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Jamie architecte des maisons du Ridge

Texte, illustrations et dessins des plans : Claire Doré 

La détermination de Jamie à bâtir sa demeure dans un nouveau monde où la guerre est annoncée, fait écho à nos vies, il nous conforte dans notre rêve d’habiter un lieu choisi, protégé dans un monde incertain. Jamie construira pour Claire et pour sa famille plusieurs maisons, toujours plus belles et plus grandes : d’abord une hutte, puis une cabane, et enfin successivement la Grande Maison et la Nouvelle Grande Maison.

Même la destruction d’une maison ne peut abattre la croyance de Jamie en son avenir dans ce nouveau monde où la vie de colons est difficile jour après jour, dans une demeure assurant confort et sécurité. Envers et contre tous, il recommencera obstinément à bâtir un refuge, véritable sanctuaire pour sa famille.

J’aimerais revenir sur la construction des maisons successives de Fraser’s Ridge et le talent presque invraisemblable d’architecte et de bâtisseur de Jamie.

Pour Jamie et Claire, après la perte de Lallybroch, l’exil et une si longue errance, Fraser’s Ridge est le lieu enfin trouvé dans le nouveau monde, choisi pour abriter leur amour, leur famille, entouré d’autres familles installées sur leurs terres. Jamie met tous ses efforts et sa fierté à construire lui-même sa propre maison, tout comme son père a bâti de ses mains Lallybroch.

Claire est très touchée par l’amour que met Jamie dans la fabrication de cette maison désirée, qu’il lui a promise, façonnant à la main avec des heures d’efforts intenses les murs et les poutres. Elle a de la peine à devoir quitter et perdre encore à plusieurs reprises ce foyer, dont le chat Adso devient le symbole et qui a le pouvoir de la faire pleurer.

Jamie a fait tous les métiers : guerrier, fermier, palefrenier, etc. Partir avec lui sur une île déserte ou dans des montagnes sauvages ne nous ferait pas peur. D’ailleurs il aime l’histoire de Robinson Crusoé. Nous ne sommes pas étonnés qu’il maîtrise l’art de bâtir, comme les premiers colons, à la fois arpenteur, géomètre (il sait se servir d’un astrolabe !), architecte, maçon, charpentier, ébéniste. Il n’y a guère que la plomberie qu’il déléguera à son ingénieure de fille Brianna.

La hutte de la première installation 

 

Qui n’a pas eu le phantasme de construire sa cabane dans la nature, abri protecteur contre l’insécurité extérieure ? Rêve « rustique, rural et terriblement romantique » comme dit Claire. La hutte rudimentaire réalisée à l’arrivée à Fraser’s ridge permet de commencer l’édification d’un cabane plus pérenne, le défrichage et la mise en culture des terres.

La hutte est entourée d’annexes pour le séchage de la viande et le bétail. Faite de branchages entrelacés, d’un toit en terre et herbe bientôt remplacé par des bardeaux de bois, elle est pourvue d’un âtre de pierre.

Jamie l’a construite en deux jours avec un couteau et une hache (hum). Il a l’œil critique du perfectionniste :

« Malheureusement, le changement de perspective révéla plusieurs autres défauts au regard critique de Jamie. 

Il était en train de pester contre le chambranle de la porte d’entrée, légèrement de guingois il est vrai, quand je l’interrompis. 

— Tu n’avais jamais construit une cabane en rondins auparavant, non ? 

— Non, mais… Aïe ! 

Je venais d’extraire une grosse écharde avec ma pince à épiler. 

— Pourtant, tu l’as construite en deux jours avec une simple hache et un couteau ! Sans même un clou ! Tu devrais être fier. Tu ne t’attendais tout de même pas à édifier le palais de Buckingham du premier coup, non ? » 

Extrait Les Tambours de l'automne.

Jamie a aussi fabriqué un lit de chêne, avec un sommier ingénieux fait d’un treillis de lianes.

Le confort douillet de cette hutte la dédiera ensuite aux visiteurs.

Quand on sait qu’un colon défrichait un arpent, environ 3 400 m2, par an au prix d’énormes efforts pour arracher les souches à la pioche, que le sciage des troncs d’arbres était réalisé avec une scie à main, on se dit que la foi de Jamie déplaçait des montagnes. Mais nous sommes bien dans un roman, d’accord ?

Arpenter
Défricher

À leur arrivée sur le Ridge, Jamie et Ian ont immédiatement mis en chantier la première cabane pour pouvoir passer le premier hiver sur le ridge.

Pour accompagner le dur labeur de construction, Jamie récite à Ian les « Pensées » de Marc-Aurèle, nul doute que ce stoïcien les ait aidés !

Leur cabane, (qui deviendra celle de Roger et Brianna), est faite de rondins pour les murs, de bardeaux pour le toit. Les fenêtres sont occultées de peau de cerf huilée (dans la série les fenêtres ont des vitrages). Une cheminée de pierre flanque chaque pignon. Légèrement surélevée par rapport au sol, on y accède par une terrasse couverte sur laquelle ouvre la porte d’entrée. Ces cabanes en rondins typiques de celles faites par les colons requièrent un savoir minimum, et un faible investissement, avec le bois trouvé sur place.

 

« Myers nous avait apporté un assortiment réduit mais très utile d’outils ; les parties métalliques attendaient dans un sac d’être équipées de manches de bois qui seraient taillés dans les arbres de la forêt. On y trouvait un décortiqueur pour arracher les écorces, une égoïne, un soc pour le labourage du printemps, des tarières, des rabots, des ciseaux à bois, une faucille, des maillets, une scie à ruban, une chose étrange que Jamie appelait un « twibil » et qui servait à tailler des mortaises, une lame incurvée équipée d’un manche à chaque extrémité pour polir le bois, deux petits couteaux aiguisés, une hache, une panne, un objet ressemblant à un instrument de torture médiéval mais qui en réalité façonnait les clous et enfin une cognée à équarrir pour fendre les bardeaux. » 

Extrait Les Tambours de l'automne.

La cabane comporte une pièce unique, avec des zones délimitées pour le lit, le coin cuisine de l'apothicaire, la table de salle à manger et deux chaises devant la cheminée pour y boire leur whisky; tout le confort nécessaire et chaleureux d’une cabane de rêve. Les parois côté intérieur sont laissées en rondins de bois brut, le sol est un simple plancher. Le manteau de la cheminée est en pierre, l’âtre en ardoise. Cette cabane est avant tout un lieu sécurisé contre l’extérieur, dans un climat rude. Pour mémoire, la scène où Jamie sort sans sa chemise sous la neige pour aller de toute urgence reclouer un bardeau afin de colmater une fuite est très drôle et savoureuse. Elle est conçue par Jamie avec la cheminée au nord pour que le soleil entre par les fenêtres sur les autres côtés. Jamie fabrique également les meubles au cours des longues soirées d’hiver.

C’est dans cette cabane que Lord John sera reçu et soigné par Claire.

La Grande Maison est imaginée par Jamie pour Claire dès leur arrivée, avant même la construction de la cabane :

« — On bâtira la maison sur le haut de la colline, dit-il brusquement. Là où poussent les fraises sauvages… Elle aura un grand escalier et de vraies vitres. 

— Ce sera beau, dis-je doucement.  

—Avec de hauts plafonds, et une porte d’entrée assez grande pour que je ne me cogne pas la tête à chaque passage 

— Il y aura une distillerie pour toi et un bureau pour moi, poursuivit Jamie. Avec une bibliothèque pour ranger mes livres. 

— Mmm… fis-je. 

Pour le moment, le seul livre qu’il possédait était L’Histoire naturelle de la Caroline du Nord, publié en 1733, emporté avec nous à titre de guide et de référence. 

Jamie glissa un bras autour de mes épaules et me serra contre lui. 

— Et nous aurons un vrai lit, dis-je. Tu peux construire un lit, non ? 

— Oui, je t’en ferai un aussi beau que ceux du palais de Buckingham, promit-il. » 

Extrait Les Tambours de l'automne. 

Cette maison est beaucoup plus élaborée que la cabane du début de leur installation.

Jamie, architecte et entrepreneur, se fait aider par quelques métayers.

On pourrait s’étonner que la construction en ossature bois et planches n’utilise pas la technique du Balloon frame, technique de construction en bois très répandue aux États-Unis dès la fin du 18e siècle. Les scies actionnées mécaniquement et la fabrication industrielle des clous disponibles en grande quantité vont permettre ce type de construction rapide à mettre en œuvre, employée par les pionniers américains lors de la conquête de l’Ouest.

La Grande Maison est caractéristique du style colonial des Carolines. Elle est repose sur des fondations en maçonnerie (la truie blanche décide d’habiter sous la maison). Le corps principal possède un étage couvert d’un toit à double pente. Les auvents extérieurs des terrasses qui courent le long des façades sont soutenus par des poteaux de bois qui rythment les façades.

La maison comporte trois grandes cheminées en brique située sur les pignons.

Dans la scène du mariage de Roger et Brianna, le chantier est encore en cours, les pièces ne sont pas terminées, des piles de briques en fabrication destinées aux piliers de soutènement sont placées aux abords de la maison.

Les fenêtres à guillotine sont munies au rez-de-chaussée de volets extérieurs, ce qui ne s’avérera pas suffisant lors de l’attaque, du ridge. Claire et Jamie devront les protéger par des meubles renversés.

La maison s’offre ainsi aux regards :

« Ils sortirent de la châtaigneraie et entrèrent dans la grande clairière où se dressait la maison, solide et soignée, ses fenêtres vitrées d'or avec les derniers rayons du soleil. C'était une modeste maison à ossature, blanchie à la chaux et couverte de bardeaux, aux lignes élégantes, et solidement construite, mais impressionnante en comparaison avec les cabanes rudimentaires de la plupart des colons.»

Extrait La croix de feu.

A la différence de cette description, notons que dans la série, la Grande Maison est plus grande, pour permettre aux équipes de tournage d’opérer, et le bardage des façades est en planches de bois peintes.

L’écurie construite à l’entrée de la propriété possède un passage ouvert des deux côtés qui crée une vue perspective sur la Grande maison. Ce dispositif permet la mise en scène d’une belle séquence d’arrivée (ah, le retour de Jamie sur son cheval blanc magnifiée par cet espace théâtral directement visible depuis l’infirmerie de Claire qui l’attend !).

La Grande Maison est séparée en deux par une coursive ouverte :

- d’un côté la cuisine et l’infirmerie : la cuisine séparée du reste de la maison permet en théorie(!) de protéger le reste de la maison des incendies, des odeurs de cuisson et de la chaleur pendant l’été. Le passage sert de salle d’attente à l’infirmerie de Claire.

- de l’autre, en rez-de-chaussée la salle à manger et le salon, à l’étage la chambre de Jamie et Claire et la chambre d’invité (inaugurée par Lord John, puis occupée un temps par l’importun major).

L’intérieur de la maison comporte des cloisons en bois avec des lambris peints ou vernis, des placards intégrés.

Ces aménagements intérieurs, comme les lambris ou l’escalier, requièrent des métiers spécialisés ; y avait-il du personnel compétent parmi les Écossais ayant rejoint Jamie ? Nous le supposerons, mais le roman ne parle que du hobby de Roger qui se réfugie un temps dans l’ébénisterie.

La Grande Maison et ses annexes (laiterie, distillerie, grandes, étables, écurie…), représente sans aucun doute un coût non négligeable en main-d’œuvre et en matériaux achetés (les vitres, la serrurerie, la peinture, etc). Sur le Ridge, les récoltes sont encore maigres, le whisky pas encore vendable, les habitants doivent abandonner les travaux des champs et d’édification de leurs propres cabanes pour travailler avec Jamie. On peut imaginer que cette participation plus ou moins volontaire à la construction de la maison cossue du propriétaire terrien, ait pu attiser rancœur, jalousie, et poser les prémices des tensions envers les Fraser qui contribueront à faire exploser le Ridge.

 

 Se pose aussi le problème de la livraison des matériaux et des meubles, par les pistes étroites où passe juste une carriole. Il faut plusieurs jours de voyage à cheval depuis les villes les plus proches où acheter des matériaux. Et pour ne rien faciliter, la maison est construite en haut d’une pente (dans le roman), justement pour qu’elle reste isolée et difficile d’accès pour des raisons de sécurité. J’imagine que l’arrivée de la fameuse baignoire ou bien le transport des vitres sur les pistes caillouteuses à forte déclivité n’a pas dû être simple.

 

De même, les intérieurs étant peints, le coût et l’acheminement des pots de peinture ne sont pas très réalistes, mais c’est un roman, non ? Et cela permet des décors de série magnifiques, cela justifie quelques entorses au contexte réaliste historique des premières constructions de colons.

Le sujet de la vraisemblance des conditions de la construction des maisons du Ridge n’est pas vraiment intéressant, nous n’avons aucune envie d’entendre parler de difficultés d’approvisionnement en matériaux, de retard de chantier ou de délai de paiement, ce n’est pas un sujet romantique. De toute façon nous savons que si Jamie manque de liquidités, il est capable de trouver des ressources, quitte à aller jouer aux cartes à sa façon.


La destruction de la première Grande Maison a été un véritable crève-cœur, tant nous nous sommes attachés à ce lieu harmonieux et protecteur. Mais Jamie, toujours résilient en écossais têtu, relève le défi et provisionne aussitôt les fondations et le bois de la Nouvelle Grande Maison plus haut dans la montagne.

 

Vous trouverez ci-après le plan et les deux façades principales de la Grande Maison et des photos des pièces réalisées pour la série.

 


Plan, façades et  images de la première Grande Maison 

Salle à manger
Hall d'entrée
Passage couvert
Salon
Cuisine
Infirmerie
Chambre

La Nouvelle Grande Maison 

 

La construction de la Nouvelle grande maison, dans un espace magnifique en lisière de forêt et à proximité d’une source, occupe une bonne partie du temps et des efforts de Jamie dans les tomes 9 « L’adieu au abeilles ». Jamie voit grand, il tient compte des besoins de Claire, et sait qu’il doit pouvoir abriter sa grande famille et éventuellement d’autres colons, en évitant la précédente expérience de la promiscuité.

Diana Gabaldon en parle, avec un humour certain : « Jamie n'a pas encore fini de construire la Nouvelle grande maison, nous ne savons pas trop à quoi elle ressemblera. Mais c'est la disposition générale de la maison d'origine qu'il a construite pour Claire. (Évidemment les hommes de Fraser sont portés sur des constructions ambitieuses…). 

La construction habituelle de cette période et de ce lieu aurait probablement été légèrement plus simple, avec un plan divisé en quatre pièces sur deux niveaux. Cependant, les manoirs écossais ont des aménagements beaucoup plus complexes (en partie à cause de leur évolution sur plusieurs générations), et Jamie a grandi dans plusieurs d'entre eux. » 


Plus loin, sur l’ancrage des Fraser en Amérique :

« Ce serait une grande demeure peut-être même plus grande que la grande maison originale. 

— Viens faire le tour du propriétaire avec moi veux-tu ? 

Roger acquiesça et suivit son beau-père vers la grande pierre. Il fut surpris de voir le mot FRASER ciselé dessus et en dessous la date 1779.

C'est ma pierre angulaire expliqua Jamie. J'ai pensé que si cette maison brûlait à son tour les gens sauraient au moins qui a vécu ici. » 

La pose de la pierre de l’âtre est un grand moment fédérateur de la famille :

« Jamie creusa le trou, un sillon peu profond d'environ 10 pouces de long dans la terre noire parsemée d'éclats de mica. La veille Roger, Ian et lui soufflant haletant et jurant en gaélique en français en anglais et en mohawk avait transporté la grande dalle de serpentine depuis la source verte jusqu'à la maison. Elle était à présent posée contre la cheminée attendant…. 

Les hommes remuaient leurs épaules et leurs poignets pour s'échauffer puis sur le signal de Jamie, se penchèrent et soulevèrent la dalle. Après moult grognement d'efforts instructions marmonnées, cris d'alarme lorsque la pierre glissa, rires et hourras lorsqu'elle fut redressée et un dernier halètement collectif, la dalle fut retournée et déposée dans le fond de la cheminée. 

Jamie était plié en 2, les mains sur les genoux. Il se redressa lentement, le visage rouge, la nuque moite de sueur, et me lança un regard. 

— J'espère que cette maison te plaira, Sassenach, haleta-t-il, parce que je ne suis pas prêt d'en bâtir une autre. » 

Le chantier avance autour des habitants qui l’occupent. On assiste au montage des cloisons, des solives et des plafonds sous des toiles tendues provisoires, les portes sont de simples toiles à rabat. Au 1er étage, la chambre non terminée, ouverte sur le ciel, est romantique tant que l’hiver n’est pas installé.

La conception d’un 2ème étage, exceptionnel pour les maisons du Ridge, est un vaste grenier habitable, pour accueillir d’éventuels réfugiés, la guerre gronde. Brianna décrit la résidence de Fraser’s Ridge comme une forteresse. Tirant l’expérience de l’attaque de la première maison, les fenêtres du rez-de-chaussée sont pourvues de volets intérieurs et extérieurs pour protéger les vitres des intempéries et d’éventuelles attaques.

Jamie fait sa visite de chantier du grenier en cours de construction, encore ouvert à tous les vents :

«L’attention de Jamie était surtout concentrée sur les poutres et les cadres autour de nous. La charpente craquait au-dessus de nos têtes. C'était une sensation étrange d'être à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la maison. Le plancher solide sous nos pieds était taché par les traces d'eau des dernières pluies et des feuilles mortes s'accumulaient dans les coins. Il saisit plusieurs montants et les secoua. Il émit un grognement de satisfaction en constatant qu'il ne bougeait pas. 

— Ils tiennent bon, observa-t-il. 

— C'est toi qui les as bâtis. Tu ne pensais tout de même pas qu'il tomberait à la première pression. 

Il paraissait plus que sceptique sans que je puisse deviner s'il doutait de ses propres compétences, de la perversité du temps ou de la fiabilité des matériaux de construction en général. Probablement des trois.

J'aurais peut-être le temps d'achever le toit avant les neiges déclara il en observant la charpente et les murs. Avec deux hommes je pourrais monter les murs extérieurs en un jour peut-être deux. Pour ce qui est des enduits, je m'en occuperai pendant l'hiver… 

Notre position haut perchée bien qu’exposée aux éléments et vulnérables offrait un point de vue rassurant si un danger venait vers nous nous le verrions à temps pour nous y préparer. »

Et la possibilité d’enfin fermer la porte de la maison est l’assurance de la sécurité :

« Le 16 septembre notre porte d'entrée se ferma pour la première fois. Elle était magnifique en hêtre massif, poncée et aussi lisse que du verre. Jamie et Bobby avaient fixé les gonds et hissé la porte dedans avant le déjeuner ; ils avaient fini d'installer la poignée et la serrure encastrée (achetée à prix d'or chez un serrurier de Cross Creek) juste avant le coucher du soleil. Jamie la poussa et elle se referma avec un bruit sourd, puis il la verrouilla avec un geste cérémonieux sous les applaudissements de la famille réunie. » 

Nous sommes maintenant comme le chat Adso, symbole du foyer, attendant patiemment le retour de Jamie et Claire. Le chat Adso n’a pas fini d’attendre.

La lutte obstinée de Jamie Fraser pour la place de sa famille dans un monde difficile passe par l’édification de sa maison sur ses terres, au milieu de ses hommes. Habiter une maison, sa maison, lui permet de conjurer son exil de l’Ecosse. Cette détermination à bâtir, à habiter un lieu choisi malgré le risque de destruction, nous parle de la fragilité humaine du fait de l’obscurantisme, des guerres, des incendies. Un foyer peut être détruit, il sera reconstruit, pour embellir le monde, sauvegarder le futur.

Fabrication des briques
Écuries
Écuries
La charpente

La grande maison  

La première cabane