau pour la Couronne. «  

Alors que Flora s’éloigne, elle est approchée par des admirateurs qui la remercient et la félicitent pour le discours de la veille. 

Jamie baisse la voix et s’adresse à Jocasta –

JAMIE : « Est-il vrai, ma tante, que vous avez payé pour la fête de Flora ? « 

JOCASTA : « Je suis arrivée à la conclusion qu’il ne sert à rien de ranger ses mains quand on peut les mettre au porte-monnaie pour faire avancer la cause de la paix. Ces rébellions ne mènent nulle part. Comme tu le sais. »

 Elle parle de la cause des Régulateurs de Murtagh et de la cause jacobite d’Hector – qui ont toutes deux eu des conséquences fatales.

 JAMIE : « Je sais ce que vous faites, ma tante. Avec Fergus aussi. »

 JOCASTA : « Och, ne recommence pas. « 

JAMIE : « Et il se sentira sans doute obligé envers vous et imprimera vos opinions, puisque vous lui avez payé la boutique. Mais je ne veux pas qu’il soit pendu pour trahison, ni goudronné et emplumé pour sa loyauté » --

JOCASTA : « Il comprend les risques. »

 JAMIE : « Oui. Et je comprends votre chagrin, ma tante, mais s’il arrivait quelque chose à mon fils... « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Jamie a enfin l'occasion de confronter Jocasta avec sa déception et sa colère face à ce qu'il considère comme sa manipulation de Fergus lorsqu'elle lui a acheté l'imprimerie à New Bern (quelque chose qui s'est produit hors écran entre les épisodes). 

 Jocasta dit qu'elle l’a fait pour le bonheur de Fergus et Jamie ne peut nier que Fergus avait besoin de se sentir comme un support pour sa famille, quelque chose qu'il a vu de ses propres yeux dans les quatre premiers épisodes de cette saison. 

Mais Jamie craint que l’incursion de son fils dans l’imprimerie – et donc dans la politique – soit très risquée en ces temps… surtout compte tenu de l’émeute dont il a été témoin en ville plus tôt. 

La perte ressentie par Jamie est peut-être encore plus poignante maintenant que Fergus va déménager loin. «  

 

Jamie ne termine pas. Il n’est pas obligé de le faire –Il a enfin eu son mot à dire.

Jocasta semble soudain triste.

 JOCASTA : « Je me sens un peu fatiguée. »

DUNCAN INNES : « Je vais vous ramener à votre chambre. »

 Duncan se lève pour emmener Jocasta. Jamie se lève alors qu'ils quittent la table. Il regarde sa tante avec une inquiétude croissante. Mary le rejoint, confiant tranquillement :

MARIE : « Votre tante n’est plus elle-même depuis la mort de M. Fitzgibbons. Souvent Je la trouve sur son fauteuil près du feu, agitée par un rêve... parlant d'argent taché de sang, de sa fille Morna... et de l’or français. Ne craignez-vous pas qu’elle perde la tête,

 M. Fraser ? « 

JAMIE : « Non, Elle a juste perdu son cœur. Merci, Mary. »

 Mary hoche la tête et monte à l'étage pour rejoindre Jocasta.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Voici un autre petit mais important moment où Mary confie à Jamie que Jocasta fait des cauchemars à propos de l'or français et de sa fille décédée. » 

 

 

24 EXT. FRASER’S RIDGE - MAISON DE ROGER ET BRIANNA - JOUR 

Roger revient de la cabane d'Amy. Il arrive pour voir Jemmy et Brianna jouer avec un nouveau vroom – celui-ci a des ailes, un « vroom d'avion ». Jemmy joue au « décollage » et fait voler l'avion autour de lui...

JEMMIE : « Vroum, vroum !  (A son père) Regarde-moi ! « 

Brianna jette un coup d'œil à Roger –

 BRIANNA : « Je dirai que c’est un drôle d’oiseau. « 

Brianna sourit, heureuse de voir Roger mais... un moment de tension alors que leur précédente conversation est toujours en suspens.

ROGER : « Tu connais Obadiah Henderson ? Il habite près des Lindsay. « 

BRIANNA : » Oui... »

 ROGER : « Je lui ai demandé de veiller sur Amy, et terminer tout ce qu'il y a à faire dans la cabane. « 

Brianna lève un sourcil. C'est très satisfaisant à entendre.

ROGER : « J'ai un faible pour les jeunes mères... »

 BRIANNEA : » Eh bien, c'est logique, tu as perdu ta propre mère si jeune, dans le Blitz... » ROGER : « Oui. Je me sens obligé de prendre soin d’elles, je ne peux pas m’en empêcher. Mais je ne voyais pas -- peut-être que je ne voulais pas voir -- que je faisais fausse route. »

 BRIANNA : « Tu sais que je n'ai jamais été inquiète par rapport à toi. »

 ROGER : « Je sais. Je sais ! Mais je suis vraiment désolé. Je veux passer mon temps avec toi et Jemmy. Juste nous trois. « 

BRIANNA : » Nous quatre. »

Les yeux de Roger s'écarquillent. Il regarde son ventre. Puis revient vers elle –

ROGER : « Vraiment ? »

 BRIANNA : « Vraiment. »

Ils s’embrassent, fous de joie tous les deux.

Ndlt : ce moment de bonheur est accompagné de la musique du Ridge, celle qui a accompagné Claire et Jamie dans leur installation comme pionniers sur leur terre. 

Et le jour du mariage de Brianna et Roger. Une musique liée au bonheur. 

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Un doux moment alors que Brianna révèle sa grossesse à Roger. "Nous quatre." «  

 

 

25 EXT. FRASER’S RIDGE - BOIS - JOUR 

Une jeune femme se déplace à travers la forêt, suivant des herbes foulées qui peuvent difficilement être qualifiées de chemin. On découvre... Malva Christie. Elle voit quelque chose devant elle et ralentit...

Devant elle se trouve une masure – quelque chose entre un appentis et une cabane – construite contre une paroi rocheuse à pic. Elle soulève prudemment la couverture qui sert de porte...

 

26 INT. FRASER'S RIDGE - MASURE – IMMEDIATEMENT APRES - JOUR 

La masure est spartiate. Mais c’est la maison de quelqu’un. Quelques meubles simples, un peu de vaisselle pour manger. Un lit. Sur le lit se trouve un homme, sous des couvertures. On le reconnaît comme le Mangeur de Péchés [Épisode 602].

Malva s'approche de lui – il est décharné, pâle – et très clairement mort. Peut-être mort dans son sommeil, et mort depuis environ deux semaines.

 Malva n'est ni surprise ni dérangée. Elle est déjà venue ici. Elle savait qu'il était mort. Elle s’assoit devant lui sur un tabouret en bois comme si elle était assise en veillée.

La caméra descend sur son corps et on voit un bras allongé à l'extérieur des couvertures... Il manque trois doigts à sa main droite. L’implication est claire : c’est de là que viennent les os du charme d’amour.

Malva prend une décision, sort un couteau et lui attrape la main. Elle serre la mâchoire, met le couteau sous ses doigts. Alors qu'elle coupe ses deux doigts restants (hors cadre), nous entendons le bruit de la peau qui se sépare des os.

 Malva est au travail, déterminée à se faire aimer de quelqu'un...

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une scène glaçante où l'on révèle que c'est Malva qui a confectionné le charme d'amour avec les os des doigts. 

 Nous voyons de plus en plus des côtés plus sombres de ce personnage. Elle est complexe et troublée. Mais pour qui l'a-t-elle fait ? Et pourquoi aller aussi loin ? Continuez à regarder… » 

  

27 EXT. RUES DE WILMINGTON - JOUR 

 Jamie aborde John Gray le cœur lourd, sachant qu'il devra avouer ses convictions.

Lord John reçoit des mains d’un informateur un papier…

 JAMIE : « John, je dois te parler... »

 LORD JOHN : « Une bonne nouvelle : je suis informé que les Fils de la Liberté se réunissent au Faucon Rouge, tard ce soir. »

La mâchoire de Jamie se serre.

 JAMIE : « Oui. J'assisterai à cette réunion. « 

Bien qu'inattendue, cette nouvelle semble être une bonne idée pour John –

LORD JOHN :   Il y a des soldats prêts à intervenir et à les prendre sur le fait, mais si tu penses qu’ils te font confiance... peut-être pourrais-tu glaner quelques informations... »

 Il s'arrête, voyant un regard peiné dans les yeux de Jamie. Et soudain, John comprend : JOHN GRAY : « Tu veux dire que tu vas y participer... comme l'un d'entre eux. Seigneur… Je suis un imbécile. « 

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Une scène charnière où Jamie révèle enfin clairement à John ses allégeances. C'est navrant de voir John si dévasté. Mais John sait à quel point Jamie est têtu… 

On ne le dissuadera pas. Nous avons pensé qu'il était important que Jamie non seulement fasse cette déclaration difficile à John, mais qu'il tende la main et invite John, pas nécessairement à se joindre à lui, mais à l'accompagner à une réunion et à ouvrir son esprit à différentes idées. 

Mais John est aussi têtu et bien trop enraciné dans la façon dont les choses ont toujours été : il ne peut pas concevoir que les colonies se gouvernent elles-mêmes. C’est impensable. Il estime que seul le refus de payer des impôts est au cœur du débat révolutionnaire. 

Donc, nous compatissons avec ces deux hommes : il semble inévitable que cette guerre éclate entre eux, provoquant une fracture dans leur amitié précieuse et durement gagnée. » 

 

 JAMIE : « John, non... « 

LORD JOHN : « Les rumeurs sont vraies, alors... Tu es pour l'indépendance ? »

 JAMIE : « Je crois qu'il y a une autre façon - une meilleure façon de vivre, peut-être... »

LORD JOHN : « Meilleure ? Meilleure que quoi ? S’il y a une guerre, les rebelles perdront. Et tu risques de perdre la vie. »

 JAMIE : « Ou gagner ma liberté – notre liberté. »

 LORD JOHN : « Liberté ? Liberté de quoi ? De ne plus payer tes impôts ? D’échapper à la tyrannie ? C’est ainsi que tu me vois ? Le visage de tyrannie ? « 

JAMIE : « Non, mais je ne peux plus dissimuler plus longtemps ce que je ressens. C'est une erreur que j'ai faite jadis. Viens avec moi, John – ne serait-ce que pour les écouter, les comprendre. « 

LORD JOHN : « Je ne peux pas « 

 JAMIE : « Ou tu ne veux pas ? »

LORD JOHN : « C'est le monde à l'envers. Et il est inconcevable que les colonies puissent se gouverner elles-mêmes. »

 JAMIE : « Alors retarde tes hommes. S'il te plaît. C'est tout ce que je demande. »

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous avons ajouté du drame ici quand Jamie demande quelque chose d'important à John Grey, sachant que son ami ne peut pas lui dire non. 

David Berry était merveilleux en jouant l’intensité du regard dans les yeux de John – en voyant Jamie s'éloigner, le croyant en grand danger. «  

 

LORD JOHN : « C'est beaucoup demander » –

 JAMIE : « Je sais. »

LORD JOHN : « Et si je refuse ? »

 JAMIE : « J’irai à la réunion suivante. Et la suivante. Je ne veux pas que cela nous éloigne... mais J'ai pris ma décision, John. »

LORD JOHN : « Tu me surprends à chaque fois. Tu l’as toujours fait. « 

John Gray jette un long regard à Jamie, plein d'appréhension. Il n’a jamais pu dire « non » à son ami.

JOHN GRAY : « Je retarderai les soldats aussi longtemps que Je peux. Sois prudent. »

 

 

A28 EXT. WILMINGTON - AUBERGE RED FALCON - NUIT 

Il fait maintenant nuit dehors et les rues sont calmes.

 

 

28 INT. WILMINGTON - AUBERGE RED FALCON - TAVERNE - NUIT 

Une douzaine de patriotes, tous universitaires et avocats – les « Fils de la Liberté » de Caroline du Nord, dont Ainsley Beeston – se sont rassemblés autour de la table de billard, écoutant avec intérêt Cornelius Harnett.

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous savions que nous avions besoin d'un grand discours de Jamie ici, suffisamment puissant pour convaincre Harnett et les Fils de la Liberté de sa valeur à leurs yeux, même s'il défendait l'imprimeur loyaliste. 

 Nous l'avons initialement écrit comme s'il s'agissait d'une réunion formelle, mais lorsque Mike Gunn, notre décorateur, a suggéré l'idée d'une table de billard pour le décor de la scène, nous avons adoré l’idée et l'avons utilisée pour créer une scène de réunion plus intéressante et colorée alors que les hommes jouent au billard lorsque les tuniques rouges arrivent, et que Jamie déjoue leur arrestation. » 

 

La taverne est faiblement éclairée. Fermée pour la soirée. Les portes sont verrouillées et les fenêtres sont fermées par des rideaux, une atmosphère très différente de la journée.

CORNELIUS HARNETT : « Le premier sujet à discuter est notre congrès provincial. Nous allons procéder à un vote pour nos délégués, un de chaque comté, et… » --

Harnett s'arrête, voyant que Jamie est venu de l’étage, par la porte intérieure. Il est regardé par tous avec méfiance.

CORNELIUS HARNETT : « J'ai bien peur, M. Fraser, que vous ne soyez plus le bienvenu. « 

JAMIE (surpris) : « Pourquoi cela ? « 

CORNELIUS HARNETT : « Vous avez affiché vos sympathies clairement quand vous avez défendu cet imprimeur conservateur. M. Beeston était dans la rue et il a tout vu. « 

JAMIE : « Je vois. « 

Jamie regarde Beeston pendant un moment. Mais Jamie n’est pas près d’abandonner sans se battre.

JAMIE : « Vous accepteriez qu’un homme innocent soit supplicié ou... tué ? « 

CORNELIUS HARNETT : « Cet homme imprimait des brochures prêchant la réconciliation avec l’Angleterre, ce qui menace notre cause « --

Jamie, conscient que le temps presse, parle avec passion :

JAMIE : « M. Simms possède une imprimerie. C'est son droit d'imprimer ce qu'il veut. Je suis venu ici ce soir, parce que je croyais que j'allais être parmi des hommes qui le comprennent -- même s’ils ne sont pas d'accord. Des hommes qui n’ont pas peur d'entendre d’autres opinions exprimées -- parce qu'ils apprécient cette liberté et ont foi qu’avec le temps, elle servira le bien commun. Mais peut-être que j'ai tort de le penser... Peut-être qu’il n'y a pas décence commune « --

CORNELIUS HARNETT : « De décence commune, M. Fraser ? « 

JAMIE : « Oui. Et si elle est vraiment commune à tous, alors elle doit commencer par nous. Vous vous appelez « Fils de la Liberté », mais est-ce la liberté quand un homme est forcé au silence ou menacé pour se soumettre ? Est-ce la liberté si sa propriété lui est enlevée ? « 

Cornelius cède et lève la main pour arrêter Jamie. Il en a assez entendu – les autres aussi. Ils sont émus par l’honnêteté, la conviction et l’éloquence de Jamie. Toujours –

CORNELIUS HARNETT : « Comment savoir si nous pouvons vous faire confiance ? »

 

 Jamie regarde vers la porte d'entrée. Jusqu'à présent, John Gray a tenu parole, mais Jamie ne peut pas être sûr de la durée pendant laquelle les soldats seront retardés. Il doit agir vite.

JAMIE : « Parce que je suis venu vous avertir -- très bientôt, des soldats vont franchir cette porte pour procéder à des arrestations. »

 CORNELIUS HARNETT : « Comment le savez-vous ? « 

À ce moment-là, Jamie aperçoit – à travers une fente dans les rideaux – une troupe de tuniques rouges arrivant à l'extérieur. –

JAMIE : « Dites aux hommes de partir –maintenant. Et déverrouillez la porte... « 

Et maintenant, Cornelius voit ce que Jamie a vu – et fait rapidement ce que Jamie demande. Les hommes sortent par l’arrière de la taverne... Puis plusieurs soldats anglais entrent -- mais il n'y a pas de réunion à interrompre...

Seulement Jamie qui fait semblant d'être plongé dans une partie de billard avec Cornelius et Ainsley. Jamie lève les yeux vers les soldats –

JAMIE : « Bonsoir, messieurs. »

 MANTEAU ROUGE : « Donnez votre nom, monsieur. »

 JAMIE : « James Fraser. Je suis un client ici à l'auberge. J'ai invité mes compagnons à une petite partie de billard. Vous voulez vous joindre à nous ?

Les soldats repartent, bredouilles –

 

 

29 OMIS 30 INT. FRASER'S RIDGE - MAISON DE FERGUS ET MARSALI - JOUR 

 Brianna est avec Marsali, qui fait ses valises. Brianna regarde Henri-Christian dans son landau.

 BRIANNA : « Je suis allée voir Lizzie. Elle va bien mieux... »

 MARSALI : « Pas étonnant : Kezzie et Josiah Beardsley sont aux petits soins pour elle ! »

Brianna touche distraitement son ventre. Marsali secoue la tête, déçue.

MARSALI : « Je n’en reviens pas… »

BRIANNA : « Quoi ? « 

MARSALI : « Est-ce que je ne suis pas une sœur pour toi ? »

BRIANNA : « Si, bien sûr « –

MARSALI : « Et tu entends les enfants courir partout ? Tu ne penses pas que je sais quand une femme est enceinte ? « 

Brianna sourit – elle comprend maintenant.

MARSALI : « Allais-tu me laisser partir pour New Bern sans me le dire ? « 

BRIANNA : » Bien sûr que non. Mais je viens juste de le dire à Roger. S'il te plaît, ne dis rien à Maman - je veux lui dire moi-même en temps voulu... »

 MARSALI : « Je sais ce que c'est que de vouloir voir cette expression sur le visage de Claire... quand on partage une telle bénédiction. Crois-moi, je ne t’enlèverai pas ça »

BRIANNA : « Merci. Crois-moi, la dernière fois que je lui ai appris ce genre de nouvelles, ce n'était pas dans les meilleures circonstances. « 

Elle fait référence au moment où elle était enceinte de Jemmy et pensait que le bébé pouvait être celui de Bonnet.

MARSALI : « Mais maintenant, ton mari est là avec toi... « 

BRIANNA : « Oui. Mais ma sœur s'en va. »

MARSALI : « Pas tout de suite. Et pas pour toujours. »

 Brianna se penche pour regarder Henri-Christian.

BRIANNA : « Celui-ci ne rencontrera même pas son nouveau cousin... « 

MARSALI : « Oh si, il le fera. Ils feront beaucoup de bêtises ensemble, j’en suis sûre. »

Marsali prend la main de Brianna.

 

 Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Un joli clin d’œil à l’amitié de Marsali et Brianna. Marsali a deviné que Bree était enceinte, puis Brianna a exprimé ses doutes quant au fait que leurs enfants ne grandiraient pas ensemble, étant donné l'instabilité du monde dans lequel elles vivent. Mais elles savent tous deux qu’elles ne peuvent en être absolument sûres. «  

 

 

31 EXT. WILMINGTON – AUBERGE RED FALCON - JOUR 

 Jamie met les dernières affaires le chariot, ils sont prêts à partir. Claire inspire profondément et regarde autour d’elle : il y a de l’agitation dans la rue. Elle et Jamie peuvent le sentir.

CLAIRE : « Tant de changements dans l’air... »

 JAMIE : « Quand la guerre éclate, Sassenach, les hommes prennent la route. »

 CLAIRE : « Alors rentrons à la maison. « 

Claire entend quelque chose... un sifflement.

 L'expression de Claire change légèrement à mesure que nous reconnaissons également la mélodie : elle ressemble beaucoup à une mélodie typiquement moderne (la « Marche du colonel Bogey » du film de 1957, Le pont sur la rivière Kwai).

 JAMIE : « Qu'est-ce qu’il y a ? « 

Claire écoute pour en savoir plus. Quoi qu’il en soit, elle n’entend plus rien.

 CLAIRE : « Rien. Sûrement le vent. »

 Jamie claque les rênes... et ils quittent la ville.

 

 32 INT. WILMINGTON - CELLULE DE PRISON - JOUR 

Nous voyons une cellule crasseuse et sombre, qu’un soldat anglais ferme à clé. Nous y découvrons un homme, de dos, regardant par une fenêtre grillagée. Ses cheveux longs, ressemblant à une crinière, nous semblent familiers... c'est lui qui siffle la mélodie moderne.

Le sifflement s'arrête. Après que le garde se soit éloigné, l'homme sort quelque chose d'une poche secrète : une émeraude. Il la regarde, puis la range. On se rend compte que c'est l’homme qui a volé Flora MacDonald.

Juste avant qu'il se retourne et avant que nous puissions voir son visage...

 

Toni Graphia et Danielle Berrow : 

« Nous voulions terminer ici sur un joli cliffhanger, avec une révélation du voleur qui a dérobé la pierre précieuse de Flora. Pouvez-vous deviner qui cela pourrait être ? Et pourquoi il a volé ce qu’il a volé ? 😉 » 

 

 

 

FIN DE L'ÉPISODE 

 

Dans la version finale uniquement
Commentaires des scénaristes
Indications et séquences
Dans le script, absent de la série
Indications et dialogues